Après sa première rencontre avec Bayrou, Marine Le Pen attend les actes
« Nous ne renonçons pas à utiliser la censure, au choix de l'utiliser ou de ne pas l’utiliser », a déclaré Marine Le Pen
À tout seigneur, tout honneur, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont été reçus, ce lundi matin, en priorité par François Bayrou. Député du Loiret et l’un des porte-parole du RN, Thomas Ménagé s’en félicite. « Nous avoir consultés en premier, explique-t-il à BV, à la différence de Michel Barnier qui n’avait pas respecté notre poids politique, est un très bon signe. » Avec 125 députés, le RN est le premier groupe politique à l’Assemblée. Message passé au NFP par Bayrou : non, vous n’avez pas gagné les élections de juillet dernier. Et à Macron, qui avait écarté toute consultation du RN : on ne m'empêchera pas de discuter avec lui.
Rappelant que les élus RN sont les mandataires de leurs électeurs, Le Pen et Bardella étaient venus avec une liste de points non négociables, en tête desquels le pouvoir d’achat et les problèmes d’immigration et de sécurité. Il y a quelques jours, François Bayrou se disait prêt à éviter les « questions qui fâchent » comme les retraites et… l’immigration. Il semble revenu de cette position lâche et semble prêt à mettre les dossiers sur la table - plutôt que sous le tapis.
Une motion de censure toujours possible
Estimant avoir été, sinon entendue, du moins écoutée par François Bayrou, Marine Le Pen a salué la méthode envisagée par le Béarnais, qui « considère que le budget doit faire l'objet d'un travail parlementaire et d’échanges, dit-elle. La méthode est aujourd'hui plus positive que ce qui s'est passé jusqu'à présent. » Un consensus relèguerait aux oubliettes le 49.3, utilisé 23 fois par Élisabeth Borne, laquelle avait échappé à une trentaine de motions de censure, et une fois par Michel Barnier, qui lui fut fatidique.
Mais Marine Le Pen entend garder la main. Elle estime que la motion de censure est un outil constitutionnel et qu’y renoncer serait « problématique ». Les petits arrangements entre amis sont « autant de façons de rester sur le cheval ». Sa position est claire : « Nous ne renonçons pas à utiliser la censure, au choix de l'utiliser ou de ne pas l’utiliser. » En l’absence de majorité parlementaire, le premier groupe de l’Assemblée continuera de peser dans la balance, au risque de compliquer la vie du Premier ministre.
L’heure de la proportionnelle est-elle venue ?
Au menu des conversations à venir, la proportionnelle pourrait remédier à l’inconfort de la situation. D’une part, elle améliorerait la représentativité de l’Assemblée, ce qui ne serait pas un mal. D’autre part, confie Thomas Ménagé à BV, « dans le cadre de ces trois blocs, qui ne correspondent pas à la manière dont a été pensée la Ve République et rendent difficilement gouvernable le pays, la proportionnelle permettrait de faire émerger une majorité ».
La critique de la proportionnelle repose sur l’instabilité qu'elle peut générer. On est revenu de cette analyse. Aux législatives de juillet, l’Assemblée s’est morcelée… en l’absence de proportionnelle qui devient, dès lors, un remède possible à ce morcèlement. Or, s’il y a une chose en commun entre Bayrou et Le Pen, c’est une défense constante de la proportionnelle.
Bayrou devra s'affranchir de Macron
Mais tout cela demande à passer l’épreuve du feu parlementaire. « Je suis trop expérimentée - j’allais dire trop vieille - en politique pour être rassurée par une conversation, a déclaré Marine Le Pen. Je suis rassurée par des actes. » Le budget que présentera le gouvernement Bayrou respectera-t-il la philosophie générale du RN ? À savoir « des économies structurelles pour réduire et maîtriser les dépenses publiques et les déficits, nous détaille Thomas Ménagé ; une préservation du pouvoir d’achat des classes populaires et des classes moyennes ; une absence de hausse de la fiscalité ». Les Premiers ministres passent, le RN maintient ses exigences. À François Bayrou de jouer sa partie et de rompre avec la politique macroniste. « Le nœud du problème reste le président de la République », conclut Thomas Ménagé.
Samuel Martin
Journaliste
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40 commentaires
Il me semble qu’il est plus important d’être écouté plutôt qu’entendu. Quand un politicien vous entend, il veut dire qu’il cerne votre présence et au mieux votre demande mais il n’a pas l’intention d’y faire attention en vous écoutant avec vos arguments. Un peu comme un suspect au tribunal qui est » entendu », comme aussi un témoin…Ecouté est différent, on est » à l’écoute » d’une personne pour prendre position par rapport à ce qu’elle va annoncer.
Le problème de la FRANCE et des FRANCAIS c’est Macron ,et lui seul . Sortez le de l’équation et tout commencera a rentrer dans l’ordre . Tant qu’il s’accrochera , il continuera a détruire notre nation . Par contre ; un qu’il ne faut surtout pas oublier , c’est Lemaire . Celui qui voulait mettre l’économie RUSSE à terre , et finalité c’est la notre qui est à terre . Ne l’oublions pas , c’est trop facile de vivre à l’ombre et en Suisse maintenant qu’il a mis la FRANCE en faillite.
Scrutin uninominal à un tour. Les britanniques, 1ere démocratie s’en portent fort bien. Quand le peuple en a assez , il change. Pas de combinaziones.
« Le nœud du problème reste le président de la République » ! Ah oui ? Et pourquoi le « R.N » n’a pas , comme l’a fait « L.F.I » , exigé le départ de Macron , c’est à dire demandé sa destitution , puisque nous sommes TOUS convaincus qu’il ne peut pas être la « solution » puisqu’il est le « problème » !
Parce que la constitution française ne permet pas de destituer le chef de l’état sans motifs précis et établis… il faut des faits graves prouvés et démontrés (trahisons etc…) Un président filou s’arrangera toujours pour ne pas être « inquiété » avec un en même temps discutable, il restera borderline et inattaquable… Personne ne peut « exiger » le départ d’un président élu « démocratiquement » (même si on a toujours bien compris qu’il y avait eu appuis et tambouilles …) lui seul, pourrait montrer qu’il aurait le sens de la Nation s’il démissionnait de ses fonctions… mais ce serait pour lui un non sens puisque justement, c’est ce qu’on lui reproche : ne jamais vraiment tenir compte de la Nation France.
L’ennui de la proportionnelle, c’est qu’on n’a plus de député en propre (que l’on peut engu…. au besoin). Les députés élus à la proportionnelle ne sont pas responsables d’une partie du territoire et ne font que voter ce que leur impose leur parti.
Vous êtes sûr de ce que vous avancez là? incompréhensible, il n’y a pas de logique… pas clair du tout…
Je pense au contraire que la proportionnelle permettrais à chaque parti d’exprimer la parole de leurs électeurs et qu’elle serait de fait prise en compte dans les décisions votées par l’ensemble… Je ne vois pas en quoi la position du Député serait déconnecté » de ses électeurs?. La proportionnelle à 1 tour, dans notre configuration de « tripartis », où plus aucune majorité absolue et naturelle ne peut ressortir (sauf alliances et tambouilles), nous permettrait de ressortir les 3 premiers et d’accorder une « prime » au 1er, donnant une « orientation » principale au gouvernement élu…
Moi, j’ai toujours voté pour une personne, jamais pour un parti.
A suivre
« Le nœud du problème reste le président de la République » !!
Le président préside, le gouvernement gouverne, point barre. Les chrysanthèmes à inaugurer et SEULEMENT ceux-là au premier, les réformes au second.
Tant que la girouette Macron restera la France ne se relèvera pas. Bayrou a son destin en main il n’a qu’un choix c’est de rompre avec la politique actuelle. Le fera t’il est une autre question.
Mais quand va-t-il comprendre qu’il doit définitivement et de suite démissionner c’est pourtant très clair non
Il ne veut surtout pas
Il s’aime lui avant tout, avant la France et les français…qu’il méprise
Pour lui qu’est-ce qui est clair ? Mais oui il ne pourra pas rester. Il va y avoir d’énormes manifs et si la police en marre de lui (et elle en a marre) arrêtera-t-elle, comme en 2018, les manifestants à 100m de l’hélico dans le jardin de l’Élysée ?
Bien sûr ! il reste le président de la République et si il estime qu’il y a danger pour « sa » république, il peut très bien ordonner tout ce qu’il veut aux forces de l’Ordre, à l’Armée…
Bayrou le faux jeton.
Ne rêvez pas de proportionnelle , c’est un très mauvais système électoral , ayant plus tendance à bloquer et truquer le système électoral . Le bidouillage électoral fait fureur par la proportionnelle , les partis font leur petite tambouille au désintérêt des électeurs , qui seront de toute façon floués car le jeu d’alliances permettra aux différents partis de s’unir temporairement pour se créer une fausse majorité , ce que nous vivons actuellement avec lfi , les socialistes , écolos et autres à l’assemblée nationale (arc républicain) . De plus , cela ralentit pour ne pas dire bloque parfois complètement le processus démocratique . En Belgique , utilisant le système proportionnelle à un tour , pour déjà la deuxième fois consécutive , aucun gouvernement ne parvient à se créer pas dissensions et discussions entre partis . 2lections en avril ou mai , et toujours pas de gouvernement , et aux élections précédentes , deus ans sans gouvernement effectif perdus en discutailleries partisanes ! Ne tombez pas dans ce panneau , c’est le plus mauvais système possible , De toute façon , le système Français n’est pas si mauvais , hors le choix possible de s’abstenir , qui fausse tout .
« De toute façon , le système Français n’est pas si mauvais… » Ca n’est pas le « système » qui réélit Macron, Borne, Atal ou Darmanin, ce sont les Français. Et, ça n’est pas non plus le système en question qui en fait des castors.
Le RN est vacciné pour les passeurs de pommade. Onze millions d’électeurs il y a 7 mois combien aujourd’hui ? Le gouvernement a intérêt de faire attention surtout avec les recommandations de Macron d’écarter le RN. Pour ce dernier l’addition sera salée.
La semaine dernière Bv à publié des simulations de ce qu’aurait été l’assemblée sans » front republicain ».. plus de 300 députés pour le RN ..en gros le minimum de ce qu’aurait produit la proportionnelle à 1 tour…
Parlons du déficit de la bonne ville de Pau qui a pratiquement doublé en 10 ans.
Comme celle du Havre , le brillant Philippe qui a été rappelé par la cour des comptes régionale .
La proportionnelle est un faux ami pour le RN
Pas sûr. Cela dépend des modalités. En Grande Bretagne, par exemple, les travaillistes ont une très large majorité en députés alors qu’ils n’ont eu que 1/3 des voix…
Ce qui serait « bien » c’est de voir se qui se passait, se passe et se prépare en FRANCE ! …
ET surtout stopper ce proverbe qui a mené la FRANCE là où elle en est : « Quand je me regarde, je me désole; quand je me compare, je me console »
Les USA ne s’embarrassent pas de ce genre de « mentalité de bisounours »
D’accord mais une stabilité pour 4/5 ans ce qui permet à un gouvernement de changer et gérer ses reformes. Sur le coup, la proportionnelle parait plus »démocratique » mais on connait ses inconvénients reliés à la gouverne du pays.
en France actuellement le RN a une très grande majorité de voix, mais pas la majorité de députés à l’Assemblée…
Tout à fait d’accord avec vous ! …
Soit le RN souhaite et fait la réussite de ce truc et le RN ne sait pas « compter » et spéculer sur le système en place … soit le RN est suicidaire pour « laisser le champs libre » entre autre en faveur du PS qui est devenu résiduel ! …
Si le RN défend la proportionnelle à 1 tour avec prime au premier avec autant de conviction, je ne pense pas que se soit irréfléchi… MLP est éclairée, c’est une femme politique avérée qui connait bien son sujet et je ne crois pas du tout qu’elle prônerait un mode de scrutin défavorable à la démocratie, à la France et aux français…