Anniversaire de la mort de De Gaulle : dix citations qui ne passeraient plus

de gaulle

Le jeudi 9 novembre 1970, la France apprenait la disparition du général de Gaulle. L'occasion de rappeler les mots du fondateur de la Cinquième République, élu deux fois à sa présidence, qui marqua, qu'on aime ou non le personnage, l'Histoire récente du pays. L'homme ne craignait pas de froisser ni de prendre de la hauteur. Ses mots sonnent aujourd'hui comme des vérités, des tabous ou des provocations. Florilège.

« Nous sommes un pays chrétien, c’est un fait. Nous le sommes depuis très longtemps. Il se trouve que nous avons été plus ou moins, et plutôt plus que moins, façonnés par cette source-là. Eh bien, nous n’avons pas besoin de nous méconnaître, et cette flamme chrétienne, en ce qu’elle a d’humain, en ce qu’elle a de moral, elle est la nôtre » (février 1950, lors d'une conférence en région parisienne, Gérard Bardy, De Gaulle avait raison).

« Les musulmans, vous êtes allé les voir, vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Si nous faisions de l'intégration [...], mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées » (C'était de Gaulle, Alain Peyrefitte, 1994, Éditions de Fallois).

« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France » (ibid.).

« J’attire votre attention sur un problème qui pourrait devenir sérieux. Il y a eu 40.000 immigrants d’Algérie en avril. C’est presque égal au nombre de bébés nés en France pendant le même mois. J’aimerais qu’il naisse plus de bébés en France et qu’il y vienne moins d’immigrés. Vraiment, point trop n’en faut ! Il devient urgent d’y mettre bon ordre ! » (Conseil des ministres en mai 1963, De Gaulle avait raison, Éditions Télémaque).

« Certains même redoutaient que les Juifs, jusqu'alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu'ils avaient été de tout temps, c'est-à-dire un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur, n'en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu'ils formaient depuis 19 siècles : l'an prochain à Jérusalem » (Conférence de presse à l'Élysée, 17 novembre 1967, dans le contexte de la guerre des Six Jours).

« Le personnel enseignant […] est porté par le siècle à une attitude constamment critique et contestataire. Elle est d’autant plus mouvementée que, dans l’Éducation nationale, les organisations de professeurs et d’étudiants ne se complaisent qu’aux théories extrêmes, n’avancent de solutions que les plus outrecuidantes, ne cessent de se diviser suivant les catégories du marxisme et de l’anarchie, et ne s’accordent que pour souhaiter faire de l’Instruction publique le grand levier destructeur de l’actuelle société » (Mémoires de guerre-mémoires d'espoir, général de Gaulle, Éditions Plon).

« L’unité ! Telle est, Français, la raison qui [...] nous rassembla souvent et nous rassemble en ce moment même autour des Monuments aux Morts de nos villes et de nos villages » (le 2 août 1964, cinquantième anniversaire de la mobilisation, Geneviève Darrieussecq, Le centenaire de tous les Français, Revue de défense Nationale).

« Ceux qui voudraient croire ou faire croire que la liberté, la valeur, la grandeur, pourraient se recréer sous la loi de l’ennemi sont des inconscients ou des lâches. Le devoir est simple et dur. Il faut combattre » (Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets, juin 1958 - décembre 1960).

« Ce qu’il faut surtout pour la paix, c’est la compréhension des peuples. Les régimes, nous savons ce que c’est : des choses qui passent. Mais les peuples ne passent pas » (Message de Noël aux enfants de France, 24 décembre 1941).

« Parmi mesdames les nations, aucune n’a jamais été plus belle, meilleure, ni plus brave que notre dame la France » (Plaidoyer pour une Europe forte et indépendante, 7 janvier 1951).

Vos commentaires

78 commentaires

  1. Dix citations qui ne passeraient peut-être plus, bien que nous ne voyons pas pourquoi, comme le relève si bien Ré-Zo-Ré.
    Mais ces dix citations n’en ont pas moins contribué à ressusciter la France par deux fois, dont la dernière entre 1958 et 1969 !
    Cela, c’est la vérité intangible et reconnue par tous ceux qui, Français ou autres, sont restés dignes, justes et sensés sur l’ensemble de la planète bleue, et cela représente encore du monde.
    Tout le reste n’est que du gloubi-boulga anti gaulliste et félon à la cause de la France, que ce gloubi-boulga nous vienne de l’intérieur (crypto gauche/crypto droite/ crypto centre, crypto Chambre, crypto sénat ou crypto conseil constitutionnel), ou qu’il nous vienne de certains pays qui nous sont d’autant plus étrangers qu’ils mènent sur notre propre terre de France et partout ailleurs où ils le peuvent, une guerre subversive de conquête et de destruction socio-économique et culturelle qui ruine maintenant de nombreux pays.
    Et qui, pour faire bonne mesure, finit systématiquement par y faire couler le sang !!!
    Vive de Gaulle ! Vive la France !

    • Il y a toujours une « face sombre » derrière les grands hommes. Et pis encore des « entourages » et même des « barbouzes ». De Gaulle n’échappe pas à ce constat. Il y a chez lui une contradiction entre l’aspiration à la grandeur et la fourberie de certaines de ses méthodes, comme il est aussi chez chez lui un contraste saississant entre le père de famille et le mari et le chef souvent cassant et parfois hautain. Ses moments de « flottement » sont aussi en contradiction avec le verbe assuré de ses discours. Le défaut de la cuirasse, c’est en définitive son orgueil qui l’aura souvent conduit à surestimer le pouvoir de ses paroles.

  2. Na passeraient plus aujourd’hui ? Certes, c’est malheureusement vrai, et c’est la raison pour laquelle la France est en plein déclin, dirigée par des individus qui n’ont pas conscience de ce qu’ils imposent au pays par leur veulerie déguisée en humanisme.

  3. « Ce qu’ il faut surtout pour la paix ,c’ est la compréhension des peuples »
    C’ est très vrai ,la violence appelle la violence et la haine attise la haine!
    Rien ne vaut la compréhension entre les peuples ,une communication humaine et non celle des bêtes qui ne pensent qu’ à s’ entre déchirer!

  4. C’était un dirigeant visionnaire, constructeur. Comme il faut de tout pour faire un monde, nous avons hérité du coté pile de la même pièce. On s’en serait bien passé !

      • Peut être pas « autre » chose mais sûrement « autrement ». Tout est dans le discours du 16/09/1959. « A moins que ne soit à l’oeuvre un groupe de meneurs ambitieux qui sont résolus à établir par la force et par la terreur leur dictature totalitaire et qui se figurent qu’un jour la République leur accordera le privilège de traiter avec eux de l’avenir politique de l’Algérie, les bâtissant par là même comme un gouvernement algérien. Il n’y a aucune chance pour que la France se prête à un pareil arbitraire. » Qu’a t il vraiment vu ? Qu’ a t il vraiment fait ? Les meneurs ambitieux sont toujours au pouvoir en Algérie et « la sécession où certains croient trouver l’Indépendance [s’est réalisée à leur inititive]. Alors la France quitterait les algériens qui auraient manifesté la volonté de se séparer d’elle. Ils organiseraient sans elle le territoire où ils habitent, les ressources dont ils peuvent disposer, le Gouvernement qu’ils souhaitent. Pour ma part, je considère qu’un tel aboutissement serait invraisemblable et désastreux. L’Algérie étant actuellement ce qu’elle est et le Monde ce que nous savons, la conséquence de la sécession serait une misère épouvantable, un affreux chaos politique, un égorgement généralisé et bientôt la dictature belliqueuse des communistes. Qu’a t il fait pour la prévenir ? Mais le pire, c’est que la sécession, c’est en France que nous la voyons apparaître. Aujourd’hui. QUi a ouvert en grand la porte en grand en 1968 ?
        Le drame de la France c’est qu’on y fait des constats mais, au fond, il faut attendre que l’on soit comme en 40 pour commencer à agir vraiment. Est ce vrai aussi pour Charles De Gaulle ?

      • Autre chose à faire certainement, que de livrer 100.000 harkis -qui, eux, aimaient la France- aux tortures à mort du FLN…

  5. Même si on peut reconnaitre une certaine grandeur dans son comportement et ses déclarations, il ne faut pas oublier qu’il a trahi beaucoup de juifs pieds-noirs quand, après avoir encouragé « l’Algérie française », il a donné celle-ci aux arabes (qui avaient eux-même envahi cette terre quelques décennies avant). C’est ce que lui reprochait JM Lepen qui, à l’époque, était, pour cette raison estimé des juifs (je me rappelle d’ailleurs les remerciements publics que lui avait adressé Enrico Macias). Rappelons-nous aussi qu’en 1967, et suite à ce qui se passait en Palestine, De Gaulle décréta l’embargo sur la vente d’armes à Israël (que les EU compensèrent par la suite)

    • A t il réellement encouragé « l’Algérie française » ? Il s’en est servi pour revenir au pouvoir. J’entends encore mon père dire le 4 juin 58 (nous étions à Alger) au soir de la manifestation enthousiaste qui avait accueilli sur le Forum le fameux « Je vous ai compris » : « Les grenouilles qui demandent un roi ». Tragique prémonition.

  6. Il avait raison surtout que c’est lui qui a déclenché ce processus de malheur en 62. Et ils continuent de le vénérer. Lamentable

    • Il n’a rien déclenché du tout… Jusque la loi Giscard /Chirac sur le regroupement familial, l’immigration était limitée aux besoins et surtout on n’entendait pas parler de l’Islam

  7. Je ne vois pas pourquoi ces citations «  ne passeraient plus » ? Vous voulez dire que personne ne pense la même chose ou qu’il est interdit de le dire ?? Dans les deux cas vous avez tort. Il y a encore des vrais Français , on n’est pas tous des Hexagoniens décérébrés et tant que des vieux de ma génération qui ont connu de Gaulle subsisteront rien ne sera perdu.

  8. Assurément un grand homme, mais tout en paradoxes et le soldat que j’ai été ne lui pardonne pas la lâcheté dont il a fait preuve à l’égard de nos concitoyens d’Algérie.

  9. C’était un grand FRANCAIS, certes je lui reproche lors de l’abandon de l’Algérie, de n’avoir pas fait respecter les accords d’Évian et n’avoir pas fait intervenir l’armée Française pour protéger du massacre perpétré par le FLN sur les pieds noirs, les soldats français et les harkis. A l’époque, j’étais Gaulliste et soldat en Algérie, après ça je ne l’étais plus. Il n’empêche que pour la France, ce fut un GRAND homme, qui n’a jamais été égalé depuis, par des cloportes.

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