Au fou ! Doualemn reste en France, Benlazar sur France Inter, Sansal en prison

Doualemn

Ainsi donc, l’influenceur Doualemn restera, libre, en France, et l’humoriste Merwane Benlazar restera sur France Inter, donc sur le service public. L’un recevra en sus de l’État la coquette somme de 1.200 euros, l’autre sera rémunéré par le contribuable. In fine, c'est le même portefeuille.

Le premier, par la volonté d’un juge administratif, le deuxième par celle d’un média du service public aux mains de l’extrême gauche : France Inter a confirmé son maintien sur la chaîne. Il est d’ailleurs « amusant » de constater que ni BV, ni Le Figaro n’ont eu de réponse quand ils ont posé la question à ladite radio. Mediapart a eu plus de chance, on se demande pourquoi.

Pied de nez

L’un fait donc un pied de nez au ministre de l’Intérieur, qui tente par tous moyens de l’expulser, l’autre au ministre de la Culture qui avait annoncé, au Sénat, qu’il ne reviendrait plus sur la télévision du service public, eu égard à des déclarations scandaleuses sur les réseaux sociaux. Rachida Dati n’avait rien dit, il est vrai, de la radio.

Et à travers eux, c’est l’État algérien qui exulte, puisque Doualemn est algérien et Merwane Benlazar d’origine algérienne, et même si l’on en croit plusieurs médias algériens, « franco-algérien ».

Cela en dit long sur le poids de certains segments de population, certaines professions, qui dament le pion du gouvernement : peu importe que l’extrême gauche soit minoritaire dans les urnes, puisqu’elle a colonisé, dans un lent coup d’État larvé depuis des dizaines d’années, les lieux stratégiques que sont la Justice et les médias du service public, se cooptant et en barrant le passage aux autres comme de vulgaires coupeurs de route.

Bruno Retailleau a expliqué avec clarté, tant sur LCI jeudi soir qu’à Lognes, vendredi matin, les raisons de son impuissance. Faute de mieux, c’est d’ailleurs ce qu’il pourrait faire, au moins, lors de son passage à Beauvau, c’est à sa portée : aider à la transparence en ouvrant les archives, communiquant les chiffres, multipliant les statistiques pour que les Français, lors du prochain vote, puissent avoir un jugement éclairé : combien d’attaques au couteau, chaque année ? On l’ignore : des années, que ce chiffre n’est plus publié. Qui sont les incendiaires d’églises ? Les auteurs d’actes antisémites ? Nul ne le sait. Et tutti quanti.

DaLRida

Les paroles du ministre de l'Intérieur sont fermes et sans ambages, mais en laissent plus d'un circonspects : avant lui, dans sa famille d’idées, d’autres ont su dire aussi, sans jamais ensuite agir. On pense à Sarkozy et à la célèbre phrase de Zemmour : « Il nous avait promis le Kärcher™ et on a eu Kouchner », sur l'air du « J'ai voulu voir ta sœur et on a vu ta mère » de Brel. Sur LR pèse désormais une présomption d’insincérité. C’est Dalida : paroles, paroles…

D’autant que Retailleau est soutenu, dans son action, par le garde des Sceaux et le ministre de la Culture, comme la corde soutient le pendu : rappelons que lorsqu’il a affirmé que l’immigration n’était pas une chance pour la France, Darmanin l’a contredit : « Non, je ne reprends pas cette phrase de Bruno Retailleau », et que Rachida Dati, sitôt après avoir annoncé que l’humoriste Merwane Benlazar ne reviendrait plus sur France Télé, a fustigé les lanceurs d’alerte sur les réseaux sociaux, arguant que « l’apparence, le physique, la tenue vestimentaire ne [devaient] pas disqualifier sans aucun fondement ». C’est avec raison que la sénatrice Nathalie Goulet lui a demandé si son assertion valait aussi pour les abayas à l’école. Bruno Retailleau pourrait être résumé à une chanson de Jean-Jacques Goldman : Je marche seul. Tant qu’il peut marcher. Car le plus grave, pour lui, serait d’échouer.

Récemment, il disait faire siennes les devises de deux personnalités célèbres de son « pays » : « C’est au caractère vendéen que je dois le meilleur de mes qualités » (Clemenceau) et « Ne pas subir » (maréchal de Lattre). Il en est une troisième, de La Rochejaquelein celle-là : « Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi » : s’il devait faire marche arrière et obtempérer sans avoir rien obtenu, Bruno Retailleau se tuerait politiquement.

En attendant, pendant que Doualemn reste en France, que Merwane Benlazar reste sur France Inter, un autre Franco-Algérien, Boualem Sansal, reste dans une geôle algérienne. La France soigne mieux ceux qui la détestent que ceux qui l’aiment.

Picture of Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

3 commentaires

  1. La libération de ce doualemn est une bombe à retardement, cela constitue désormais une jurisprudence sur laquelle les juges pourront s’appuyer pour relaxer d’autres individus du même acabit. Notre justice apporte l’impunité sur un plateau d’argent aux ennemis de la France.

Laisser un commentaire

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il ne reste que l’euthanasie au gouvernement
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois