Attaques des permanences LREM : de la casse sociale à l’ultraviolence
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On ne compte plus le nombre de permanences LREM dégradées, saccagées, voire incendiées (celle de Perpignan, le 27 juillet) depuis neuf mois, ceci coïncidant avec le début de la révolte sociale baptisée « mouvement des gilets jaunes ». L’ancienne « Grande Gueule » de RMC Claire O’Petit, devenue députée macronienne, en fait les frais : sa permanence de l’Eure a été attaquée à trois reprises, en neuf mois. La plupart de ces actes sont signés par ceux qui militent, tous les samedis, en faveur du référendum d’initiative citoyenne, notamment depuis le mois de janvier, suite aux premières vagues « jaunes » de novembre et décembre 2018. À cela s’invitent les éleveurs et les agriculteurs, particulièrement furieux contre l’adoption du CETA par les élus LREM de l’Assemblée nationale, le 23 juillet dernier. Sans légitimer quelque agression que ce soit, il est impératif de poser la question suivante : la présidence Macron joue-t-elle sciemment avec le feu de l’ultraviolence ?
Les députés LREM ont, jusque-là, fait montre d’une fidélité sans faille à l’endroit de leur maître, Emmanuel Macron, qui, sur l’autel de sa start-up électorale (le parti En Marche ! a été créé, à la hâte, le 6 avril 2016, pour servir et son narcissisme et son ambition), cloue au pilori médiatique le disciple qui ne suit pas sa ligne politique à la lettre. La récente éviction d’Agnès Thill en est un exemple flagrant : celle-ci ne voulant pas donner quitus à « la PMA pour toutes », la firme l’a accusée d’homophobie. Ainsi, les zélés qui usent de la langue macronienne ne donnent-ils pas l’impression d’être des élus sans convictions ni âme ? En l’occurrence, celui qui ne dit pas, à longueur de temps, « celles et ceux » et « chacune et chacun » – comme dans un open space où les dogmes du patron doivent être récités, chaque matin, en rang d’Ognon – risque de sentir le couperet du licenciement net. En somme, de la PME à la multinationale, voire de l’usine à la Macronie, la casse sociale est, subrepticement, aussi violente que le jet de pavé ou le tir de Flash-Ball™. Éternelle dialectique entre la parole et l’acte.
Sans se méprendre, le macronisme est du giscardisme avec plus de totalitarisme. Car, du CETA au Mercosur (accords de libre-échange), en passant par la réforme des régimes de retraite et celle de l’assurance chômage (à venir), la Macronie ne fait pas dans la dentelle républicaine. Elle poursuit ce qui se faisait, depuis deux décennies, sous les injonctions de Bercy, à savoir une gestion ouvertement libérale des administrations françaises. Par conséquent, tous les services publics subissent des coups de rabot budgétaire de plus en plus drastiques, à l’image de la réduction conséquente des effectifs hospitaliers (213 services en grève, d’après un article de 20 Minutes publié le 2 août).
En dépit du grand débat (tenu entre le 15 janvier et le 15 mars), aussi inutile qu’incertain, car permettant à Macron de s’acheter une campagne électorale (pour les européennes) sur le dos du contribuable, le dialogue de sourds entre « ceux qui savent tout » et « ceux qui ne savent rien » – ou entre « ceux qui ont » et « ceux qui n’ont pas » – ne persiste pas seulement, il s’intensifie durablement. Comme il est dangereux d’asseoir le pouvoir sur le seul savoir ! Et comme il est suicidaire de tout faire pour qu’émerge, à terme, une nouvelle bande à Baader !
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