Au 20 Heures de France 2, le meurtre de Louise éclipsé par l’écologisme

Capture d'écran France 2
Capture d'écran France 2

C'est le choix de France 2 : ce mercredi 12 février, la chaîne publique a décidé de consacrer, lors de son JT de 20 heures, cinq fois plus de temps à l'écologie qu'au drame qui a pourtant provoqué un émoi national. Survenu vendredi 7 février, le meurtre de la petite Louise à Épinay-sur-Orge continue de susciter tristesse et colère, à travers le pays. L'enquête a connu une avancée significative, ce mercredi, avec les aveux d’Owen L., 23 ans, principal suspect dans cette affaire. Après une dispute avec un joueur en ligne lors d'une partie de jeu vidéo, le jeune homme aurait eu l'intention de « racketter une personne pour se calmer ». Il aurait alors croisé la route de Louise, aurait tenté de lui soutirer ses effets personnels avant de lui administrer de nombreux coups de couteau lorsqu’elle s'est mise à crier. Dans la foulée de cette confession, le procureur de la République d'Évry, Grégoire Dulin, a pris la parole et annoncé, mercredi, que le parquet avait requis le placement en détention provisoire d'Owen L. et le placement sous contrôle judiciaire de sa petite amie pour non-dénonciation de crime.

Mais en dépit de la gravité des faits et du point tout récent du procureur, l’affaire ne semble pas avoir passionné la rédaction de France 2, le jour dit. Mercredi, le JT de 20 heures de la chaîne publique n’a consacré que quatre petites minutes à Louise. Il faut dire qu’entre les implants vaginaux et le boom du secteur de l’électro-ménager, les sujets de première importance ne manquaient pas, ce soir-là…

Une hiérarchie de l’information très politisée

Mais sur France 2, tandis que le calvaire de Louise et l’enquête sur son bourreau ont été expédiés en moins de cinq minutes, plus de vingt ont été consacrées au sujet de l’environnement. La partie « magazine » du JT a ainsi été entièrement consacrée au réchauffement climatique et à ses conséquences supposées en termes de catastrophes naturelles. En prenant pour prétexte les crues de ces derniers mois, l’émission a déroulé son discours alarmiste habituel, prévoyant un « surcoût lié au réchauffement climatique » de 24 milliards d’euros, d’ici 2050, selon les assureurs.

Le magazine a aussi évoqué les 224 personnes mortes dans les inondations survenues à Valence, en octobre 2024, pour appuyer ses propos. En voilà, une belle « récupération ».

L’invisibilisation de l’insécurité

Le peu d’intérêt porté, mercredi soir, au cas de la petite Louise pourrait étonner. Entre le profil européen du suspect, la dimension « féminicide » du meurtre et le sujet dérivatif des jeux vidéo, l’affaire avait de quoi passionner les journalistes de France TV. Sauf que d’autres éléments du dossier ne collaient pas au discours progressiste convenu.

Il y a, tout d’abord, le profil d’Owen, décrit comme une « racaille » sous influence par ses propres amis. Un certain Mohammed s’est ainsi confié au Figaro, suggérant que le jeune Français s’était particulièrement bien intégré à la culture et aux codes des cités. Sur les photos du jeune homme qui circulent en ligne, on distingue en effet un énergumène encapuché, reprenant un langage fort peu châtié, à grand renfort de doigts d’honneur intempestifs. Vous n’entendrez pas parler de cette assimilation à l’envers dans les journaux de France 2.

Il y a aussi, et surtout, la violence brute du meurtre, qui souligne encore l’ensauvagement de notre pays et la barbarisation d’une certaine jeunesse. Ne comptez pas sur l’audiovisuel public pour rendre compte de cette réalité. Il ne faudrait surtout pas qu’une couverture trop extensive des « faits divers » donne du grain à moudre au gouvernement, qui tente actuellement de durcir la justice des mineurs. Ou, encore pire : que le travail des journalistes de France 2 finisse par « faire le jeu » de ce qu’ils appellent l’extrême droite...

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

61 commentaires

  1. Et s’il y avait des catastrophes naturelles utiles ? Quand Hercule dut nettoyer les écuries d’Augias si sales qu’elles constituaient un risque écologique majeur, il dut dériver un torrent. Et voilà le travail ! Notre audiovisuel public, élément essentiel de notre « domaine royal » restera t’il indéfiniment à l’abri du torrent envoyé par les manants pressurés pour l’entretenir ?

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