Après l’islamo-gauchisme, l’intrusion de la Chine à l’université
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Après l'islamo-gauchisme, c'est maintenant au tour de la Chine de se trouver sur le banc des accusés. À l'origine de cette affaire, un dossier du Point évoquant le soutien supposé du professeur Christian Mestre à ce pays et à la répression de la population ouïghoure. Doyen honoraire de la faculté de droit de Strasbourg, il est aussi déontologue de l'Eurométropole, fonction dont il vient de démissionner.
Après avoir visité un des « centres d'éducation professionnelle », le nom donné par Pékin à ses camps de rééducation, l'ancien doyen aurait déclaré, selon les médias chinois qui sont des offices de propagande, que les personnes de la minorité musulmane « ne sont pas en prison, mais envoyées en formation obligatoire ». Cautionnerait-il la version chinoise selon laquelle ces centres, où un million d'Ouïghours ont été placés en détention, ne seraient que des centres de formation, financés par l'État ? Il aurait regretté qu'en France les restrictions des libertés fussent « insuffisantes », estimant nécessaire « d'augmenter le contrôle d'une partie de la population […] intéressée par les appels au djihad ».
Le Point évoque aussi d'autres épisodes où Christian Mestre aurait été un relais des intérêts de la Chine. Selon Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, l'intéressé aurait nié les faits, estimant avoir été manipulé. Dans un courrier, il assure n'avoir « jamais tenu les propos que l'on [lui] prête » ni « déployé de prosélytisme » en faveur du choix de Huawei d'implanter sa première usine hors de Chine en Alsace. Dont acte. Une éventuelle enquête à venir établira, sans doute, la vérité. Il n'en reste pas moins que sont mises au grand jour des manœuvres d'intrusion de la Chine.
Les sinologues de l'université de Strasbourg sont choqués – il y a de quoi ! Le directeur du département déclare que « ce n'est pas notre rôle d'universitaires de porter un tel discours politique. Car ce n'est même plus de la naïveté que de dire cela, c'est du négationnisme. » Un maître de conférences commente : « C'est digne des voyages d'Aragon en URSS, ou des collaborationnistes dans l'Allemagne nazie. » Laissons-leur la responsabilité de ces propos, tout en nous étonnant qu'il ait fallu attendre que Le Point s'intéresse à la question pour susciter ces réactions.
Il faut dire que la Chine a des arguments de poids pour étendre son influence. Les frais de scolarité de quelque 35.000 étudiants chinois – en hausse de 40 % en dix ans – et les coopérations bilatérales constituent une manne financière non négligeable. Comme avec certains pays du Moyen-Orient, qui entretiennent des relations ambiguës avec les terroristes islamistes, les dirigeants français seraient-ils flattés de fréquenter cette puissance mondiale ? Frédérique Vidal s'est d'ailleurs rendue en Chine, en février 2019, pour signer une série d'accords.
On apprend aussi, dans ce dossier du Point, que dix-huit instituts Confucius, destinés à l'enseignement du chinois et à la promotion de la culture chinoise, ont ouvert en France en quinze ans, notamment dans les établissements supérieurs : ils seraient considérés par des experts français comme des « chevaux de Troie ». De son côté, Sciences Po dément avoir, en 2016, décommandé le dalaï-lama, préalablement invité : cette école n'a jamais cédé aux pressions chinoises, qu'on se le dise ! Rappelons qu'elle a vingt-deux partenariats avec la Chine, un bureau à Pékin et quatre cents Chinois sur son campus parisien.
Il faut sans doute avoir des relations économiques et culturelles avec la Chine, dans un rapport gagnant-gagnant. Mais, à force de compromissions, de lâchetés et de non-dits, notre prétendue élite entre peu à peu dans la voie de la soumission.
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