Assa Traoré, CNews, Palestine : les Insoumis en grande forme pour leur rentrée

Quatre jours au cœur de la Drôme pour galvaniser ses troupes. Du 22 au 25 août, Jean-Luc Mélenchon, secondé par ses fidèles lieutenants Mathilde Panot et Manuel Bompard, a donné rendez-vous à ses militants pour l’université d’été 2024 de La France insoumise. Au programme : conférences, formations et manifestations culturelles. Outre l’ovation réservée à Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour le poste de Premier ministre, ces quatre jours ont permis aux Insoumis de réviser leurs fondamentaux, à quelques jours de la rentrée. Attaques contre l’extrême droite et CNews, dénonciation des « violences policières », apologie de la cause palestinienne et discours antiraciste, ces « AMFIS 2024 » cochent toutes les cases de l’insoumission. La liste des invités également : des Soulèvements de la Terre au militant pro-immigration Cédric Herrou en passant par la Jeune Garde et la cause palestinienne, personne n’est oublié !

Assa Traoré, invitée d’honneur

C’est sans doute le rendez-vous de cette université d’été qui a déjà fait le plus parler. Ce 24 août, sous l’une des tentes montées pour les différentes conférences, la militante antiraciste Assa Traoré était accueillie chaleureusement par Mathilde Panot et une centaine d’Insoumis. Pour la première fois, la sœur d’Adama Traoré acceptait de participer à l’université d’été de La France insoumise. Devant des militants fiers de scander « Justice pour Adama », Assa Traoré a pu développer pendant plus de 1h45 son discours contre le « racisme systémique » qui gangrénerait, selon elle, nos institutions. Face à un public acquis à sa cause, la jeune femme n’a alors pas manqué de réécrire l’Histoire, dénonçant une persécution de l’État contre sa famille et une justice raciste. Et ce, alors même qu’il y a seulement quelques mois, en mai dernier, la cour d’appel de Paris confirmait le non-lieu pour les gendarmes ayant interpellé Adama Traoré. Une décision qui a conduit la famille Traoré à se pourvoir en cassation et à engager une procédure auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.

Pendant que Mathilde Panot proposait à Assa Traoré hier aux #AMFIS2024 une loi portant son nom pour stigmatiser une nouvelle fois les #FDO nos collègues #policiers se préparaient à donner l’assaut pour neutraliser le terroriste armé qui avait incendié la synagogue de La… pic.twitter.com/2xRSSHeXBA

— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) August 25, 2024

Aux côtés de Mathilde Panot, qui appelle à faire adopter des lois contre les « violences policières » qui « porteront le nom d’Adama Traoré », Assa Traoré s’est ainsi lancée dans une longue diatribe contre le « système raciste » et « colonial » français. La militante antiraciste en a profité pour saluer les émeutiers qui ont saccagé de nombreux quartiers de France après la mort du jeune Nahel à Nanterre, en juin 2023. « C’est du courage, que du courage. […] Quand ils se lèvent, ils ne se lèvent pas parce qu’ils veulent tout détruire, ils se lèvent pour se sauver », affirme-t-elle.

Attaques contre CNews

Autre grand temps fort de cette université d’été : la conférence de Lucie Castets. Après sa rencontre avec le chef de l’État, celle qui se rêve déjà à Matignon a développé de nombreux points du programme du NFP. Des points réunis en trois chapitres : taxer pour permettre la planification écologique, taxer les plus riches, et encore taxer pour embaucher plus de fonctionnaires ! La haute fonctionnaire appelle également à réguler les réseaux sociaux et les médias, notamment CNews qui serait, selon elle, responsable de la montée du Rassemblement national. « Sur CNews, on dit que les Arabes et les Noirs sont méchants », accuse-t-elle. Aurélien Saintoul, rapporteur de la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences TNT, profite, quant à lui, d’une conférence sur cette même commission pour s’attaquer à la probité de CNews et comparer la chaine à « une boîte où on a l’habitude de magouiller ».

Mais CNews n’est pas la seule cible de ces AMFIS. L’« extrême droite » en prend pour son grade. La députée Ersilia Soudais accuse, par exemple, nommément Alice Cordier et le collectif Némésis de « s’approprier le féminisme » pour « nourrir le racisme ». Plusieurs conférences, animées notamment par Raphaël Arnault, ancien porte-parole du mouvement antifa la Jeune Garde devenu député, s’attaquent également au RN et à ses alliés. L'été n'a visiblement pas calmé les esprits insoumis...

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