Après l’affaire Stan, l’offensive contre le privé : vers la suppression du financement de l’État ?

On se souvient de la tempête déclenchée, en janvier dernier, par le très éphémère ministre de l’Éducation, Mme Amélie Oudéa-Castéra, cette dernière ayant confessé avoir inscrit ses fils à Stanislas, établissement d’enseignement catholique privé sous contrat d’excellente réputation. Un collectif de « vigilants » publiait alors une tribune dans Le Monde pour réclamer que « l'argent public aille à l’école publique », supplique entendue par la mairie de Paris qui décidait alors de retirer son financement à Stanislas.
Les mêmes reviennent aujourd’hui à la charge. Les principaux syndicats du personnel de l’Éducation nationale (FSU, UNSA, CGT, SUD Éducation…), la Fédération des parents d’élèves (FCPE), la Ligue de l’enseignement, la Ligue des droits de l'homme et le Comité national d’action laïque (CNAL) se sont ainsi réunis, mardi 12 mars, lors d’une conférence de presse pour réitérer leur revendication.
Le collectif demande une nouvelle fois que les fonds alloués au privé « aillent au public » car l’enseignement privé « ne contribue pas à la mixité sociale et scolaire ». « Il faut pénaliser l’enseignement privé […] » en lui supprimant « un certain nombre de moyens », a déclaré Frédéric Marchand, secrétaire général de l’UNSA-Éducation (repris par l’AFP). « On ne peut pas continuer sans rien dire à entretenir et à financer une forme de séparatisme scolaire, qui devient dangereux pour notre société », dit-il.
La secrétaire générale de la FSU, quant à elle, dit que le privé « doit exister par ses propres moyens ». Et d’ajouter : « Nous souhaitons que l’école publique soit confortée pour ce qu’elle est et pour le projet qu’elle porte. Ça veut dire lui donner les moyens de fonctionner et faire en sorte que les moyens du privé aillent au public. C’est comme cela que l’on pourra renforcer l’école publique et la faire vivre. »
Depuis que l’enseignement public est devenu Éducation nationale, les syndicats y font la loi. D’où la valse des ministres, chaque fois écrasés par le « mammouth ». Les grèves succèdent aux grèves avec cette éternelle et unique revendication : plus de moyens. Voilà l’alpha et l’oméga d’un système en totale déconfiture qui refuse pourtant de s’interroger sur le fond : quid des ravages du collège unique et du pédagogisme, refus de l’autorité, gauchisme et wokisme, dégringolade dans les culs-de-basse-fosse du savoir et des classements PISA, etc. ?
Or, c’est justement pour échapper à la déconfiture généralisée de l’enseignement public que les familles font de plus en plus appel au privé, et principalement au privé catholique sous contrat, premier en nombre d’établissements. Elles sont aujourd’hui 1,5 million. C’est leur choix et nombreux sont les parents, de confession catholique ou non, qui font les efforts financiers nécessaires pour offrir à leurs enfants un enseignement porteur de valeurs.
Gilles Demarquet, président de l’APEL (Association de parents d’élèves du privé sous contrat) souligne, sur Europe 1, que « pour que cette liberté de choix puisse s’exercer, il faut qu'elle ait les moyens d’être exercée ». Au-delà des financements des familles, les établissements privés sous contrat reçoivent en effet une aide de l’État et des collectivités locales à hauteur de 62,7 % (rapport de la Cour des comptes 2023), l’essentiel de ces sommes servant à la rémunération des professeurs.
Du côté du SGEC, le Secrétariat général de l’enseignement catholique, on se défend contre la caricature : « Nous ne sommes pas un système parallèle réservé aux bourgeois privilégiés », répondait au Monde Philippe Delorme, voilà quelques jours. Et de souligner : « En Seine-Saint-Denis, le privé ne pèse rien du tout, et pourtant l’enseignement public cumule les difficultés. À Paris, Stanislas n’a rien à envier à Henri-IV. L’enseignement catholique est bien plus divers que les caricatures qui en sont faites. »

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18 commentaires
Alors pratiquons la devise de « l’ arroseur, arrosé » Si on supprime les subventions publiques à l’ école privée ….qu’on en fasse de même avec certains syndicats, certains journaux ( télévisés ou imprimés) et la SNCF, où les grèves sont traditionnelles sans parler des dettes épongées !!!
« Nous souhaitons que l’école publique soit confortée pour ce qu’elle est et pour le projet qu’elle porte. » Quand on en contemple le résultat, on reste rêveur et confondu d’admiration devant ces naufrageurs qui admirent tant leur sinistre qu’ils insistent pour y joindre le privé.