Arte : sous le vernis culturel, le militantisme de gauche

Capture d'écran
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On ne présente plus Arte. La chaîne du canal 7 de la TNT a su se faire une place à part dans le paysage audiovisuel français. Une gageure réussie grâce aux nombreuses spécificités de ce média pas comme les autres lancé en 1992 : binational, financé par la contribution à l'audiovisuel en France et en Allemagne, axé sur la culture et doté de programmes pointus, décalés, voire expérimentaux.

Un élément rapproche cependant cette chaine de ses demi-sœurs du service public : son ancrage à gauche. Il suffit de jeter un œil aux longs formats proposés en replay sur la chaîne YouTube d’Arte. Sur le dernier mois écoulé, les téléspectateurs auront eu droit, par exemple, à plusieurs vidéos anxiogènes sur le réchauffement climatique et ses conséquences (L’avocat, une culture trop gourmande en eau), une autre favorable à la décriminalisation de la drogue et à une « consommation sans punition », une autre dénonçant les « stéréotypes de genre », un portrait très à charge de Donald Trump (Qui peut arrêter Donald Trump et ses simplifications mensongères ?), rapidement suivi d’un autre, laudateur, sur Kamala Harris (Ambitieuse, charismatique, d’une extraordinaire pugnacité, Kamala Harris affiche une trajectoire exemplaire)…

Un néo-féminisme bas de gamme

Certains thèmes reviennent en boucle dans les docus produits par Arte. Au premier rang d’entre eux, le féminisme. Quelques jours après une dénonciation caricaturale à souhait des atroces discriminations dont souffriraient les femmes aujourd’hui en France (Et si la solution était le matriarcat ?), la 7e chaîne a consacré un nouveau film au mouvement childfree qui présente la maternité comme un asservissement dont la femme devrait d’urgence se libérer. Un autre document sur le même sujet avait déjà été mis en ligne, cinq mois plus tôt (Des enfants ? Non merci !), mais la répétition n’est-elle pas mère de la rééducation des masses ?

Dans cette nouvelle vidéo, on retrouve tous les poncifs de la presse féminine selon lesquels celles qui font le choix de ne pas avoir d'enfant et qui résistent à « l’injonction à la maternité » ne seraient rien de moins que des « héroïnes modernes ». Que faut-il en déduire à propos de celles qui succombent à l’affreuse injonction ? Qu’elles sont des idiotes rétrogrades ?

La réécriture « antiraciste » de l’Histoire

Si la chaîne YouTube d’Arte ne dispose d’aucun film sur les dangers que représente l’immigration en France, elle est en revanche bien dotée en vidéos vantant les mérites des migrants. Sur le dernier mois écoulé, on trouve ainsi un reportage défendant les « ouvriers sans-papiers » qui ont travaillé sur les chantiers des JO, ainsi qu’une émission sur les exploits fantastiques des « athlètes réfugiés ».

Mais dans la catégorie « nos minorités racisées ont du talent », le documentaire le plus sidérant reste cette « contre-histoire » du Far West selon laquelle « 1 cow-boy sur 4 était noir ».

Vous avez bien lu. Arte l’affirme sans gêne : les premiers cow-boys étaient des Afro-Américains. Les shérifs et personnages historiques interprétés à l’écran par John Wayne, aussi ! Les grands héros de la conquête de l’Ouest, idem ! Cette « vérité » aurait hélas été effacée des mémoires collectives au XXe siècle par l’action d’un cinéma hollywoodien « biberonné à la réécriture blanche »… Complotisme, quand tu nous tiens.

Une christianophobie d’atmosphère

On ignore qui gère la chaîne YouTube d’Arte, mais cette personne ne tient manifestement pas le christianisme dans son cœur. En une petite semaine, pas moins de quatre vidéos consacrées aux chrétiens évangéliques ont été mises en ligne. Le point de vue est à chaque fois le même : cette branche du protestantisme est invariablement présentée comme une secte de dangereux fanatiques, des « extrémistes religieux » aux « croyances d’un autre temps », un « fondamentalisme proche des courants politiques d'extrême droite », une « idéologie religieuse décidée à étendre son empire sur les consciences ». Brrr, Ça fait froid dans le dos.

Oubliez l’islam conquérant qui fait des morts chaque jour et se répand à vitesse grand V en France. Ce sujet est tellement anecdotique qu’Arte n’y consacre aucun reportage. Non, pour le média public, la principale menace se situe ailleurs. Elle prend sa source au cœur des États-Unis, dans cette région baptisée la Bible Belt. C’est de la qu’opérerait dans l’ombre le terrible « mouvement tentaculaire », ami des « suprémacistes blancs » et dont le but secret serait d’imposer à tous sa « vision théocratique du monde ». La dangerosité des évangéliques n’est d’ailleurs plus à démontrer : « Le 6 janvier 2021, certains des insurgés qui prennent d'assaut le Capitole prient et brandissent des pancartes se revendiquant de Jésus. » C’est bien la preuve que cette religion est fondamentalement mauvaise, pardi !

Le mouvement évangélique compte, aujourd'hui, quelque 660 millions de fidèles à travers le monde, mais il suffit d’une poignée d’excités pour qu’un média français se permette de jeter le discrédit sur un courant religieux tout entier. Comme d’habitude, les appels au « pas d’amalgame » et à la non-stigmatisation ne valent manifestement pas pour toutes les communautés.

Deux poids deux mesures évident, haine de l’occident, militantisme féministe et antiraciste acharné… Pas de doute : Arte est bel et bien une chaîne du service public français.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Si les cow boys étaient en si grande proportion noirs, ils font donc partie des méchants qui ont exterminé les populations autochtones. Comment sortir de ce pétrin ? Peut-être en faisant découvrir aux foules en délire que les premiers westerns ont été tournés en Provence (en Camargue avec des chevaux camarguais) par des Français (Pathé ou Gaumont?) et que les Indiens étaient incarnés par des gitans. Quelle salade !

  2. Globalement je pense comme vous que Arte a une sensibilité de gauche. Mais je trouve curieux de l’illustrer par des documentaires traitant du rechauffement climatique. Ce dernier n’a pas de parti politique, c’est un phénomène observable. C’est comme si vous disiez que untel est de gauche parce qu’il dit que la terre est ronde. Non, la terre est ronde indépendamment de tout concept politique !

    • Sensibilité ? Sectarisme, parti-pris, prosélytisme, intégrisme. Pour le réchauffement climatique, vous savez très bien que la question n’est pas de le nier, mais d’en affiner les contours et évolutions (l’Atlantique se refroidit !) et surtout prévisions d’évolution (nous devrions d’après les prévisions faites par certains il y a quelques années en train de griller et certaines terres devraient être déjà sous les eaux) et surtout d’en déterminer les causes (ce ne sont pas les activités humaines qui ont fait fondre les glaciers du quaternaire). Quant à l’impact éventuel que certains Pays européens et notamment la France pourraient avoir, convenez qu’Arte est plus souvent dans l’hystérie réchauffiste de Mademoiselle Thunberg que dans le climato-réalisme. La Terre est ronde, et encore pas tout à fait puisque le géoïde a une forme « en poire » mais elle tourne bizarrement et on est en train de s’apercevoir que son noyau central ne tournerait plus tout à fait de la même façon

      • « Les générations futures se demanderont avec une stupéfaction amusée pourquoi, au début du 21e siècle, le monde développé s’est plongé dans une panique hystérique à propos d’une augmentation globale moyenne de température de quelques dixièmes de degré, et, sur la base d’exagérations grossières, de projections informatiques hautement incertaines, combinées en déductions improbables, il s’est trouvé en face d’un recul de l’âge industriel. »
        Richard Lindzen, climatologue au M.I.T. et à Harvard.

    • Non et non !
      C’est une thématique imposée par les Nations-Unies, relayée par la presse subventionnée, et présentée comme issue de militants « en résistance ».
      Donc c’est faux. Ce n’est tout de même pas difficile à comprendre !

      • Je sais bien que je n’ai aucune chance que vous entendiez. Mais enfin pourquoi donc des villes comme Copenhague investissent 5 Milliards pour se protéger de la montée des eaux ? pour faire plaisir aux nations unies ? Et la mer de glace, elle fond pour faire plaisir aux nations unies ? Les calottes glaciaires aussi ? Allons !!! C’est comme la biodiversité, dont vous pensez sans doute qu’elle n’est pas menacée. Et pourtant il y a 20 ans, 50km en voiture l’été suffisaient à consteller le pare-brise d’insectes écrasés. Aujourd’hui vous pouvez faire 500 km pour en ramasser une dizaine. C’est sans doute que ces braves bestioles évitent ma voiture…pour faire plaisir aux nations unies…c’est facile à comprendre.

      • Pour répondre à Pragma, la mer de glace fond parce qu’elle est assiégée de touristes ! Il y a une très forte activité humaine autour d’elle, et ce tourisme est irresponsable de la préservation de ce glacier, qui fond plus vite que d’autres glaciers alpins à même altitude. La météo est aussi responsable de cette fonte, mais vous ne pouvez pas imputer l’unique responsabilité. Cependant, il est impossible à prouver dans quelle proportion l’activité touristique et responsable, tout comme la part de responsabilité de l’activité météorologique.

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