Attention ! Nouvelle mise en garde des agriculteurs au gouvernement

Capture écran France 3
Capture écran France 3

En novembre dernier, ils retournaient les panneaux à l’entrée des villages et villes de France pour attirer l’attention du gouvernement sur la situation dramatique dans laquelle est plongé le monde agricole depuis plusieurs années. Cette année, au lendemain du Sommet de l’élevage qui s’est tenu du 4 au 10 octobre, et pas assez convaincus par les déclarations du Premier ministre, les Jeunes Agriculteurs lancent leur nouveau mouvement, dans l’attente de réponses plus percutantes, en inversant les panneaux des communes de leurs départements.

Les JA se remobilisent

Le mouvement s’était appelé « On marche sur la tête » et dénonçait le poids des normes administratives, jugées de plus en plus absurdes par les agriculteurs, déjà accablés par des mesures nationales et européennes insoutenables, pour beaucoup d’entre eux. Sans réaction suffisante du côté des politiques, l’initiative s’était transformée, en janvier, en un mouvement massif de protestation de la part de tout le monde agricole, appelé à se mobiliser pour témoigner de sa colère. Des semaines durant, les tracteurs avaient défilé, bloquant les autoroutes et poussant les principaux attendus à se pencher davantage sur les revendications des agriculteurs français.

« Le gouvernement nous balade, baladons le gouvernement » est le slogan de cette nouvelle mobilisation des agriculteurs qui s’impatientent face à ce qu’ils considèrent être l’inaction de la classe politique. Bien conscients qu’un nouveau gouvernement ne pourra pas résoudre « en un claquement de doigts » tous leurs problèmes, les agriculteurs en attendent malgré tout toujours autant, a confié à BV Guillaume Houdy, représentant du syndicat des Jeunes Agriculteurs d’Île-de-France Ouest. Pour témoigner de leur « impatience », des membres de son antenne ont mené une action pacifiste, dans la nuit du 8 au 9 octobre, en échangeant les panneaux de certaines communes des Yvelines, peut-on voir sur leur page Instagram.

« Une prise de conscience » insuffisante

Si la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a salué certaines déclarations de Michel Barnier, présent au Sommet de l’élevage, répondant à la crise sanitaire sans précédent que rencontrent les éleveurs français, « ça n’est pas suffisant », a déclaré, vendredi dernier, dans un communiqué, le syndicat. Et de fait, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juillet dernier, toutes les promesses attendues et les discussions entamées jusque-là entre les agriculteurs et la classe dirigeante étaient retombées à néant, explique Guillaume Houdy.

Les revendications restent pourtant les mêmes, rappelle le jeune agriculteur : pas d'interdictions de produits phytosanitaires sans solutions alternatives, une plus grande équité dans les normes au niveau européen pour faire face à la concurrence déloyale, une simplification des charges administratives, l’obtention immédiate des subventions et des aides agricoles...

Vers un retour des manifestations ?

« Le gouvernement a essayé d’éteindre la colère des agriculteurs à coups de mesurettes », déplore, auprès de BV, ce membre des Jeunes Agriculteurs, qui avoue que le syndicat réfléchit à « un plan d’action plus percutant » au niveau national, au cas où cette « mise en garde » ne serait pas entendue. Mais si les représentants syndicaux essaient de contenir leur colère, « il faut se dire qu’il existe des agriculteurs qui n’ont plus rien à perdre », conclue-t-il, comme un avertissement.

Après différentes mobilisations locales dans les Pyrénées-Orientales, à Toulouse, à Nancy ou à Poitiers, d’autres actions sont à prévoir, selon la Coordination rurale, qui nous a affirmé, elle aussi, qu’un appel national du syndicat pourrait être lancé en cas de non-réaction du gouvernement.

Alors que, ces dernières années, un agriculteur se donne la mort tous les deux jours environ, il est à espérer que l’État entendra, cette fois-ci, la détresse de ceux qui nourrissent notre pays.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 11/10/2024 à 19:21.

Vos commentaires

10 commentaires

  1. Non, n’attendez pas des mesures radicales aujourd’hui plus qu’hier! Si vous décidez une nouvelle action, elle doit aller aussi loin qu’il sera nécessaire, avec l’aide indispensable de toute la population… sortie enfin de son inconscience. Voilà le problème!

  2. S’ils ne sortent pas, ils mourront !
    Bruxelles a prévu de détruire l’agriculture d’Europe. L’inondation avec des produits Ukrainiens, de mauvaise qualité et toxiques, ne correspondant à aucune norme imposée aux agriculteurs de l’UE, est prévue et programmée.
    Demain, avec l’appui des « écologistes » (non écologue), nous boufferons des OGM et des insectes venus de pays sans norme ni étique.

  3. Je voudrai savoir pour qui les agriculteurs ont voté! On aurait des surprises. Mais ils perdent du temps et de l’énergie à retourner les panneaux. Vaudrait mieux qu’ils s’occupent de leurs champs, qui pour beaucoup, sont en friches.

  4. Les maux de la paysannerie française ont la même origine que ceux qui accablent, à divers titres, la population française dans son ensemble. Envolée des prix de l’énergie et du reste, désindustrialisation et immigration aussi massive qu’incontrôlée n’existent que parce que la France vit dans la soumission à des instances supranationales non-élues qui décident de tout pour elle. Tant que les Français éliront des politiques qui détruisent, sans mandat pour le faire, la souveraineté du pays, les paysans pourront bien retourner les panneaux tous les jours si ça leur chante. Ca ne changera rien. Et, pour paraphraser Chirac, ces retournements de panneaux, à nos politiques, « ça leur en touche une sans faire bouger l’autre »

  5. Malheureusement, ce n’est pas Barnier qui fera quelque chose pour sauver l’Agriculture française ! … Son passif au sein de la commission européenne nous l’a prouvé ! …
    Il faut que les agriculteurs soient non seulement soutenus mais suivis par les TPME, les artisans, les retraités entre autre et les routiers pour assiéger Paris et Rungis ! …
    Les retraités ont une action simple à faire, même si ce serait pénible pour les enfants en premier … Les « bénévoles » étant en retraites devraient arrêter toute activité de « soutien » dans les associations sportives comme tout « engagement » dans les associations caritatives de toute sorte ! … Ils devraient aussi réduire drastiquement l’utilisation de leur carte bancaire pendant au moins trois mois …
    Mais « ça », ça suppose qu’ils soient solidaires des agriculteurs … et paradoxalement des leurs qui plongent inexorablement dans la pauvreté ! …

  6. l’état mais aussi les collectivités territoriales qui versent nos impôts à SOS Méditerranée au lieu de verser ces fonds à l’agriculture, quand à l’UE elle verse aussi à SOS Méditerranée avec nos impôts, et il faut en finir avec ces déclarations écrites pour obtenir une décision, en Allemagne ils ont 5000 administratifs pour l’agriculture en France on en a 16000, réduisons déjà cet effectif et reversons ces sommes à ceux qui exploitent les terres pour nous faire manger, pas à ceux qui pondent des normes à n’en plus finir.

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