Appels à la prière : ces signes de l’islamisation « du quotidien »

muezzin islam
Kalamazadkhan, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Dans le monde idéal de Jean-Luc Mélenchon la France, la France en ce lendemain du 7 octobre devrait se parer « partout où c'est possible de drapeaux palestiniens » . Un calcul électoraliste de sa part mais symptomatique d'un pays qui, à certains égards, peut sembler mûr pour un opérer sa mue civilisationnelle. Affirmer que la religion musulmane (la deuxième plus pratiquée après la religion catholique) gagne chaque jour du terrain sur notre sol, c'est enfoncer des portes ouvertes : selon les statistiques officielles, 5,4 millions de français (8 % d'entre eux) sont musulmans sur un territoire qui compte 2.600 mosquées et salles de prière recensés pour 39 000 églises catholiques. Mais au delà de la pratique religieuse, c'est tout un mode de vie, des habitudes culturelles, alimentaires, des manières de se vêtir qui, par petites touches, bouleverse le quotidien des français. A l'instar d'Agnès* qui témoigne auprès de BV.

« Appels à la prière dans mon quartier : ce qui me choque, c'est le manque de réactions »

Cette jeune parisienne installée depuis deux ans dans un paisible coin du XVème arrondissement (un territoire "mixte"  où des familles d'origine étrangère côtoient paisiblement des français de souche) a vécu une pénible expérience inédite : « cette année, avec l'arrivée des beaux jours et pour la première fois j'ai entendu des chants en langue arabe provenant d'un ampli posé par un individu sur un rebord de fenêtre donnant sur une petite cour, faisant caisse de résonance. Une musique qui revenait régulièrement à heure fixe, trois fois par jour » . Ce n'est qu'en discutant avec une des ses amies qui, dans le passé a vécu dans un pays islamique, qu'Agnès réalise qu'il s'agit là de l'appel à la prière musulmane qu'elle perçoit comme  « un manque de respect des voisins ». Mais ce qui la choque le plus c'est « le manque de réaction des riverains » autour d'elle pourtant toujours si prompts d'habitude à « crier, invectiver, dès qu'il y a une soirée de jeunes avec la musique forte ou même un son de télévision trop intense ». Agnès se sent bien seule à tenter de protester; elle soupçonne les habitants de son quartier de « préférer garder le silence par crainte d'une population qui ne cherche pas à s'intégrer ». Un signal faible, selon elle, donné à un individu «qui risque bel et bien d'en faire encore plus après ».

Avec la fin des beaux jours, les fenêtres du quartier se sont fermées lors des soirées plus fraiches et le calme est revenu. Agnès a repris le cours de son existence paisible, mais pour combien de temps ? Combien d'autres coutumes communautaristes vont-elles s'installer ? Les habitants de ce XVème arrondissement de Paris seront-ils un jour contraints à l'exode comme leurs compatriotes chassés des banlieues ouvrières de jadis qui ont sombré dans l'islamisme ? Avant d'arriver jusqu'à cette extrémité, combien de Français comme Agnès subissent même imperceptiblement - parfois à leur insu - des changements dans leurs habitudes alimentaires et culturelles ?

Les Français consomment "halal"

Les commerces alimentaires ne sont déjà plus tout à fait les mêmes. Pour la seule ville de Paris en 20 ans plus de la moitié des boucheries charcuteries ont mis la clé sous la porte (Il n'en reste plus qu'une quinzaine). La baisse de l'appétence des français pour la viande et l'apparition de la mode vegan ont bon dos. Car parallèlement à cette baisse, le marché de la nourriture halal, lui, se porte à merveille, affichant une croissance de plus de 15 % annuelle (soit deux fois plus que le bio). Dans de petites villes du fin fond de la France, des commerces "halal" poussent comme des champignons et pas uniquement pour satisfaire la clientèle musulmane : « parmi les 10 millions de consommateurs potentiels nous dit Le Figaro, 3 millions de non-musulmans viennent dans les magasins halal car ils y trouvent un bon rapport-qualité prix ». Si l'on en croit les chiffres rapportés dans le même article, l'abattage rituel sans étourdissement préalable pour une viande apte à la consommation par des musulmans « serait aujourd’hui presque devenu la norme »  (« 80 % des ovins, 20 % des bovins et 20 % des volailles » selon Charles Conte, chargé de mission laïcité à la Ligue de l’enseignement cité dans Le Figaro). Si on ajoute à cela la folie des kebabs, habitude alimentaire plébiscitée par les français, plus gros consommateurs d'Europe, une conclusion s'impose : les français achètent et mangent des produits halals consciemment ou non.

Les grandes marques de vêtements à l'heure islamique, les sites de rencontre aussi !

Le secteur de la mode n'est pas épargné, cruellement mis en exergue à la rentrée 2023 et sa polémique "abaya". Un marché lui aussi en pleine expansion bien appréhendé par les grandes marques qui se sont rapidement mises à l'heure islamique : Dolce&Gabbana et ses abayas, H&M et son mannequin voilé, Mango et sa collection « spécial ramadan », Uniqlo et sa « mode pudique », Nike, Marc&Spencer et d'autres rivalisent d'ingéniosité pour se tailler une part du côté de la clientèle musulmane. Côté cœur, les sites de rencontres entre musulmans s'affichent de plus en plus dans l'espace public, sur les abribus et dans les métros des grandes villes de France, arborant fièrement leurs 5 à 10  millions de membres (Mektoub, Muzz, Muslima et autres...).

Des indices qui en disent long sur le niveau de l'islamisation culturelle d'un pays par action, omission ou soumission des Français et de leurs dirigeants.

*Le prénom a été changé

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Cela ne passera pas par moi. Par exemple, je refuse absolument de manger du couscous ou des merguez. Et je préfère infiniment les mini-jupes aux abayas. Rien en me fera renoncer à une verre de vin, une chope de bière ou un whisky sans glace. Quant à la viande, vive le porc ! Dans le cochon, tout est bon.

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