[ANIMAUX] Une association animaliste veut interdire un nouveau Bambi
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Après le célèbre dessin animé Bambi, le Walt Disney de 1942, un autre Bambi sort sur les écrans, le 16 octobre : Bambi, l'histoire d'une vie dans les bois. Un film français où les acteurs sont des animaux en chair et en os… et contre lequel l’association animaliste PAZ (Projet Animaux Zoopolis) proteste avec force. Ayant utilisé des animaux sauvages en captivité, le film serait aux antipodes des valeurs de Felix Salten, l’auteur du livre Bambi qui inspira Disney. Dans Amis du monde entier, roman d’un jardin zoologique (1931), Salten dénonce tout enfermement animal.
La liberté des animaux sauvages
Nous avons déjà eu l’occasion de parler de PAZ, qui s’active pour faire retirer des fêtes (médiévales, souvent) les numéros mettant en scène des animaux. Interrogé par BV, Jean-Louis Liégeois, ancien responsable des faucons au Puy du Fou, s’inscrivait en faux contre les accusations de maltraitance lancées par PAZ. Si certaines revendications de l’association PAZ ne sont pas absurdes, elles jouent sur les mots, posant comme équivalence captivité et maltraitance, alors que pour le public, maltraitance signifie coups, affamement, défaut de soins…
Sollicitée sur le cas de Bambi, Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ, nous répond : « PAZ dénonce le principe même de la privation de liberté des animaux sauvages et de leur dressage juste pour un divertissement. » Elle cite leurs besoins très importants en matière de « territoire, relations sociales […], dépenses physiques, comportement »… Et cela, même si certains ont pu naître en captivité : « Ils ont le même patrimoine génétique que leur congénères en liberté et, donc, les mêmes besoins. »
Un producteur et un réalisateur des plus animaliers
L’accusation a fait réagir le producteur, Jean-Pierre Bailly : « On ne peut pas faire ces films-là si on n’aime pas les animaux, si on ne les respecte pas. » Or, il sait de quoi il parle, ayant produit de nombreux documentaires animaliers, sur l'épineuse question des loups, Vivre avec les loups (2024), mais aussi Lynx (2022), Bonobos (2012)… Quant au réalisateur du film, Michel Fessler, il n’est pas non plus le premier venu, co-scénariste de Le Chêne et ses habitants (2022) et du célèbre documentaire La Marche de l’empereur (2005).
Dans les faits, le tournage avec des animaux, domestiques ou sauvages, est extrêmement réglementé. L’association ARA (Assistants Réalisateurs et Associés) en récapitule les différents aspects. Des études comme celle du docteur vétérinaire Corinne Lesaine (La protection des animaux sur les tournages pour des productions cinématographiques et publicitaires en France, 2018), sont plus nuancées que les déclarations radicales de PAZ.
Vers le tout synthétique ?
PAZ a manifesté le 25 septembre à Lyon devant le cinéma Comoedia où se tenait une avant-première. L’association appelle à annuler celle prévue au cinéma Méliès de Montreuil (Seine-Saint-Denis), ce 29 septembre. Un des slogans lancés : « Les animaux ne sont pas des acteurs ! » À voir. Mon labrador dépasse tous les tragédiens avec le regard à fendre l’âme qu’il a lorsque, par hasard, je sors sans l’emmener avec moi - conférant un aspect dramatique à une situation des plus ordinaires. De même, il surjoue à merveille le timide lorsqu’il entend qu’on parle de lui, comme si sa modestie était blessée par les compliments.
PAZ s’oppose-t-elle à toute interaction entre hommes et animaux ? Non, répond Amandine Sanvisens à BV, et précise : « PAZ s’oppose à l’exploitation des animaux pour des pratiques futiles notamment de divertissement qui amène à leur souffrance physique ou mentale […], c’est-à-dire à leur utilisation pour nos propres intérêts alors que nous pouvons faire autrement. » Elle rappelle qu’il existe « des alternatives techniques », à savoir des images de synthèse. Des animaux de synthèse, de la viande de synthèse… Notre rapport au monde et à la nature, si on suivait les écolos, prendrait une curieuse tournure.
4 commentaires
J’ai beaucoup aimé l’évocation de son labrador par l’auteur de l’article.
Bonne journée, félicitations.
Pendant que l’on incite les adolescents à des pratiques sexuelles violentes par le biais d’un prix littéraire on pousse des cris pour protéger les faons..Un monde de fous vraiment !
Si ce film ne leur plait pas, ils sont libres de ne pas aller le voir. peut-être préfèrent-ils les films ou des humains s’entretuent. Question de goût et d’éducation.
On veut tout interdire maintenant, même si c’est dans l’intérêt des animaux, moi, ce qui m’a fait aimer les bêtes, ça été d’abord un livre,puis des visites dans des zoos lorsque j’étais enfant. Tout cela est ridicule et contre productif