Anne Hidalgo choisit son successeur : Rémi Féraud, pionnier des salles de shoot

@STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
@STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Alors que l’automne s’installait, Paris, après la « parenthèse enchantée » des Jeux olympiques, retrouvait sa crasse et ses migrants. Anne Hidalgo tapait du pied, dénonçant « une rumeur sans fondement ». Non, Le Canard enchaîné mentait, elle n’allait pas prendre, à Bruxelles, la tête d’une fondation pour l’environnement reliée à Bloomberg Philanthropies.

« La (sic) maire dément catégoriquement », confiait son entourage au Parisien. Pendant ce temps, sa succession s’organisait en coulisses et Anne Hidalgo vient… de désigner son successeur : c’est le sénateur PS Rémi Féraud, ancien maire du Xe arrondissement qui préside depuis dix ans le groupe de la majorité municipale.

La gauche caviar à trottinette

Archétype de la gauche des beaux quartiers, Rémi Féraud est né à Versailles. Formé à l’ESCP, puis à Sciences Po, il a raté l’ENA. Qu’à cela ne tienne, le PS est un bon plan de carrière. Entré au cabinet d’Alain Richard, ministre de la Défense sous Jospin, il a fait ses classes comme attaché parlementaire avant de briguer puis d’emporter la mairie du Xe. Il y restera dix ans avant d’être élu au Sénat en 2017, où il rejoint le groupe socialiste, écologiste et républicain.

M. Féraud n’est pas un obscur. C’est même une personnalité reconnue pour « ses faits d’armes politiques », écrit 20 Minutes, puisqu’« il a été le premier élu à accueillir sur son territoire du Xe arrondissement les salles de shoot voulues par le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault ». Voilà qui vous pose un homme. Moins spectaculaire, Rémi Féraud est aussi, en tant que sénateur, « à l’origine de la proposition de la loi mettant en place un décompte des personnes sans abri dans chaque commune et un décompte annuel de nuit dans les grandes agglomérations ».

Faire de Paris un jardin sans voitures

C’est au Monde, ce confessionnal vespéral pour les bien-pensants, qu’Anne Hidalgo a choisi d’annoncer, mardi soir, le nom de son successeur. Foin des rumeurs sans fondement, « c’est une décision que j’ai prise depuis longtemps », dit-elle. Et d’expliquer : Rémi Féraud « est celui qui va pouvoir porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris. Il a la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement nécessaires. »

« Réinventer » ne semble pas le bon terme, car à lire l’interview que Rémi Féraud a accordée, ce mercredi, au Parisien, « perpétuer » paraît, hélas, plus judicieux. Voici, en effet, les priorités du poulain pour la capitale.

Tout d’abord - honneur oblige -, « je suis fier de tout ce que nous avons fait. Nous avons toujours réussi à nous renouveler, en 2008, en 2014, en 2020 », dit-il. Son défi pour 2026, finir de « transformer (le périphérique) en un boulevard urbain », « faire de tout Paris une ville jardin », « transformer tous les quartiers de Paris en zone à trafic limité, c’est-à-dire qui ne soient pas traversés par des voitures qui sont uniquement en transit… » C'est dire qu'il aura autant de considération pour les banlieusards qu'Anne Hidalgo...

Et pourquoi pas des réquisitions ?

Au journaliste qui lui explique que la préoccupation des Parisiens tourne plutôt autour « des thématiques du quotidien comme la propreté, la sécurité » – on ajoutera les camps de migrants -, Rémi Féraud répond que les Parisiens « savent reconnaître la pertinence de la politique municipale ». Et puis, tout cela n’est que propos de « peine-à-jouir », comme dit Hidalgo ; la preuve, « le préfet de police a dit lui-même que la délinquance était en baisse » (pendant les JO ?) et, s’agissant de la propreté, la ville qui compte déjà 50.000 agents a embauché en nombre.

Reste la méthode. Elle est simple : « poursuivre la végétalisation de la ville, aller plus vite ». On suggère des palmiers sur le périphérique. Et puis, il faut « une politique sociale qui se renouvelle », dit Féraud : « Nous sommes à 25 % de logements sociaux. C’est grâce à cette action que Paris est restée une ville populaire. » Mensonge éhonté, comme nous le disions récemment, car les chantiers de rénovations sont pour la plupart à l’arrêt. Enfin, partagée entre bobos à hauts revenus et cités de pauvres, la capitale est tout sauf une ville populaire !

Enfin, avertit Rémi Féraud, il va « rendre aux Parisiens une grande part des 250.000 appartements qui sont vides ou des résidences secondaires pour loger tous ceux qui ont vocation à vivre, travailler ou étudier à Paris ». En réquisitionnant ?

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Signe indispensable pour réussir en politique, « wikipédia » nous précise que cet individus est « ouvertement homosexuel », ce qui doit atténuer le fait qu’il soit aussi un mâle blanc de plus de 50 ans (53) !
    Il a un programme séduisant s’exclusion d’une partie des parisiens et de la totalité des « banlieusards »…
    Bon, mais l’essentiel est qu’il soit bobo compatible et anti voitures !!!

  2. Les rats ( surmulots en langage ecolo) n’ont pas fini de proliférer si ce jeune sénateur est élu à la mairie de Paris. Comme toutes les grandes villes de France , aux mains des écolos, notre capitale sera une ville  » Chicago  » . A fuir !

  3. Et le pire c’est qu’elle a fait des émules partout. Le nombre de maires qui se mettent à la chasse aux voitures, aux travaux gigantesques et à l’écologisme débridé ne cesse d’augmenter. On empêche les voitures de circuler pour permettre à des terrasses de café d’occuper la moitié de la rue. Ce sont des sommes folles dépensées pour des chicanes, dos d’âne, plots, même dans des villages où on ne voit jamais un piéton. C’est insupportable et ça n’empêchera jamais un fou ou un un alcoolisé de traverser le village à 100 à l’heure s’il en a envie.

  4. Ou comment savonner la planche de son successeur… Le choisir deux ans et demi à l’avance !
    Encore un inconnu « de-gauche » !
    Je ne suis pas certain, je peux me tromper, qu’être adoubé par Hidalgo, soit synonyme de réussite ?
    Même auprès de la caste des bobo-gaucho-parigot-tête-de-v…, tant les parisiens en ont ras-le-bol.
    Bien que, Hidalgo ayant tout fait pour ne satisfaire que les « desiderata » de la clique des sus-cités, nous poussions nous attendre à tout.
    Je crains qu’elle n’use du temps qui lui reste jusqu’en mars 2026, date des prochaines élections municipales, pour marquer la capitale de son sceau woke et écolo !

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