Attal veut taxer les rentes : quand c’est flou…

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Le Premier ministre a annoncé, mardi 2 avril, le lancement d’une mission confiée au rapporteur du budget à l’Assemblée, en la personne de Jean-René Cazeneuve. Elle consiste à effectuer des propositions sur la taxation des rentes, d'ici au mois de juin. L’État cherche de nouveaux moyens pour endiguer le déficit public, qui est annoncé à 147 milliards d’euros en 2024 et qui s’élevait à 154 milliards en 2023. Objectif : moins de 3 % du PIB d'ici à 2027. Les impôts et taxes actuels sont encore beaucoup trop insuffisants pour le pays le plus taxé au monde. Cette annonce s’inscrit dans un contexte de réforme de l’assurance chômage, qui tend à réduire les conditions d’accès aux indemnités, ainsi que le temps d’effectivité.

Cette idée de taxation des rentes n’a pas manqué de faire réagir les oppositions parlementaires, à gauche comme à droite. Le patron des LR, Éric Ciotti, a déclaré qu'« on ne rajoute pas des impôts aux impôts lorsqu'on détient le record du monde des prélèvements obligatoires ».
Du côté des Insoumis, Éric Coquerel, président de la commission des finances, remarque qu’« au lieu de ces artéfacts, l'exécutif doit soumettre un PLFR [projet de loi de finances rectificatif] à l'Assemblée ». Quant au RN, il a opposé au flou de la proposition d'Attal la mesure d'un rétablissement d'une forme d'ISF sur la fortune financière, par la voix de Jean-Philippe Tanguy, spécialiste des questions économiques et financières du parti.

Le mercredi 3 avril, le Premier ministre a tenu à préciser le projet du gouvernement : « La vraie différence entre nous et les oppositions dans cet Hémicycle, c’est que nous ne nous en prendrons jamais aux Français qui travaillent, au fruit de leur épargne, aux Français qui ont travaillé toute leur vie. » Dans ce sens, Gabriel Attal avait annoncé, mercredi 27 mars, sur TF1, ne pas vouloir franchir deux lignes rouges : les classes moyennes, et les entreprises, qui permettent de financer le travail des Français.

Sur X, beaucoup s’affolent de la taxation des assurances-vie, des livrets A, que plus de 80 % des Français possèdent. Les précisions de Gabriel Attal vont peut-être les rassurer. Pour rappel, une rente est « un revenu régulier qui n’est pas directement le fruit du travail ». Le terme de « rentes » est donc assez nébuleux, car il couvre des réalités très larges : cela peut concerner les loyers perçus, l'impôt sur la fortune immobilière, l'assurance-vie ou les produits boursiers.

Justement, « il y a déjà beaucoup de rentes qui sont taxées, comme les plus-values boursières ou les plus-values immobilières », signale l’économiste Jacques Percebois au micro d'Europe 1. Les taxes touchent aussi les dividendes d’un actionnaire qui a investi son capital en prenant un risque. Mais, en retour, on pourrait évoquer ces taxes qui sont une rente pour l'Etat ! Taxe carbone, taxe sur les carburants, sur l’énergie comme l’électricité, le gaz, le fioul, tout ce qui tourne autour de la voiture, les timbres, le tabac, les alcools, etc., etc.

En tout cas, cette mission prospective sur la taxation des rentes viendra s’intégrer au projet de loi de finances 2024-2027. Comment croire que la taxation des rentes ne concernera que les ultra-riches et que le gouvernement va tenir parole ? Quand on voit comment Emmanuel Macron s'est déjugé sur beaucoup d'autres sujets, on ne peut qu'être inquiet.

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Supprimer toutes les aides : aux associations, aux étrangers qui ne travaillent pas, à l’Ukraine, aux médias, ainsi que tous les privilèges qui demeurent après cessation d’activité dans le gouverne-ment , président y-compris. Je dois en oublier mais la liste serait trop longue. Je laisse le soin aux lecteurs de BV de la compléter (sans modération).

  2. De l’argent il y en a , commençons par faire le ménage dans toutes les associations que l’on a en France , certaines sont légitime d’autres ne sont que des pompes a fric sans rien de réel , d’autres une multitude de petites assos qui aident migrants et clandestins plus que le citoyen légitime de ce pays.
    Cela évitera de ponctionné les placements que les travailleurs travailleuses font pour leurs vieux jours.

  3. Bien sur qu’on ne peut pas croire sur la parole de ce gouvernement qui alors qu’il préconise des économies annonce une aide supplémentaire pour tout ce qui ne nous concerne pas.

  4. Face au déficit exorbitant on n’envisage de créer des impôts nouveaux. Lequel ca taper du pont sur la table et envisager toutes les économies qui pourraient être faites par cet état gaspilleur. On doit gérer un état comme on gère une famille. Pas de de p esses inutiles, et au dessus de ses moyens.

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