Après le climat, la biodiversité : ça ne finira donc jamais ?
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Suite à la réunion de l'IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services/Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) qui s'est tenue à Paris, la semaine dernière, Emmanuel Macron s'est de nouveau distingué en annonçant une série de mesures destinées à rendre notre pays encore plus vert, alors qu'il est déjà très exemplaire en matière d'écologie.
L'IPBES est, comme le GIEC, une émanation de l'ONU. Comme le GIEC, il est là pour prôner l'alarmisme afin de pousser les dirigeants à réagir. La réaction de notre Président et cet alarmisme sont-ils justifiés ?
Oui, si l'on en croit un rapport du WWF (World Wildlife Foundation/Fonds mondial pour la nature) datant de 2018. Il nous annonce que les populations de 4.005 espèces de vertébrés (soit seulement 6 % du nombre total des vertébrés, selon les chiffres du Catalogue of Life de juillet 2018) ont été réduites de 60 % entre 1970 et 2014. Les causes principales de ce déclin seraient la surexploitation des écosystèmes, l’agriculture et la pollution. Les vertébrés choisis par le WWF sont parmi les plus gros et les plus connus : girafes, rhinocéros, singes, lions, baleines, dauphins, poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux, mammifères...
Non, si l'on en croit une publication scientifique sortie en 2014 (Assemblage Time Series Reveal Biodiversity Change but Not Systematic Loss, Dornelas et al., 2014) dans la revue Science. Les auteurs y affirment qu'aucun déclin n’est constaté si l’on se focalise sur d’autres groupes d'animaux, et les espèces dont la biodiversité n’est pas affectée représentent la majorité des espèces. Pour cela, 35.613 d'entre elles (huit fois plus que dans l'étude du WWF) ont été étudiées, la liste étant élargie aux invertébrés et aux plantes. Afin d'être le plus exhaustif possible, 14 indices de biodiversité différents ont été utilisés, alors que le WWF s'est contenté d'un seul.
Il faut savoir, également, que, selon le rapport Living Planet 2014 du WWF, la biodiversité a augmenté de 10 % dans les pays riches depuis les années 1970 et, contrairement aux idées reçues, les pays dont le PIB par habitant dépasse 3.900 € sont ceux où la surface des forêts est en augmentation. C'est vrai, en particulier, en Amérique du Nord et en Europe, le Royaume-Uni ayant, par exemple, triplé ses surfaces forestières depuis 1919 !
Alors, faut-il encore prendre des mesures contre les déchets et les plastiques, comme le réclame Emmanuel Macron, alors que les plastiques sont retraités à plus de 95 % dans les pays occidentaux ?
Est-il, également, bien raisonnable de réduire un peu plus les libertés individuelles en voulant étendre de 20 à 30 %, d'ici 2022, la surface des espaces naturels protégés ?
Encore une fois, il est bien plus facile de mettre en place des interdictions et des taxes en tout genre que de redresser la situation économique du pays ou de satisfaire aux revendications des gilets jaunes. Notre Président l'a bien compris et, comme Hollande, il veut probablement que l'écologie soit le « grand succès » de son quinquennat.
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