Après la génétique, le sexe est déclaré indésirable au paradis du socialisme

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Le triomphe de Trofim Lyssenko, dans la Russie de Staline, vint du fait qu’il déclara la génétique "bourgeoise", "réactionnaire" et "ennemie du peuple". Et nia finalement carrément son existence. En fait, la biologie était - et reste - l’ennemie du socialisme, qui entreprit en différents endroits – URSS, Chine, Cambodge… - de "faire un homme nouveau" au mépris de ses lois les plus élémentaires.

Nous subissons, aujourd’hui en France, une ultime tentative.

Apres la génétique, c’est le sexe qui, à son tour, est contesté, car considéré comme l’invention bourgeoise et réactionnaire du patriarcat triomphant.

Dans les écoles, on commencera à la rentrée les séances de formation de l’humain à une sexualité libérée des "stéréotypes de genre". Mais derrière cette revendication d’interchangeabilité des sexes se cache, en réalité, un désir d’inversion des rôles et une politique de revanche punitive à l’endroit du sexe masculin.

Ainsi, le "projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes" déposé le 21 mars 2018 peut se lire comme le décalque inversé des conseils naguère donnés aux jeunes filles.

En 1958, Marcel Amont chantait, dans une chanson qui eut son heure de gloire, "N'allez pas, Julie, vous rouler dans l'herbe/ Quand monsieur l'abbé déjeune au château [...] Les yeux baissés/ Les genoux serrés/ Faites de la dentelle/ Faites de l'aquarelle..." Aujourd’hui, c’est aux garçons qu’on voudrait imposer ce code de bonne conduite. Les genoux serrés, certes non mentionnés dans le projet mais préconisés dans les transports pour éviter un mal terrible venu d’outre-Atlantique : le "manspreading". Les yeux baissés car les « regards insistants » y étaient décrits comme une forme de "harcèlement de rue". De même les "sifflements". Si, jadis, on interdisait aux filles de siffler, c’est aux hommes, désormais, qu’on l’interdit. Le long sifflement d’admiration modulé est donc confondu, dans l’imaginaire paranoïaque du féminisme extrémiste ambiant, avec le coup de sifflet du contremaître appelant les ouvriers au turbin.

C’est la vieille virilité bravache du "Gaulois" qu’on assassine, et toute cette tradition reflétée par nos chansons où on courtisait les belles, comme la Madelon dont "dans l’ombre on frôlait le jupon". Après un XVIIIe siècle volontiers libertin, il y eut, même dans ce XIXesiècle réputé puritain, une tolérance, voire une fascination pour les jeux de séduction de la rue de la part de poètes, de peintres, d'intellectuels. Auguste Comte, Vincent van Gogh ou Toulouse-Lautrec aimèrent et, pour les deux premiers, épousèrent descelles qu'on appelait les "filles de joie".

En réalité, la République d’aujourd’hui remplace le puritanisme bourgeois d’hier par une nouvelle loi de prohibition.

Les corps des femmes sont à elles seules et « Touche pas à mon corps » a remplacé « Touche pas à mon pote ». Le délit de « sale mec » a remplacé celui de sale gueule. Et si les signes religieux ostentatoires sont encore traqués par la laïcité de grand-papa, la nouvelle laïcité, elle, lutte contre le dieu Mâle. Jadis, c’est vrai, il était parfois outrageusement vénéré, et scandaleusement excusé dans nombre de ses débordements. Mais faut-il passer d’un extrême à l’autre ?

Catherine Rouvier
Catherine Rouvier
Docteur d'Etat en droit public, avocat, maitre de conférences des Universités

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