Arras : quand des associations alimentent les défaillances de l’État

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À chaque attentat, meurtre ou triste fait divers, la même rengaine revient sur les plateaux de télévision et dans les journaux. « L’assaillant n’aurait pas dû se trouver en France », « Il aurait dû être expulsé depuis bien longtemps », « La meurtrière était visée par une OQTF »… Malheureusement, l’attentat d’Arras n’échappe pas à ces commentaires. Le terroriste, Mohammed Mogouchkov, d’origine tchétchène, aurait dû être expulsé avec sa famille en 2014. C’était sans compter sur la mobilisation d’associations d’extrême gauche qui, à l’époque, avaient obtenu l’annulation de l’ordre d’expulsion pris à l’encontre des Mogouchkov.

Cas d'école des failles françaises

Le parcours de la famille Mogouchkov, tristement banal, illustre les failles de notre politique migratoire et de notre impuissance. Arrivée en France au printemps 2008 – les parents auraient été contraints de quitter la Russie à cause de leur adhésion au salafisme -, la famille dépose rapidement une demande d’asile. Bien que déboutés, en première instance et en appel, les Mogouchkov s’installent dans l’Hexagone et scolarisent leurs enfants. Visés par une première OQTF, ils épuisent tous les recours judiciaires et administratifs possibles sans jamais obtenir gain de cause. En 2013, soit cinq ans après leur arrivée, ils sont à nouveau sous le coup d’une OQTF et assignés à résidence en Bretagne. La préfecture de Rennes prépare leur expulsion et finit par obtenir les nécessaires laissez-passer consulaires. Au mois de février 2014, tout est enfin prêt pour renvoyer la famille en Russie. Mais alors que les Mogouchkov s’apprêtent à embarquer dans l’avion qui les ramènerait dans leur pays d’origine, une myriade d’associations d’extrême gauche fait pression sur le cabinet de Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. Menaçant d’une « nouvelle affaire Leonarda », ils tentent d’empêcher l’expulsion. En quelques heures, ces collectifs influents obtiennent gain de cause. La famille Mogouchkov est libérée. Elle finit par s’installer dans la région d'Arras où, quelques années plus tard, l’un des fils assassinera Dominique Bernard, un professeur de lettres.

Le MRAP

Parmi les soutiens associatifs et politiques des Mogouchkov en 2014, on trouve notamment le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). Fondée en 1949, cette association entend lutter contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie, l’islamophobie et toutes les formes de discriminations. Proche de l’extrême gauche – le collectif manifeste notamment contre « l’arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée » en 2022 -, le MRAP est devenu, au fils des années, l’avocat des migrants. Forte d’une vingtaine d’antennes locales, l’association créée par d’anciens résistants et déportés a ainsi joué un rôle clef dans la défense des Mogouchkov en 2014. Comme le rapporte la presse régionale, l’antenne de l’Ille-et-Vilaine du MRAP s’est mobilisée pour empêcher leur expulsion. Avec d’autres associations, le MRAP invoque la circulaire Valls et finit par obtenir gain de cause. C’est cet engagement en faveur de Mogouchkov qui est aujourd’hui reproché au MRAP. « J’accuse la Cimade et le MRAP d’être moralement responsables de la mort d’un professeur », écrit l’avocat Gilles-William Goldnadel, sur X. « Félicitations au MRAP et à la préfecture qui ont empêché l’expulsion d’un tueur », ironise, pour sa part, Laurent Obertone. Aujourd’hui, le MRAP se défend d’avoir aidé un terroriste à rester en France. Dans deux communiqué publiés ces derniers jours, l’association s’explique. « Il est idiot de répandre l’idée que le MRAP a soutenu un terroriste », commence le collectif, qui argue que le jeune Mohammed n'était pas encore radicalisé. Avant d’ajouter : « Le MRAP s’honore d’avoir défendu le droit de la famille M., comme il s’attache à le faire lorsqu’il accompagne des personnes étrangères pour la reconnaissance de leurs droits. Il entend poursuivre son action en ce sens. »

Si le MRAP se retrouve aujourd’hui sous le feu des critiques, c’est que l’association est généreusement subventionnée par les pouvoirs publics. En 2021, le MRAP a ainsi reçu plus de 127.000 euros de l’État. Une somme conséquente à laquelle il convient d’ajouter les subventions accordées par les collectivités locales. Ainsi, en 2014, lorsque l’antenne d’Ille-et-Vilaine se mobilisait pour la famille Mogouchkov, le département leur versait 600 euros. Et malgré ce soutien financier public, le MRAP n’hésite pas à mordre la main de celui qui le nourrit. L’association avait ainsi participé, en 2013, au mouvement de soutien en faveur de la jeune Leonarda qui défiait le président de la République. Plus récemment, le MRAP apportait son soutien à la famille de Nahel. En dépit de ses engagements politiques, le mouvement est agréé « Jeunesse et Éducation populaire » par le ministère chargé de la Jeunesse. Par ailleurs, le MRAP est membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et doté d’un statut consultatif auprès de l’ONU. Contactée, l'association n'a pas donné suite à nos sollicitations.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. ces associations qui ont voulu l’abolition de la peine de mort, ne semblent pas s’offusquer que les gens qu’ils défendent pratiquent cette peine de mort, les bourreaux existent toujours, encore hier une femme de 68 ans égorgée à Lille par un ivoirien illégal, ça continue, les macron ont encore un enterrement à honorer.

  2. Pourquoi Macron et son gouvernement tergiversent-ils autant à prendre des décisions radicales à l’égard de l’invasion migratoire, tout autant qu’à celles devant nous protéger de leurs effets : outre ses lâches soumissions à l’Europe et à l’Otan, il a parfaitement compris que insister dans une opposition musclée à cette invasion et à ses effets, cela déclencherait un conflit !

    Il choisit donc de filer la patate chaude à des successeurs tels RN ou RECONQUÊTE ou encore un outsider encore inconnu afin de ne pas être taxé de la responsabilité des effets désastreux que cela impliquera…

    Le jeune monsieur a des pudeurs.

    Félicitations aux électeurs qui n’ont pas voté ou voté et revoté Macron, qu’ils continuent les marches blanches, petit mots de papier, peluches, bouquets fleurs, bougies etc., ce n’est que des prémices de ce qui nous attend tous !

  3.  » En dépit de ses engagements politiques, le mouvement est agréé « Jeunesse et Éducation populaire » par le ministère chargé de la Jeunesse. Par ailleurs, le MRAP est membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et doté d’un statut consultatif auprès de l’ONU. » Ils ont transformé notre monde en égout, probablement parce que c’est dedans qu’ils vivent habituellement.

  4. Cette affaire est une superbe illustration de la faillite de notre « État de droit ». Il y a là tous les édifiants du monde kafkaïen que nos responsables politiques ont réussi à édifier. Des lois autant que vous en voulez, tellement que tout le monde s’y perd et que certains par humanité mal placée permettent in fine de contourner. Le malheur est qu’à la fin des innocents , de surcroît actif pour élever le niveau de nos jeunes, y laissent la vie. Un peu de lucidité ne nuirait pas.

  5. Si la « justice » et les législateurs, étaient dignes et avaient comme principe d’agir au nom du peuple, il n’y aurait pas besoin d’associations, mais comme la rédaction des lois et leur application, sont loin d’être démocratiques, les citoyens à tort ou à raison, les contestent parce que faites par des gens irrespectueux du peuple. C’est un cercle vicieux.

  6. Mais quand donc RN, LR et Reconquêtes vont-ils enfin demander non pas tant de réviser la constitution mais certaines lois qui favorisent l’immigration et son financement? Quand donc ces mêmes oppositions vont-elles exiger l’arrêt total et définitif des subventions de l’état versées à toutes ces organisations favorables à l’immigration et aux islamistes??

  7. Et toutes ces Assos ,seront elles inquiétées ?? bien sur que non et vont donc continuer avec le financement venant de nos impôts et de ceux des victimes !!

  8. La seule solution, c’est de couper les vivres de toutes ces associations qui en réalité ne militent que contre le peuple de France.

  9. En clair, le « vertueux » MRAP s’abstient de toute enquête approfondie quant aux candidats à l’accueil des refoulés/exilés, au nom de Droits de l’Homme. On est donc en droit de constituer une procédure de dissolution de cet organisme jugé obsolète dans le présent contexte!

  10. Rien que le motif de départ de cette famille de Russie aurait du alerter les services : trop radicale. Et des naïfs ou des défenseurs des minorités au détriment des français, ont fat tout pour maintenir cette famille ici, la sauver. Les enfants !! Souvent mis en avant pour attendrir le français, les enfants qui évoluent dans une famille extrêmistes deviennent des bombes en puissance. Il faudrait commencer par limiter les recours à un et accepter la décision de ceux qui instruient les dossiers. Le droit d’asile, limité à quelques individus par le passé, devient une filière d’immigration de plus. Et à la fin, les français paient très cher…

  11. Les associations qui facilitent l’immigration et donc participent du grand remplacement sont comme les chiens qui se retournent contre celui qui les nourrit . En l’occurence l’Etat, et l’Etat, c’est nous ! Chacun se cache derrière l’autre pour ne pas endiguer ce problème qui nous rattrape . Et celui-ci est l’islamisme radical qui est le plus grand danger qui nous guette .
    Les jeunes musulmans sont radicalisés et fanatisés , et ils représentent l’avenir de la France ….
    Il faut faire urgemment un référendum sur l’immigration et peut être même une nouvelle loi sur la place de l’islam dans la société française parce que l’interprétation de la laÏcité par les populations qui se revendiquent musulmanes pose problème .

  12. Suppression immédiate de toutes aides et subventions aux associations quelles qu’elles soient. S’il veulent s’associer, ils n’ont qu’à vivre sur leurs cotisants. Je paye pour tous ces parasites et j’en ai assez de payer.

  13. Toutes ces « associations-pompes-à-fric » gauchistes, MRAP ou autres, sont des groupements extrêmes gauchistes, antirépublicains, qui agissent à l’encontre de la sécurité, et sans considération pour la vie des français en général.
    Tous ces gens-là qui font business du monde associatif, sont des êtres dangereux et méprisables.

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