Arnaud Folch : « Les antiracistes d’aujourd’hui appliquent les mêmes méthodes que les communistes d’hier » !
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Vous venez de sortir un numéro hors-série de Valeurs actuelles intitulé Les Dossiers noirs du communisme. Qu’apportez-vous de nouveau par rapport à tout ce qui a déjà été publié sur le sujet ?
Ce que nous dévoilons, en nous appuyant sur nombre de documents inédits, c’est l’histoire secrète, la face cachée, non de cette idéologie mortifère, mais de ses pseudo-icônes, et de ses compagnons de route, que la bien-pensance, et l’Éducation nationale, continuent de révérer : Lénine et Trotski, les vrais inventeurs du totalitarisme, Castro, Che Guevara, Salvador Allende – renversé à la demande de… l’Assemblée nationale chilienne ! –, les Brigades internationales…
La vraie nouveauté, aussi, c’est la place consacrée au PCF, dont le « F » mériterait d’être écrit entre guillemets. Qui sait, par exemple, que sept de leurs députés, qui n’ont jamais été « épurés », ont demandé à être témoins à charge au procès de Riom intenté par Vichy contre Blum, Daladier, etc. ? Qui connaît le protocole secret, et antisémite, rédigé par Jacques Duclos – futur candidat du PC à la présidentielle de 1969 ! – pour faire reparaître L’Humanité sous l’occupation avec l’aval des Allemands ? Qui sait que les communistes français, Marcel Paul en tête, triaient les déportés à Buchenwald ? Que Guy Môquet n’a jamais été le résistant antinazi qu’on a dit ? En 1955, la Commission nationale des déportés et résistants lui a, du reste, refusé le statut posthume d’« interné résistant » avant, sous la pression du PC, que le jugement ne soit secrètement « cassé » l’année suivante…
Le mur de Berlin est tombé depuis plus de trente ans. Pensez-vous que la question du communisme soit encore d’actualité, aujourd’hui ?
Il n’y a jamais eu de procès de Nuremberg du communisme, pourtant à l’origine de la plus grande boucherie de l’Histoire : plus de cent millions de morts. Sous prétexte que le PC s’est retrouvé du « bon côté de la barrière » durant la Seconde Guerre mondiale – ou, plus exactement, à partir de la rupture du pacte germano-soviétique de juin 1941 –, il a conduit le « camp du bien » et continue d’imprégner, bien plus qu’on ne croit, cette bien-pensance que j’évoquais plus haut. Prenez l’exemple de McCarthy et de sa croisade anticommuniste, aux États-Unis, dans les années 1950, auquel nous consacrons un long article. Aujourd’hui, le terme « maccarthysme » est utilisé dans notre langage courant comme un synonyme d’obscurantisme et de « chasse aux sorcières ». Or, une étude passée sous silence, publiée en 2007 par de très sérieux historiens américains, le révèle : la plupart des personnes mises en cause (159 seulement, et dont aucune n’a fait de prison !) « pouvaient – je cite le rapport - être considérées comme menaçantes pour la sécurité » et « avaient apporté leur aide à l’espionnage soviétique ». En plus de McCarthy, qui mériterait, lui, d’être réhabilité, nous rendons aussi hommage, avec des faits et des témoignages inédits, à l’héroïsme de ceux qui, bravant la « doxa », ont contribué à faire tomber le mur : Soljenitsyne, Jean-Paul II, Ronald Reagan…
Avec le recul, comment expliquer l’aura et le prestige qu’a pu avoir le communisme, au siècle dernier ?
Elle s’explique par l’addition d’un triple phénomène, que nous retrouvons aujourd’hui dans l’idéologie dite « antiraciste » : le mensonge de la fausse incarnation du bien, dont nous avons déjà parlé ; le lamentable « aplaventrisme » des « élites » et des intellectuels devant la pensée dominante ; mais aussi – ne l’oublions jamais – l’intimidation, la menace. Les « maîtres-censeurs » d’aujourd’hui n’ont rien inventé : ils ne font que reproduire ce qu’a été la méthode communiste durant un siècle. Ce n’est pas un hasard si ce qui reste du communisme français (qui détenait jusqu’à 1.500 villes, en France, au début des années 1980 !) s’est engouffré dans le combat humanisto-antiraciste, oubliant au passage quand Jacques Duclos, interpellé par une association homosexuelle, réclamait que « les pédérastes aillent se faire soigner » ou quand Georges Marchais expliquait, le 6 février 1981 : « La cote d’alerte est atteinte : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage »…
Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
Hors-série Valeurs actuelles, Les Dossiers noirs du communisme, 132 pages, 10,90 euros.
Thématiques :
Parti communiste
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