Après Mediapart, France 2 : Stanislas dérange le service public

© Capture écran bande-annonce Complément d'enquête
© Capture écran bande-annonce Complément d'enquête

Mise à jour du 11 octobre 2024 : le collège Stanislas répond à Boulevard Voltaire. Suite aux sollicitations de BV, l'établissement scolaire affirme avoir bien été contacté par Complément d'enquête en amont de la production du reportage. « La direction a fait le choix de ne pas donner d’interview ni d’autoriser les caméras à entrer dans l’établissement, connaissant le parti pris à charge de cette émission et afin de préserver nos élèves », explique l'école. Stanislas a en revanche répondu aux questions écrites qui lui ont été soumises par les journalistes de l'émission. L'école a ainsi tenu à rappeler qu'elle avait mis en œuvre des évolutions depuis l'inspection dont elle a fait l'objet, tout en soulignant, comme BV le mentionnait dans cet article, que les inspecteurs « ne confirme[nt] pas les faits d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme » relayés par la presse.

Depuis maintenant un an, Sciences Po Paris est le théâtre de manifestations pro-Palestine, voire anti-Israël. Au sein de la prestigieuse institution de la rue Saint-Guillaume règne un climat d’intolérance : les étudiants soupçonnés d’être de droite sont stigmatisés et parfois menacés. Cette semaine encore, des cris « Vive la Palestine » ont résonné dans les couloirs de l’école. Ce mois d’octobre 2024 marque également les un an de la mort de Dominique Bernard, professeur de français assassiné dans son lycée à Arras par un terroriste islamiste, et les quatre ans de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine qui ôta la vie de Samuel Paty. Preuve de la persistance de l’entrisme islamiste à l’école : ce 7 octobre, à Tourcoing, une enseignante a été violemment agressée par une élève à qui elle demandait d’enlever son voile. Jamais l’école et l’université n’ont autant été menacées par l’entrisme islamiste et l'activisme pro-Palestine.

Autant de problématiques sur lesquelles pourraient travailler les journalistes d'investigation du service public. Mais la rédaction de Complément d’enquête semble avoir un sujet encore plus urgent à traiter : le collège Stanislas. Sur France 2, l’émission de ce 10 octobre sera ainsi consacrée aux « dérives d’une école d’excellence ». Il n’est pas ici question d’entrisme islamiste mais d’une école privée sous contrat du VIe arrondissement de Paris qui dérange - du fait de ses excellents résultats, de son élitisme et de son identité catholique affirmée - une partie de la classe politico-médiatique. Après la cabale menée par Mediapart ou Libération, en début d’année 2024, l’audiovisuel public entend donc à son tour dénoncer « l’autoritarisme », « le sexisme » et « l’homophobie » qui règneraient rue Stanislas.

Éléments de langage de Mediapart

Dès la bande-annonce, diffusée sur les réseaux sociaux de Complément d’enquête, le téléspectateur comprend que l’enquête a été menée à charge. Témoignages d’anciens élèves anonymes, musique dramatique, accusations d’homophobie et de ségrégation sociale… En une heure d’émission, les journalistes vont tenter de démontrer que le collège Stanislas n’aurait « pas respecté son contrat avec l’État » et aurait « flirté avec l’intégrisme catholique ». La présentation de l’émission, communiquée par France Info, nous dévoile les quelques éléments censés étayer cette démonstration : une mixité sociale faible, une place « prépondérante » accordée à la religion catholique - rien d’étonnant, pour une école catholique -, « des prêtres de la mouvance intégriste », un « climat homophobe » ou encore « une conférencière incitant à la chasteté avant le mariage ». Les arguments sont connus, vus et revus. À regarder la bande-annonce, on croirait lire à nouveau les articles écrits, il y a quelques mois, par les journalistes de Libération et Mediapart. Les éléments de langage sont identiques.

En effet, déjà en janvier 2024, le journal d’Edwy Plenel s’inquiétait de l’existence d’un « univers sexiste, homophobe et autoritaire » au sein du collège Stanislas. Les journalistes dénonçaient alors les écrits de l’abbé Grosjean, cités aux étudiants, sur la chasteté avant le mariage. Des élèves pointaient du doigt un « discours intégriste ». Et les interventions d’Inès de Franclieu, intervenante en éducation affective, étaient vilipendées. Tout comme dans les pages de Libération, Mediapart s’inquiétait également que l’instruction religieuse (qui est, en réalité, un cours hebdomadaire de culture chrétienne) soit obligatoire dans cet établissement catholique et que l’enseignement de l’Église, notamment sur les questions de sexualité, soit transmis aux élèves. À l’exception de nouveaux chiffres, dénichés par France Info et les journalistes de Complément d’enquête, sur le taux de mixité sociale au sein de l’établissement, le magazine de ce 10 octobre ne semble donc pas apporter d’éléments nouveaux au dossier « Stanislas ». Par ailleurs, Complément d'enquête semble avoir omis que l’Inspection générale, à l’issue d’une enquête administrative menée au sein de l’établissement, avait conclu qu’« au terme de la mission, l’équipe ne confirme pas les faits d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme mis en avant par les articles de presse à partir de témoignages anciens ». Des pistes d'améliorations à la marge avaient été recommandées. Contactés à ce propos, ni le collège Stanislas ni l’Enseignement catholique de Paris n’ont pour le moment souhaité réagir.

Mais peu importe, pour les journalistes de Complément d’enquête qui alimentent la cabale menée contre le collège Stanislas. Une mission réussie : en effet, s'appuyant sur ces articles et émissions à charge, des politiques d'extrême gauche réitèrent sans cesse, comme encore ce 9 octobre en Conseil de Paris, leur demande de suspendre le contrat qui lie l’État à l’établissement parisien. Tout cela en dit beaucoup sur les priorités du service public….

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 12/10/2024 à 17:19.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Stanislas cultive en quelque sorte l’élitisme…
    c’est insupportable, dans une société égalitaire, où le nivellement par le bas est maintenant la règle.
    L’élitisme engendre forcément une forme de
    discrimination.

  2. Je me méfie des bandes annonces tonitruantes. Souvent le contenu du film annonce ne dépasse pas celui de la petite vidéo promotionnelle. C’est valable pour bien des films de cinéma, mais ça a déjà été valable pour Complément d’enquête, notamment ce numéro choc annoncé sur Cyril Hanouna qui a parlé pour ne rien dire, sans doute parce qu’il n’y avait rien à dire…

  3. Cela fait bien longtemps que je ne regarde plus ces émissions du service public (Envoyé spécial, complément d’enquête) qui ne sont qu’à charge. Toujours avec une idéologie de gauche qui transpire de plus en plus.
    Malheureusement ce sont avec nos impôts qu’ils font ces émissions.

  4. Mixité sociale? Je suis fils d’un tout petit artisan linotypiste, entré à Stan en 1953 j’y suis resté plus de dix ans. Je suis resté fidèle à la belle devise du Collège : « Français sans peur, Chrétien sans reproche » Je ne suis pas sexuellement perturbé, pas homophobe, je respecte les femmes, je n’agresse ni ne viole par contre ce qui me mets hors de moi ce sont les attaques sordides contre mon Collège auquel je doit tant!

  5. … « n’aurait pas »… « aurait »…
    Toujours l’usage d’un conditionnel accusateur, la facilité qui sied à cette gauche aux repères qui de délitent sous leur plume.
    Ces gens-là n’inspirent que la pitié, en tout cas la mienne.

  6. Les médiats du service publique gouvernés en arrière plans par la gauche sont bien au courant que c’est par la jeunesse principalement estudiantine que l’on peut révolutionner un pays, inutile de s’étonner que dans leur viseur se trouve des dissidents tel le Collège Stanislas et bien d’autre mais parallèlement on favorise quelques établissements coraniques qui font de même voire plus.

  7. Voyez ce qui est arrivé au chef d’établissement de l’Immaculée Conception à Pau. Ou à celui de St Jean de Passy il y a quelques années. Et le rôle de Mediapart et de Libé, scandaleux !

  8. Peut-être que ce reportage « impartial » aura l’effet contraire, cela incitera à encore plus d’inscriptions dans cette école catholique, les parents payent pour cela,.
    J’aimerais savoir dans quelle école , tous ces donneurs de leçons, ces bien-pensants mettent-ils leurs enfants ?

    • Que veulent les parents, une école qui apprend les savoirs nécessaires pour la réussite de leurs enfants , que leur offre le service public, en particulier pour ceux dont les familles sans éducation, il offre le wokisme et l’ignorance de la langue et de l’histoire de notre pays.

  9. Un contre feu misérable à l’affaire Samuel Paty et au niveau déplorable de l’éducation nationale, quand la télé publique devient l’enfume publique et républicaine .

  10. La gauche est fâchée avec l’élitisme et la méritocratie, elle préfère des élèves « delogu » en grande difficulté face à la lecture et le calcul donc plus facilement formattés à l’idéologie qu’elle professe.

    • Leur pitoyable complément d enquête à charge contre l enseignement catholique n’ affaiblira pas le succès de ces établissements où de plus en plus de parents inscrivent leurs enfants. Ce sont les derniers remparts face à une éducation qui sombre et se retrouve dans l incapacité d’instruire convenablement les élèves. Ce documentaire est pour moi un dérapage du service public, un de plus,dont la partialité gauchisante n est plus à prouver. Encore une bonne raison pour moi de ne plus regarder cette chaîne.

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