Arcachon, Saint-Malo, Vendée, etc. : le tourisme prend l’eau ! La faute à qui ?

tourisme touriste

Les années se suivent et, malheureusement pour l'économie touristique, se ressemblent : après le grand flop de juillet 2023, le mois qui vient de s'écouler, à l'heure des premiers bilans, s'avère lui aussi décevant. On pouvait pourtant s'attendre à ce que la province profite de la désaffection touristique pour Paris en juin - Jeux olympiques obligent - qui semble en partie compensée depuis l'ouverte des Jeux, selon Les Échos. Désormais, ce sont même nos fleurons touristiques de la côte atlantique que la désaffection des touristes a touchés. Libération est allé enquêter à Arcachon et parle d'une « fréquentation très décevante en juillet » et une professionnelle du coin confirme : « Les commerces de bouche ou de fringues me rapportent parfois un décrochage de 30 % de leur chiffre d’affaires en comparaison avec 2023. » Un loueur de bateaux, qui a vu lui aussi son chiffre d'affaires s'effondrer, se veut philosophe : « On se réconforte en se disant que c’est partout pareil en France. » Il ne croit malheureusement pas si bien dire.

Si l'on remonte la côte, le constat est identique en Vendée, comme le souligne France Bleu : « La fréquentation touristique dans le département est en baisse de près de 10 % pour la période du 1er au 20 juillet 2024, par rapport à 2023. Une première tendance constatée par Vendée Expansion, chargée de promouvoir la destination Vendée. » Et derrière ce chiffre abstrait de -10 %, la réalité est tout de même considérable : « 500.000 réservations de moins que pendant le mois de juillet 2023, passant de 4,9 millions à 4,4 millions. Une diminution qui se constate d'ailleurs plus sur les touristes français que sur les étrangers. Les premiers acteurs touristiques concernés sont les campings, surtout en Vendée, qui est l'un des départements à en avoir le plus. Certains établissements ont eu 20 % de réservations en moins au mois de juillet. »

Si l'on pousse encore plus loin, en Bretagne et jusqu'à Saint-Malo, même désillusion : Ouest-France annonce une baisse de 14 % de fréquentation touristique dans la cité malouine. Même inquiétude des professionnels, « d’autant que les réservations ne sont pas nombreuses en août, pour l’heure. »

Même effondrement sur l'île de Ré, selon TF1 : « De son côté, l'île de Ré (Charente-Maritime) a accusé moins 30 % de fréquentation dans ses hôtels et restaurants par rapport à 2023. »

On pourrait malheureusement continuer ce triste tour de France estival. Les conséquences sont dramatiques pour les professionnels contraints de consentir des rabais conséquents qui ne permettent cependant pas de remplir les places vides. Et partout, une même complainte : « Ce qui est perdu est perdu. »

Les raisons de cette chute sont évidentes, pour les professionnels et les observateurs : la météo (certes), le pouvoir d'achat (évidemment), mais aussi les JO, qui ont attiré, à partir de fin juillet, une clientèle à hauts revenus, d'après Les Échos : un touriste, si aisé qu'il soit, ne saurait être en même temps à Arcachon, Ars-en-Ré, Saint-Malo ou Paris. Donc, la faute aux Jeux.

Mais en cause, surtout, l'angoisse générée, d'abord par la dissolution inopportune décidée par Emmanuel Macron, et ensuite par l'instabilité politique d'une France sans gouvernement, sans budget, plombée par la perspective de nouvelles ponctions fiscales. Et ce ne sont pas les projets d'une Lucie Castets ou d'un Éric Coquerel, avec la perspective d'une arrivée au pouvoir de la gauche du NFP, qui vont rassurer les touristes et les familles, qui sont aussi des contribuables, comme le souligne Georges Michel. C'est là l'une des multiples conséquences inattendues de l'alliance gauche-Macronie : elles ont tellement fait barrage au peuple que le peuple n'est plus au rendez-vous des vacances...

En Vendée, l'enquête rapporte que « des sites comme l'aquarium de Vendée à Talmont Saint-Hilaire, le zoo des Sables-d'Olonne ou le Puy du Fou aux Épesses ont capté une grande clientèle touristique. » Tiens, le Puy du Fou conserve la ferveur des visiteurs ? Certainement pas qu'une question de météo !

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

80 commentaires

  1. Et pendant que des français ne partent pas en vacances, d’autres envoient leurs mômes « dévaster » des écoles dans lesquelles ils y ont été accueillis pour « apprendre à vivre ensemble ». Est-ce que le futur gouvernement (forcément ) de gauche va se doter d’un nouveau ministère du temps très libre, afin de continuer la lutte contre les gamineries de l’extrême droite?.

  2. Périgor Noir (Dordogne ) : les politiques ont misé sur le tout tourisme ; Hiver : villes mortes où l’autochtone ne trouve plus rien
    le tourisme de masse a fait fuir la clientèle fortunée qui faisait tourner l’économie et ça dès année 2000
    L’immobilier s’effondre , le BTP pareil
    Et c’est nouveau : par peur des « mauvais locataires » qu’on ne peut plus mettre dehors, on préfère la location saisonnière (de la maison des ancêtres )qui rapporte gros et paye les impôts locaux toujours plus lourds .
    Covid, confinement, inflation et tout le reste = le système s’effondre ; qui va payer la casse ?

  3. Les activités touristiques sont en berne, soit mais pourquoi ? -1- Les sous qui manquent à l’appel, c’est vrai pour un bon nombre d’entre nous, mais entre les chèques vacances des Comités d’entreprises, les aides de la CAF pour certains tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.-2- Les impôts à la rentrée ? Quels impôts ? Ceux sur les revenus (IRPP) ne sont payés que par moins de 45% des foyers fiscaux, la Taxe d’habitation a été supprimée, par contre oui les taxes s’envolent, et toute taxe est un impôt (direct) payé par tout le monde .-3-Le coût de la vie à certes fortement augmenté depuis environ quatre ans mais nous n’avons pas la place d’aborder ce sujet ici.-4- Les J.O. ne sont pas totalement la cause du déclin touristique partout en France, il y a aussi l’accueil sur place qui n’est pas toujours bien fameux, idem pour la qualité des services. Quant aux tarifs, ils sont le reflet de certains de ces « professionnels » qui veulent vivre douze mois en ne travaillant que moins de six mois. -4- Et puis tous les célibataires n’ont pas envie de partir seuls en vacances et comme il y en a de plus en plus (bien souvent avec un chien) … Et puis notre mode de vie par rapport aux « vacances » n’aurait-il pas changé ?

  4. Tout coûte cher, restaurants, campings, hôtels…..et en arrivant à son domicile les impôts seront là pour vous rappeler à la triste réalité !

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois