Après Mediapart, France 2 : Stanislas dérange le service public

© Capture écran bande-annonce Complément d'enquête
© Capture écran bande-annonce Complément d'enquête

Depuis maintenant un an, Sciences Po Paris est le théâtre de manifestations pro-Palestine, voire anti-Israël. Au sein de la prestigieuse institution de la rue Saint-Guillaume, règne un climat d’intolérance : les étudiants soupçonnés d’être de droite sont stigmatisés et parfois menacés. Cette semaine encore, des cris « Vive la Palestine » ont résonné dans les couloirs de l’école. Ce mois d’octobre 2024 marque également les un an de la mort de Dominique Bernard, professeur de français assassiné dans son lycée à Arras par un terroriste islamiste, et les quatre ans de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine qui ôta la vie de Samuel Paty. Preuve de la persistance de l’entrisme islamiste à l’école : ce 7 octobre, à Tourcoing, une enseignante a été violemment agressée par une élève à qui elle demandait d’enlever son voile. Jamais l’école et l’université n’ont autant été menacées par l’entrisme islamiste et l'activisme pro-Palestine.

Autant de problématiques sur lesquelles pourraient travailler les journalistes d'investigation du service public. Mais la rédaction de Complément d’enquête semble avoir un sujet encore plus urgent à traiter : le Collège Stanislas. Sur France 2, l’émission de ce 10 octobre sera ainsi consacrée aux « dérives d’une école d’excellence ». Il n’est pas ici question d’entrisme islamiste, mais d’une école privée sous contrat du 6e arrondissement de Paris qui dérange - du fait de ses excellents résultats, de son élitisme et de son identité catholique affirmée - une partie de la classe politico-médiatique. Après la cabale menée par Mediapart ou Libération en début d’année 2024, l’audiovisuel public entend donc à son tour dénoncer « l’autoritarisme », le « sexisme » et « l’homophobie » qui règnerait rue Stanislas.

Eléments de langage de Mediapart

Dès la bande-annonce, diffusée sur les réseaux sociaux de Complément d’enquête, le téléspectateur comprend que l’enquête a été menée à charge. Témoignages d’anciens élèves anonymes, musique dramatique, accusations d’homophobie et de ségrégation sociale… En une heure d’émission, les journalistes vont tenter de démontrer que le Collège Stanislas n’aurait « pas respecté son contrat avec l’Etat » et aurait « flirté avec l’intégrisme catholique ». La présentation de l’émission, communiquée par France Info, nous dévoile les quelques éléments censés étayer cette démonstration : une mixité sociale faible, une place « prépondérante » accordée à la religion catholique - rien d’étonnant pour une école catholique  -, « des prêtres de la mouvance intégriste », un « climat homophobe » ou encore « une conférencière incitant à la chasteté avant le mariage ». Les arguments sont connus, vus et revus. A regarder la bande-annonce, on croirait lire à nouveau les articles écrits il y a quelques mois par les journalistes de Libération et Mediapart. Les éléments de langage sont identiques.

En effet, déjà en janvier 2024, le journal d’Edwy Plenel s’inquiétait de l’existence d’un « univers sexiste, homophobe et autoritaire » au sein du Collège Stanislas. Les journalistes dénonçaient alors les écrits de l’abbé Grosjean, cités aux étudiants, sur la chasteté avant le mariage  ; des élèves pointaient du doigt un « discours intégriste » ; et les interventions d’Inès de Franclieu, intervenante en éducation affective, étaient vilipendées. Tout comme dans les pages de Libération, Mediapart s’inquiétait également  que l’instruction religieuse (qui est en réalité un cours hebdomadaire de culture chrétienne) soit obligatoire dans cet établissement catholique et que l’enseignement de l’Eglise, notamment sur les questions de sexualité, soit transmis aux élèves. A l’exception de nouveaux chiffres, dénichés par France Info et les journalistes de Complément d’enquête, sur le taux de mixité sociale au sein de l’établissement, le magazine de ce 10 octobre ne semble donc pas apporter d’éléments nouveaux au dossier « Stanislas ». Par ailleurs, Complément d'enquête semble avoir omis que l’Inspection générale, à l’issue d’une enquête administrative menée au sein de l’établissement, avait conclu qu’ « au terme de la mission, l’équipe ne confirme pas les faits d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme mis en avant par les articles de presse à partir de témoignages anciens ». Des pistes d'améliorations à la marge avaient été recommandées. Contactés ce propos, ni le Collège Stanislas, ni l’Enseignement catholique de Paris n’ont pour le moment souhaité réagir.

Mais peu importe pour les journalistes de Complément d’enquête qui alimentent à la cabale menée contre le Collège Stanislas. Une mission réussie : en effet, s'appuyant sur ces articles et émissions à charge, des politiques d'extrême gauche réitèrent sans cesse, comme encore ce 9 octobre en Conseil de Paris, leur demande de suspendre le contrat qui lie l’Etat à l’établissement parisien. Tout ceci en dit beaucoup sur les priorités du service public….

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

2 commentaires

  1. La gauche est fâchée avec l’élitisme et la méritocratie, elle préfère des élèves « delogu » en grande difficulté face à la lecture et le calcul donc plus facilement formattés à l’idéologie qu’elle professe.

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