Atmosphère sataniste sur fonds publics pour La Porte des ténèbres, à Toulouse

Capture d’écran (77)

Pour le média local public France Bleu, c’est simple : nous avons affaire à « l’événement de cette fin d’année ». Diable ! C’est le cas de le dire… « L’événement de cette fin d’année », donc, animera les rues de Toulouse ces 25, 26 et 27 octobre. « Un spectacle de rue monumental », s’extasie France Bleu.

Imaginé par François Delarozière et la compagnie La Machine, cet opéra urbain intitulé Le Gardien du temple – La Porte des ténèbres est un deuxième opus, comme le décrivait dans BV Samuel Martin, voilà un mois : le premier volet, qui n’avait reçu aucune critique, en 2018, avait attiré rien moins que 900.000 spectateurs dans la ville de Jean-Luc Moudenc, le maire porté aux affaires par une coalition LR-UDI-MoDem, en 2014. En six ans, l'opéra urbain a eu le temps de se refaire une laideur. « Je suis convaincu que l’art, quelle qu’en soit la forme, favorise le vivre ensemble », explique l'édile dans le livret du spectacle. De l’art, vraiment ? Le même livret laisse, en tout cas, peu de doutes sur l'univers de cette « distraction » : « Trois signes prodigieux, la croix de Satan, le Sigil de Lucifer et le signe de la bête sont apparus sur les rives du fleuve. Ils sont les clés de La Porte des ténèbres », explique toujours le livret officiel sur le site de La Machine. Ambiance...

« Les cris des damnés »

Lilith, « la femme scorpion gardienne des ténèbres », tient en effet des propos sans équivoque : « J’entends les cris et les plaintes, j’entends la souffrance, les sons des pleurs se mélangent par milliers aux bruits de la ville. Derrière les murs épais patientent les maudits. Ils sont ceux que je convoque ici. » On est à l’acte I. L’acte II, « La malédiction d’Hadès », commence par la scène de L’Ensorcellement. Dès la scène suivante, la fameuse Lilith se lâche : « J’entends la puissance du venin couler dans tes veines. Nos destins s’imbriquent inexorablement. » Cela ne s’arrange pas dans la scène 3 où Lilith (toujours elle) plonge dans le glauque : « De créatures maléfiques, les rues sont maintenant infestées, elles réveilleront les morts et trouveront les damnés […]. Par ma flamme, je brûlerai leurs corps et emprisonnerai leurs âmes. » Sympa, récréatif. Dans la scène finale, enfin, Lilith ne va pas mieux : « L’eau et le feu ne font plus qu’un, les forces du mal veillent sur moi, lance cette machine géante et gênante. Plus rien ne m’arrête, vers le feu je m’avance, sous mes pas le sol vibre et se déforme, derrière le mur épais s’entendent les cris des damnés et les pierres se fissurent et les portes s’ouvrent. Venez à moi, venez au pont, dansez, vous êtes libérés. J’en appelle à la mort, j’en appelle aux forces du mal, j’en appelle aux démons, aux forces de l’ombre, à l’Apocalypse. »

4,7 millions d’euros

À Toulouse, les catholiques goûtent, curieusement, assez peu la plaisanterie. Mgr de Kerimel a décidé de consacrer la ville et le diocèse au Sacré-Cœur de Jésus pour protéger les âmes de « cette atmosphère de désespérance qui règne dans notre société et se manifeste dans une certaine culture, de plus en plus fascinée par l’obscur, le ténébreux ». Le frère Paul-Adrien, une star sur YouTube, avec plus de 400.000 abonnés, remonte la généalogie de la fameuse Lilith jusqu’au célèbre Hellfest à Clisson, en Bretagne.

Les protestants se sont aussi élevés contre ce spectacle organisé sur fonds… publics. Avec ses compagnons géants, Lilith va engloutir, ce week-end, 4,7 millions d’euros, selon Toulouse Métropole, repris par Actu.fr, pour l’ensemble des frais. Cela devient donc une habitude. En France, les Jeux olympiques de Paris salissent la Cène, moment catholique crucial, en toute impunité. Toulouse et Clisson chantent les vertus de l’enfer. Le tout sur fond d’assassinat de prêtres (le père Hamel en 2016, le père Olivier Maire en 2020), d’incendies criminels d’églises, de saccages de cimetières, de vols du patrimoine religieux et d’actes antichrétiens (près de 1.000 par an).

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Une laideur de plus qu’on essaie de nous faire prendre pour de la « culture »!
    Oh! les chefs! regardez plus haut et plus beau!

  2. Ne pas confondre ce spectacle avec le magnifique musée qu’est « la Halle aux Machines » de Toulouse, dont les créations splendides (par exemple, le Minotaure géant mobile) ont été utilisée en partie pour cette manifestation. Cette Halle aux Machines est construite juste à côté d’un superbe musée (L’Envol des Géants) qui honore la grande aventure aéronautique française du début du 20ème siècle, à Toulouse. Il faut encourager les Français à aller voir cet endroit (Quartier Montaudran), à côté de la Cité de l’Espace, qui concentre ce que la France fait de bien, voire de mieux. Il ne faut pas non plus tomber dans la désespérance militante. Quant au spectacle lui même, il faut faire confiance aux Français sur leur capacité (même chez les enfants) à distinguer la réalité de la fiction: les films Harry Potter ont un côté « sombre » aussi (Le Seigneur des Anneaux, aussi. Et bien d’autres) et ils n’ont pas provoqué de dépressions populaires ni de suicides.

  3. C est la « religion » à la mode outre atlantique on ne compte plus les convertis à ce mouvement dans le show biz hollywoodien notamment, les chanteurs aussi font de leurs spectacles des messes occultes, cela gagne notre pays avec tout le « folklore » lié à cette sombre croyance. Doit on combattre ce satanisme branché? Oui assurément, Les instances religieuses en premier, la population en second en marginalisant toutes ces représentations qui célèbrent l obscur. La tâche sera ardue car l offensive est grande et multiple.

  4. Quelle ânerie ! La Culture française est agressée partout, de l’extérieur comme de l’intérieur. La violence, bien étrangère au civisme, voire à l’altruisme traditionnel des français, répand sa peur et, par réaction de défense, de survie, provoque des contre-violences bien naturelles. A vouloir détruire la France, et donc sa Culture, on détruit la religion chrétienne qui en est un des 3 piliers, avec la solidarité et la liberté.
    Et voilà que le Maire de Toulouse en rajoute un couche, met en avant l’ennemi du Dieu chrétien, incite publiquement à la violence dans un spectacle nauséabond. Je sais bien qu’il est macroniste, donc bien en phase avec ces destructions voulues par le Pouvoir actuel, mais quel en est l’objectif final ?

    • Voilà où nous en sommes, Jean Paul Brighelli l’a bien décrit dans son livre  » La fabrique du crétin »!!!!

  5. Comment peut t’on faire revivre »satan,lucifer » et tout ce que l’église combat,le maire de toulouse doit certainement anti-chrétien et de gauche maintenant.

  6. La destruction de nos valeurs catholiques et notre civilisation chrétienne se poursuit ; financer par les contribuables

  7. Faut t ils que nous soyons aussi peu assurés sur notre culture pour craindre ce genre de manifestation. Je suis inquiet des réactions des biens pensants et grenouilles de bénitiers. Bientôt nous reverront la sainte Inquisition. Finalement,l’Histoire aidant je me demande si nous les cathos notamment, ne serions pas sous ingérence du Prince de ce monde.

    • Lutter contre le satanisme, qui est un destruction de l’humain, est un devoir. Ce combat n’a rien à voir avec des préjugés de ce que vous nommez par le terme terme éculé et méprisant de « grenouilles de bénitier » !

  8. « Viva la muerte » en quelque sorte…dans la ville qui accueillit la « petite République espagnole »…Les « antifas » et autres émules du « no pasaran » y ont-ils réfléchi ?

  9. L’humanité a horreur du vide et le contrat social et incapable de donner une once d’espoir à cette société . L’état progressiste veut détruire cette société pour mettre en place son idéologie mortifère à coups de millions . L’écologie tout comme la laïcité ne réussiront pas a redonner de l’espoir aux personnes les feux d’artifices l’émotionnel ne pourrons jamais nourrir l’esprit et la sérénité pour vivre heureux . Belzébuth va retourner dans son antre seul et sans Amour.

  10. Cet opéra urbain correspond tout à fait à notre époque, l’obscurantisme, la laideur, la culture du néant puisque que Dieu n’existe plus. En tuant Dieu, on a tué l’Homme, et on en voit le résultat, c’est l’Enfer .

  11. Il est frappant que le maire, censément de droite, soit, comme nombre d’élus du même bord, complètement inconscient de l’aspect civilisationnel et violemment anti-traditionnel de ce genre de manifestation.

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