Anne Hidalgo à Tahiti : les Parisiens paient la réunion de famille

ANNE HIDALGO

Tandis que le monde s’angoisse des bruits de guerre et de la tension qui arme nos sociétés, Anne Hidalgo, enivrée du parfum des fleurs de tiaré et bercée au son des ukulélés, se dore au sable blond de la Polynésie.

Et qu’est-elle allée faire là-bas ? Mystère. En tout cas, ce n’est pas son agenda qui nous renseignera : il est vide. Lorsqu’on se rend sur le site officiel du maire de Paris, il est indiqué « aucun événement presse pour le moment ». C’est donc par Le Canard enchaîné et la presse locale – celle qu’on lit assez peu, il faut l’avouer – qu’on découvre son périple.

Tous les détails sont dans La Dépêche de Tahiti

La Dépêche de Tahiti nous apprend qu’Anne Hidalgo est arrivée vendredi matin à Tahiti en provenance de Nouvelle Calédonie. Elle s’y rend, nous dit-on, « pour faire le point sur les Jeux olympiques », partager avec le président Brotherson leur « passion commune pour le street art » (sic) et faire un petit tour au Salon du livre de Papeete. Toutes choses d’une importance capitale.

Pour échanger sur ces sujets essentiels, le maire de Paris avait d’ailleurs reçu le président Brotherson, en juin dernier. Ils avaient beaucoup discuté de Paris Plages, placé cette année sous la bannière de la Polynésie. C’est même là qu’ils avaient découvert leur fameuse « passion commune » pour le street art. Dans sa déclaration solennelle, Hidalgo rappelait alors que « la Polynésie, c’est aussi le cœur du Pacifique, la chance inouïe pour la France d’avoir une relation avec tous ses territoires qui sont, c’est vrai, loin de Paris, mais qui devraient être regardés différemment. Ce ne sont pas des externalités. Ce sont des territoires avec une histoire, une culture, une énergie et des liens très forts qui nous unissent. »

C’est aussi, semble-t-il, un territoire qui lui est cher pour des raison toutes particulières. La Dépêche de Tahiti l’écrit en tête de son article : « Anne Hidalgo avait annoncé sa visite en Polynésie française en octobre pour faire le point sur les Jeux olympiques, et aussi voir de la famille. »

Les Jeux olympiques servent à tout, c’est commode. On est en droit de se demander, d’ailleurs, pourquoi les épreuves de surf se dérouleront sur le site de Teahupo’o, aux antipodes, et pas sur la côte landaise, par exemple. Curieusement, l’édile qui pourrit la vie des Parisiens et saccage la ville au nom de l’écologie ne semble pas chatouillée par le bilan carbone exorbitant de son périple… Curieux, aussi, qu’elle se charge d’aller « faire le point » quand des équipes sont strictement dédiées à l’organisation des Jeux olypiques.

On parle du bilan carbone ?

Autre curiosité dans ce voyage qui n’en manque pas : alors qu’on parle, sur le site de la ville de Papeete, de la « visite officielle » d’Anne Hidalgo en Polynésie française, le JT local nous apprend que « la (sic) maire de Paris est en visite non officielle au Fenua ». Toutefois, « par urbanité républicaine, elle a rencontré ce matin [vendredi dernier] le président Brotherson. Pour le reste, son agenda est alimenté par des événements d’ordre personnel qui ont motivé son voyage jusqu’en Polynésie. Accueil polynésien tout de même, à l’aéroport, pour l’élue de Paris. »

On l’a compris, à l’insu de leur plein gré, les Parisiens semblent bien avoir offert un voyage d’agrément à Mme Hidalgo. Les réunions de famille au bout du monde, ça coûte cher, alors quand on peut les financer par le contribuable, hein, pourquoi se priver ?

Pour faire plus sérieux, Anne Hidalgo « était accompagnée de Pierre Rabadan, adjoint au maire chargé des Sports, de Jacques Martial, adjoint au maire chargé des Outre-mer, de Frédéric Lenica, directeur de cabinet, de Milton Guilherme, chef adjoint de cabinet, et de Pierre Thomas, délégué général à l’Outre-mer ». Voilà donc où passe l’argent des Parisiens, dont on rappelle qu’ils ont vu, cette année, leur taxe foncière crever le plafond, avec 62 % d’augmentation. La dette de la capitale – sur laquelle plane toujours la menace d’une mise sous tutelle – est colossale, alors un peu plus, un peu moins… Anne Hidalgo se dit qu’elle le vaut bien !

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Le problème avec le socialisme est que vous finissez un jour par avoir dépensé tout l’argent des autres.
    Margaret Thatcher

  2. Le voyage de Dame Hidalgo est bien illustré par une chanson des années 60 : « Si t’as été à Tahiti » par une certaine Paola, facile à trouver. Faut bien rire un peu .

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