Antoine Gallon : « Les chiens de chasse n’agressent pas l’homme ! Le chien Curtis a été dressé au mordant, c’est de la maltraitance »

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Le rapport des experts conclut qu'Elisa Pilarski, la femme enceinte de 29 ans morte dans la forêt de Retz (Aisne), en novembre 2019, a bien été tuée par Curtis, son chien de race American Pit Bull Terrier. Les résultats des tests ADN confirment définitivement l'innocence des chiens de la chasse à courre qui se trouvaient à proximité le jour du drame et avaient été accusés, notamment par des opposants à la chasse.

Au micro de Boulevard Voltaire, Antoine Gallon revient sur cette affaire.

Vous êtes le directeur de la communication de la Société de vènerie. Cette association représente les pratiquants de la chasse à courre en France. L’expertise a été claire. Ce ne sont pas les chiens de la chasse à courre qui sont responsables de la mort de cette jeune femme qui promenait le chien Curtis, mais bien le chien Curtis en lui-même. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

J’ai d’abord accueilli cette nouvelle en considération de ce drame terrible qui s’est produit le 5 novembre2019. C’est d’abord à la famille que je pense. Peut-être commencent-ils à entrevoir le début du commencement d’une explication. Ma première pensée a été de cette nature.

Ma deuxième pensée a été de me souvenir de tout ce qui avait pu être dit par nos opposants relativement aux chiens de chasse. Les opposants à la chasse à courre n’ont pas hésité, dès le début, à nous montrer du doigt et à accuser nos chiens. Ils les ont accusés d’avoir été les auteurs de cette mort atroce. Il faut ignorer totalement ce que sont les chiens de chasse, il faut méconnaître leur comportement et il faut ne les avoir jamais vus pour imaginer cela possible.

La façon dont nous les élevons, dont nous les éduquons et la relation que nous avons avec eux est aux antipodes de l’idée même que cela puisse se produire. Une agression de chien ne s’est jamais produite depuis des centaines d’années dans toute la chasse à courre. Il fallait donc beaucoup d’ignorance pour nous accuser.

Troisièmement, à côté de cette ignorance, nous avons une forme d’indignation. Il faut admettre que certaines personnes n’aiment pas la chasse à courre. Mais que certains extrémistes tirent parti de ce drame épouvantable pour tenter de nous incriminer et, ainsi, de faire interdire la chasse à courre est une indignité.

 

Beaucoup de personnalités connues comme Hugo Clément ou Rémi Gaillard, pour leur position anti-chasse, en ont profité pour attaquer directement. Est-ce qu’on vous a fait un procès politique ?

Vous leur donnez beaucoup de crédit en les qualifiant de personnalités. Ces gens sont connus dans un certain cercle. Les allusions que l’un a pu faire et les accusations que l’autre a portées sont particulièrement gênantes et indignes. Légalement, elles discréditeront durablement ces personnes au sujet de la chasse. On ne peut pas prendre la parole comme ils l’ont fait sur le sujet de la chasse sans que leur propos soient durablement entachés.

Désormais, lorsque Hugo Clément ou Rémi Gaillard prendront la parole sur la chasse, on saura leur rappeler les propos qu’ils ont tenus et qui ont été affirmés ensuite. Finalement, cela va leur retomber sur le nez.

Encore une fois, on a le droit de ne pas aimer la chasse à courre, mais les accusations qu’ils ont portées, l’un de manière tout à fait subtile et l’autre de manière beaucoup plus directe, nous saurons nous en souvenir.

 

Au-delà de cette affaire sordide, il y a le sort du chien Curtis qui est au centre d’un vrai débat. Des groupes de soutien sont prêts à tout pour le défendre et empêcher son euthanasie. En tant que veneur, faut-il euthanasier ce chien ?

D’après moi, ce chien est la victime du dressage qu’on lui a fait. Les deux experts vétérinaires qui l’ont examiné ont dit, dans la presse, que le dressage qu’il avait subi était à la limite de la maltraitance animale. Je pense que s’il y a une maltraitance, elle est bien là. Tous les chiens sont gentils. Réussir à en faire un animal de combat qui est fort probablement l’auteur de cette mort atroce est absolument honteux. Ce n’est pas moi qui dois décider du sort de ce pauvre chien. Je ne vois pas comment ce chien peut se réinsérer dans la vie d’une famille. Cela me semble extrêmement difficile. Je considère que ce chien est la victime du dressage qu’il a subi.

Antoine Gallon
Antoine Gallon
Directeur de la communication Société de Vénerie

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