Attentats déjoués : Darmanin, les causes et les effets

DARMANIN

Le Point consacrait, le 10 septembre dernier, un article à la façon dont Gérald Darmanin aborde la menace terroriste sur le sol français. On sait que le ministère de l’Intérieur détient des chiffres, souvent secrets, très souvent affolants – au point qu’ils précipitèrent, paraît-il, le départ de Gérard Collomb lorsqu’il était à Beauvau. Le probable candidat à la présidentielle de 2027 avait été, la veille, l’invité de l’émission « Quelle époque ! », une de ces émissions de service public qui mélangent allègrement divertissement et sujets sérieux. Après avoir rigolé et avant de rigoler encore, on s’accorde une pause tragique. On écoute les trucs sérieux.

En matière de trucs sérieux, Gérald Darmanin s’y connaît. Il lui suffit de faire du sous-Sarko, l’air grave, en défense systématique des forces de l’ordre, de sortir des chiffres un peu alarmants mais des résultats plutôt rassurants. Il apporte le problème et il montre les solutions. Ça a toujours marché. Ça marche à tous les coups. On peut raconter ce qu’on veut aux Français. Cette fois encore, le ministre a évoqué la possibilité d’une résurgence d’attentats, sur le schéma du Bataclan, en 2015, la faute, selon lui, à une moindre présence des troupes occidentales sur les théâtres où elles opéraient (Afghanistan, Sahel, Levant). C’est ce qu’il appelle - ce que les services de renseignement intérieur appellent - une menace projetée. Les zones favorables aux terroristes leur permettent de se reconstituer et de frapper sur notre sol.

Plus évasif sur la menace interne

Sans éluder la question, Gérald Darmanin est plus évasif sur la menace interne. Certes, il cite des chiffres, assez inquiétants d’ailleurs (5.800 personnes radicalisées, susceptibles de passer à l’acte), certes, il ajoute immédiatement, pour apaiser le premier chiffre, un fait rassurant (vous connaissez désormais le truc) : un attentat est déjoué tous les deux mois sur le sol de France. Il termine par un constat auquel il a habitué l’opinion, mais dont les preuves tardent à se montrer : la menace de l’ultra-droite – à laquelle il ajoute celle des « suprémacistes » et des « accélérationnistes ». « Quelques dizaines », tout au plus – mais enfin, c’est apparemment suffisant pour qu’on leur consacre des moyens et des minutes d’antenne.

Alors, comment interpréter ces quelques orientations, très générales, noyées entre un sketch et l’intervention d’un chanteur ou d’une actrice ? D’abord, pour paraphraser Bossuet une énième fois, Gérald Darmanin déplore les effets mais n’a pas la même lucidité sur les causes : il a beau jeu de citer une menace interne quand il laisse entrer des centaines de milliers de migrants chaque année sur le sol français – des migrants parmi lesquels, on le sait désormais, il y avait bon nombre de terroristes de ces dernières années. Ensuite, plus généralement et pour sortir du strict cadre de son ministère, Emmanuel Macron vient d’être bouté, en quelques mois et à coups de pied dans le derrière, hors de trois pays d’Afrique qui servent de base arrière aux terroristes islamistes : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Menace de l'ultra-droite ?

Et puis, comment ne pas en parler, tout de même, cette histoire d’ultra-droite… comment dire ? Quand on laisse se dérouler des manifestations d’ultra-gauche où on peut lire « un flic, une balle », quand on laisse les Black Blocs affronter les forces de l’ordre dans des scènes de guérilla à Sainte-Soline, quand on laisse les racailles brûler et casser tout un pays qui n’a rien demandé, est-on vraiment sérieux quand on évoque la menace de l’ultra-droite ?

Il faut lire ce compte rendu qui est passé sous les radars, et même voir cette scène de télévision dans laquelle la menace terroriste est expédiée avec légèreté, après une série sur le vivre ensemble et avant un documentaire sur la traversée des migrants – ou est-ce le contraire ? Les effets et les causes : il n’y a que ça de vrai.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Les attentats sont islamistes , l’immigration est en grande majorité musulmane , il faut réduire l’immigration et pour cela réduire toutes nos aides aux migrants , la France est le pays le plus généreux de l’UE et attire les migrants .
    Lire le livre de Didier LESCHI – Ce grand dérangement l’immigration en face.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois