[Au fil de l’eau] La France a-t-elle le devoir d’accueillir les migrants ?

migrants

Les tout récents épisodes de notre actualité nationale confirment l’exaspération croissante des Français à l’égard de l’immigration de masse. Il n’est pas encore dit que ce sentiment se traduira de manière cohérente dans les urnes, le moment venu : on peut toutefois l’espérer et y travailler.

Ce ras-le-bol national fait l’objet au mieux de déni, au pire d’injures, venues d’abord de cette gauche selon laquelle une personne qui émet des réserves sur notre devoir d’accueillir les migrants est définitivement un salopard dès lors que ses raisons sont de civilisation. Car elle est supposée insensible à la douleur du monde, ou ignorante des responsabilités historiques de notre pays. Ces injures viennent également des prêtres de la religion néolibérale, celle du « il-faut-de-l’immigration-pour-remplir-nos-usines », qui pensent que la prospérité est impossible sans migrants et considèrent comme des imbéciles tous ceux qui n'adhèrent pas à leur credo.

Voilà donc les Français pris entre le marteau et l’enclume, entre des versions simplistes des devoirs et les intérêts de la France. Les premiers obligent à venir en aide aux plus démunis, car ce devoir s’impose à tous les êtres humains, donc également à la France. Et nos intérêts obligent à maintenir une cohésion sociale et une prospérité suffisantes pour que les besoins du peuple français soient satisfaits et que nos obligations internationales soient respectées. Le temps est venu de trancher, puisqu’à l’évidence nous ne sommes pas - ou plus – en capacité de soutenir les deux ensemble.

Honorer ses parents et accueillir l'étranger

Risquons un exemple. Le Décalogue nous oblige à honorer nos parents. Il ne pose pas de limite à cette obligation et considère comme une justice élémentaire le fait de prendre soin de ceux qui nous ont donné la vie. Cela étant, existe-t-il, au titre de ce commandement, une obligation irréfragable à ce que les enfants accueillent à leur domicile leurs parents dont l’autonomie perdue ne permet plus qu’ils vivent seuls ? Chacun comprend que cette situation mérite une appréciation au cas par cas : la configuration du domicile permet-elle un accueil matériel qui préserve la vie familiale ? Les parents ont-ils besoin de services médicaux qui peuvent être procurés facilement ? Les relations habituelles entre parents et enfants permettent-elles d’envisager un climat apaisé ? Les enfants ont-ils le temps et les moyens économiques de faire face à un tel hébergement ? Autant de questions qui permettent d’apprécier en prudence si un tel accueil peut être organisé dans des conditions décentes pour les parents et supportables pour les enfants.

Ainsi voit-on comment nous devons envisager la question de l’immigration. Et l’on voit aussi que la volonté d’y mettre fin est une position juste, politiquement comme moralement. Si la réponse à l’une ou l’autre des questions posées plus haut est « non », ce n’est pas l’obligation d’accueillir qui s’impose mais la prudence : dans certaines circonstances, celle-ci pose légitimement des limites à la générosité.

Mais si la décision de ne pas accueillir est prise, faut-il pour autant considérer que l’obligation d’honorer ses parents disparaît et qu’on peut se désintéresser de leur sort ? Non plus. Le devoir demeure et impose de trouver d’autres moyens de contribuer à ce que la vie décente des parents vieillissants soit possible, le cas échéant, dans d’autres lieux et selon d’autres modalités, et entourés par d’autres personnes.

Une concertation est nécessaire

Les migrants ne peuvent plus être accueillis décemment dans notre pays. C’est un fait : il n’en a plus les moyens et n’en a pas la volonté, ce qui explique que de trop nombreux arrivants vivent dans des conditions indignes, honteuses pour nous. Par ailleurs, la France a consacré dans un passé récent de très importants moyens, dans et en dehors de son territoire, destinés à venir en aide aux peuples en difficulté.

Cela dit, il est impossible de se cantonner à un tel refus. À la fois nos devoirs et nos intérêts nous obligent à trouver des moyens qui les satisfassent. Beaucoup de pistes ont d’ores et déjà été avancées : le renforcement de la coopération, la lutte contre la corruption dans les pays d’émigration, le démantèlement des filières criminelles, la suppression des subventions aux organisations « humanitaires » qui font leur marché des flots de migrants, l’installation de camps de réfugiés sur le sol africain afin d’étudier là-bas les demandes d’asile, etc. Les solutions ne manquent pas : elles sont à la fois justes et généreuses. Il n’y a qu’à les vouloir.

Et si le pape a raison, c’est sur un point : les pays du bassin méditerranéen doivent en parler ensemble.

Jean-Frédéric Poisson
Jean-Frédéric Poisson
Ancien député des Yvelines, président de VIA - La Voie du Peuple

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Nous sommes les Peaux-Rouges vaincus par le nombre des colons. Bientôt on ne parlera plus de renvoyer les envahisseurs de l’autre côté de la mer mais on se battra pour avoir quelques réserves où les autochtones seront protégés et vivront en paix à leur manière. Ca sera mieux que rien.

  2. Dans la mesure où les commentateurs nous en laissaient la possibilité, c’est avec grande attention que j’ai écouté les discours du Pape pendant ces 2 jours A aucun moment, je dis bien, à aucun moment, je ne l’ai entendu faire la moindre allusion au devoir de respect des immigrés envers les pays qui les accueillent au détriment de leurs propres ressortissants. Comment protéger nos familles quand parmi les immigrants se cachent des terroristes. Comment accepter que des immigrés puissent bénéficier d’avantages alors que les travailleurs qui payent des cotisations de toutes sortes n’arrivent pas à faire vivre correctement leur famille ? J’ai été effarée par le discours unilatéral du Pape. Bien que catholique et élevée dans le respect des institution de ma religion, je voudrais dire au Saint Père : Charité bien ordonnée commence par soi-même. Naturellement j’y inclue ma famille et ma nation. Je dis, n’en déplaise à certains :STOP à l’immigration
    Victorine 31

  3. Dans les années 60, on leur a donné l’indépendance au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’était pour qu’ils continuent à se développer sans la tutelle coloniale. Et au lieu de cela, l’un de leurs grands leaders musulmans, Boumediene a déclaré :  » Et maintenant nous n’irons pas en Europe en amis, nous irons pour la conquérir, le ventre de nos femmes nous donnera la victoire » (sic). Et Erdogan récemment d’enchérir : » Allez en Europe, ne vous assimilez pas et faites des enfants, car vous êtes l’avenir de l’Europe ».
    il faut donc prendre en compte ce que disent ces leaders qui se déclarent comme nos ennemis, arrêter l’immigration et même inverser le sens migratoire, sinon au rythme actuel, dans moins de trente ans on sera complètement islamisés. Et on sait que l’islam est hégémonique, et qu’ils nous convertiront de gré ou de force, comme ils l’ont fait ailleurs…

  4. Citation asiatique : « si tu donnes du poisson à un homme, tu le nourris pour toute la journée mais si tu lui apprends à pêcher, tu le nourris pour toute la vie »…….pourtant, à l’époque où ces peuples étaient colonisés, ont leur a tout appris avant qu’ils ne demandent et obtiennent leur indépendance mais depuis, comme ils n’ont pas la capacité de se gérer, ils ont compris (comme le font les coucous, espèce d’oiseau parasite) que c’était bien plus simple de venir « migrer » chez l’homme blanc pour être nourris, hébergés et soignés sans travailler et ce au détriment du peuple qui les accueille. Et quand ils nous auront bien pressé le citron, ils nous remplaceront.

  5. D’après certains partis politiques et médias bien pensants il faudrait accueillir toutes les personnes fuyant la guerre ou persécutées pour leurs idées politiques, leur croyance religieuse ou leur orientation sexuelle. A la louche cela représenterait dans le monde environ 240 millions d’individus. Ne pouvant tous les accueillir, il y aura discrimination si on en accepte certains et pas d’autres. Alors on fait quoi messieurs et mesdames les humanistes si généreux ?

  6. La France peut très bien accueillir tous ces jeunes hommes en bonne santé pour les remettre sur le droit chemin, c’est-à-dire les mettre dans un avion et les renvoyer chez eux pour qu’ils travaillent, même bénévolement, et aident leur famille dans le milieu qui est le leur et avec la chaleur dont ils ont besoin. Les prétendus humanitaires détruisent toutes ces familles.

    • Malheureusement, hélas, ces « prétendus humanitaires » sont aussi à l’oeuvre en UE (singulièrement en France) pour détruire tout ce qui caractérise une famille, une « vraie » famille où ce sont la « loi de la biologie » et la « loi de l’éducation » qui déterminent ce qui est famille et ce qui ne l’est pas.

  7. Notre pays n’a plus les moyens ni de sa grandeur ni de sa grandeur d’âme. Le réalisme s’impose notre culture est radicalement différente et parfois incompatible avec celle d’une grande partie des migrants et ces derniers ne sont pas prêts à accepter nos lois, notre laïcité et notre mode de vie.

  8. Pas le devoir , certes non !!! mais le choix d’accueillir sur notre sol les exilés politiques ou les victimes de conflits , d’ailleurs sur ce dernier point en entendant des commentateurs gauchistes qui s’étonnent que l’on ait accueilli des ukrainiens en grand nombre en Europe et que l’on veuille exclure les migrants extra européens , ils (ou elles) n’ont rien compris de ceux qui sont martyrisés dans leur pays de ceux qui viennent pour bénéficier des largesses de notre pays. Dans ce même registre le discours du pape et celui de l’archevêque de Marseille nous laissent sans voix, traiter de « crime » ceux qui ne veulent pas secourir ces réfugiés en Méditerranée , ce sont les pays qui les laissent partir à l’aventure et parfois au drame qui doivent être montrés du doigt et ces ONG qui les incitent à venir.

  9. Le premier devoir de la France est de protéger son peuple de l’envahisseur sinon, elle fera partie elle aussi du tiers-monde et ça sera sans appel.

  10. Il faut refuser de se laisser culpabiliser.
    Les européens ne doivent pas accepter de se suicider pour faire plaisir au pape.
    Ils ont le devoir de protéger leurs enfants et leurs petits enfants.
    Ils déjà déjà accueilli beaucoup de migrants,
    Leur générosité leur a coûté très cher.
    Leurs conditions de vie et de sécurité se sont énormément dégradées.
    Les dirigeants européens ont le devoir d’arrêter ce processus mortifère

    • En acceptant, dans le passé, de recevoir en France, des millions de migrants de tous horizons, la France comme les français ont plus que prouvé qu’ils ne sont ni des « racistes, ni des « sans cœur » sans foi ni loi. Le problème c’est qu’aujourd’hui, ils ne peuvent plus faire cela, même dans de toutes petites proportions. .

  11. Non, la France n’a aucune obligation d’accueil des migrants.
    Déjà, au niveau du droit maritime international, seuls les naufragés bénéficient d’un droit au sauvetage, d’une obligation pour des bateaux civils ou militaires de se détourner au besoin de leur route pour prêter assistance ou secourir physiquement les personnes.
    Mais pas pour des naufragés volontaires! Faisons savoir que nous refuserons désormais de secourir cette catégorie de « naufragés », que nous arraisonerons les bateaux affrêtés par des ONG, complices des passeurs et des mafias trafiquantes d’êtres humains, que nous ferons passer en justice toute personne embarquée sur ces bateaux, que nous interdisons le financement de ces ONG, tant par les institutions que par des organismes politiques, des particuliers ou des syndicats…
    Ne posons pas la question de savoir pourquoi l’ONU a supprimer les lois sur la piraterie maritime et le trafic d’êtres humains, qui permettaient au capitaine d’un bateau marchand ou militaire de sévir contre ce genre de délis, sans même revenir à terre.
    Depuis, comme par hasard, la piraterie et le trafic d’esclaves a repris de plus belle…

  12. Votre analyse est très pertinente monsieur Poisson et mérite de la faire partager. Faut il en outre rappeler que la première des choses est de protéger d’abord les siens et que si l’on peut accueillir une personne en difficulté, cela ne peut être que provisoire. Oui, tout naufragé doit être secouru, mais il faut aussi sanctionner celui qui a autorisé l’embarquement de passagers sur un navire épave ou non prévu pour une traversée. Le premier devoir des organisations internationales est de faire appliquer les règles qu’elle émet.

  13. Plus de 2500 milliards de dette, des millions de chômeurs ;on fait quoi de ces migrants ? Sans compter le
    problème majeur de civilisations

  14. Et si on cessait de nous préparer à la mixité par ces publicités où les acteurs de couleur sont présents partout !! Je pense que trop c’est trop et que cela va finir par être contre-productif !!

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