Après le fiasco Cluzel en PACA, Macron envoie Dupond-Moretti qui veut « se taper le RN » !

Dupond-Moretti

En Macronie, les week-ends se ressemblent et dès que le vendredi arrive, Président, Premier ministre et ministres se démènent dans leur résidence secondaire, qui est au passage notre résidence principale : la France. Mais là, à moins de deux mois des régionales, ça bosse vraiment dur à tous les étages. Un bruit infernal. Recomposition, poutre qui bouge, retrait de liste, parachutage surprise de poids lourds, et tous ces travaux avec des jurons de mâle décomplexé. Pas le gentil gazouillis de Gabriel Attal.

Le fiasco Cluzel (prénom : Sophie ; job : secrétaire d'État chargé des Personnes handicapées) : débranchée dimanche matin, elle est ressuscitée ce vendredi en PACA ! Dégâts collatéraux assurés. Les 10 % comme objectif impossible.

Ce vendredi, nouvelle grosse opération : le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, annonce officiellement, dans un entretien à La Voix du Nord, qu'il est candidat sur la liste LREM dans les Hauts-de-France. Pas en tête de liste, mais peu importe. Pour Le Monde« Emmanuel Macron sort l’artillerie lourde dans les Hauts-de-France ». Contre Xavier Bertrand et Marine Le Pen. Surtout Marine Le Pen.

L'intéressé assume son obsession. Et, à côté du discours éculé sur les « valeurs », les « dangers », « l'imposture » du RN, le garde des Sceaux, au verbe mesuré quand il s'agit d'évoquer les dysfonctionnements de la Justice (voir Mérignac), se lâche complètement quand il s'agit de Marine Le Pen et du RN. Florilège de sa déclaration de haine, rapportée par Le Monde :

« À la différence de M. [Xavier] Bertrand [président sortant], je ne veux pas chasser sur les terres du Rassemblement national. Je veux chasser le Rassemblement national de cette terre. »

« Madame Le Pen refuse de débattre avec moi. Elle ne veut pas venir à moi, alors je viens à elle. »

Et le désormais historique : « Je veux me taper le FN ! »

Pour LREM, Dupond-Moretti, c'est l'aubaine : « C’est une campagne de com’, il faut de la surface médiatique. On ne lui demande pas de faire du porte-à-porte », déclare un ministre cité par Le Monde. Les habitants de la région apprécieront : au moins, les choses sont claires.

Quant à Marine Le Pen, elle a tout de suite trouvé le bon angle d'attaque, dénonçant « un élément fantastique de mobilisation de l’électorat RN », en tant que « porte-parole de monsieur Macron en matière de sécurité ». Sans oublier de préciser que s'il « continue à être aussi odieux, insultant, méprisant et ordurier qu’il a l’habitude de l’être, il contribuera en plus à éloigner grand nombre d’électeurs d’Emmanuel Macron ».

Finalement, il y a du Tapie dans Dupond-Moretti : même grande gueule de gauche issue d'un milieu populaire et de la société civile, envoyée par un Président en mauvaise posture mener un combat perdu d'avance pour sa majorité. Or, l'agression récente des époux Tapie est venue souligner de façon tragique l'imposture de l'opération. Le mur de la réalité insécurité-immigration contre lequel explosent toutes les grandes gueules, aussi gonflées soient-elles, sera peut-être plus solide que le fameux plafond de verre.

Je ne sais pas si Emmanuel Macron sera réélu Président, l'an prochain, mais une chose est certaine : il a déjà perdu les régionales.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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