Au Parlement européen, S. Séjourné taillé en pièces par M. Maréchal et S. Knafo

© Jordan Florentin
© Jordan Florentin

C'est un grand classique du cinéma : une brune et une blonde, pas forcément amies, toutes les deux belles et intelligentes, et surtout sans pitié. On peut penser à Mulholland Drive, de David Lynch, ou, un peu moins intello, aux pétroleuses que furent Claudia Cardinale et Brigitte Bardot. Cette fois, ce n'est pas du cinéma, mais c'est tout de même un excellent moment à regarder.

Stéphane Séjourné, éphémère ministre des Affaires étrangères de la Macronie, s'était illustré par son absence totale de charisme, une absence qui illustrait bien la considération présidentielle pour ce portefeuille jadis régalien. Avant le Quai d'Orsay dans le gouvernement Attal, Stéphane Séjourné avait été le chef de file des députés européens Renaissance. Il fallait le recaser, car la Macronie n'oublie jamais les copains : quoi de mieux, alors, qu'un retour à Bruxelles ? Le contexte était favorable : au poste de commissaire européen à l'industrie, Ursula von der Leyen n'avait pas voulu de Thierry Breton, démissionnaire. Alors, on allait sortir du chapeau un homme qui était tout ce que Breton n'était pas : jeune, illégitime, docile, silencieux. Et le tour serait joué.

« Nous avons besoin d'un chef de guerre, pas d'un chef de bureau »

 

 

Sauf que ça ne s'est pas exactement passé comme ça. On n'est pas en France, on ne peut pas nommer n'importe qui juste par caprice. Il a fallu que Stéphane Séjourné passe par une audition parlementaire. Et là… Marion Maréchal et Sarah Knafo ont beau, désormais, être adversaires, elles ont livré un numéro de duettistes particulièrement réjouissant. Sarah Knafo lui a demandé s'il avait l'intention de défendre l'industrie française, après que son patron a laissé démembrer quelques-uns de nos plus beaux fleurons. Face à ses réponses filandreuses, des réponses de cancre qui a révisé, elle a enfoncé le clou sur la lutte contre nos adversaires économiques, au premier rang desquels la Chine et les États-Unis. Face à des menaces de plus en plus décomplexées, elle a rappelé que l'ambition principale du candidat au poste de commissaire européen à l'industrie est de se saisir à bras-le-corps des problématiques de genre, en faisant en sorte qu'il y ait plus de femmes dans les conseils d'administration. La belle affaire ! Et son deuxième sujet de préoccupation ? Aller vers plus de décarbonation… La conclusion claque comme un clou martelé dans un cercueil : « Nous avons besoin d'un chef de guerre, pas d'un chef de bureau. ».

« Le dernier caprice » d'Emmanuel Macron

 

 

Marion Maréchal, elle, s'est attardée sur les faiblesses professionnelles de Stéphane Séjourné. Elle a rappelé qu'il n'avait jamais travaillé en entreprise, encore moins dans l'industrie, et qu'il était totalement incompétent pour le poste qu'il voulait occuper. Homme d'appareil, sans expérience, sans qualifications particulières, sans réalisations concrètes, que fait-il là ? Pour elle, la raison est simple : Stéphane Séjourné est « le dernier caprice » d'un Macron aux abois, qui place ses protégés pour essayer de ne pas totalement perdre la main. L'intéressé encaisse, avec un certain art de la poker face, il faut le reconnaître. Mais le match, dans l'esprit de l'opinion publique, est déjà plié. Ces deux femmes, avec charme et cruauté, viennent de tailler en pièces le malheureux candidat, soudain renvoyé à ce qu'il est : l'un de ces courtisans de la Macronie, aussi incapables qu’interchangeables, que le régime mourant essaie de recycler avant la chute…

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

84 commentaires

  1. Si vous connaissez des employés des gouvernements macronistes compétents et souverainistes, merci de nous en donner les noms.

  2. Ca me fait songer à une de mes filles. La droiture en personne, studieuse, elle a une place dans l’administration du logement public, elle est diplômée etc. mais elle se tracasse, elle se dénigre, elle n’est pas compétente, etc et je suis content de voir des gens comme ce Séjourné qui ont des places de choix malgré leur incompétence avec des salaires  » qui vont avec » pour lui dire que si tous les incompétents devaient quitter leur emploi ( pas le travail, là il faut être au top) il y aurait du monde pour traverser la rue. C’est une façon de relativiser ses soucis.

  3. Oui, mais le drame, c’est que c’est lui qui a le pouvoir ; pas elles !
    Et pour combien de temps encore ? Combien de précieuses années encore allons nous perdre à cause de ce système qui recycle les mêmes pantins, toujours plus incompétents.

  4. Enfin ! Mais pourquoi pas la même chose à l’assemblée nationale car parmi les députés il y une vraie légion d’imbéciles incapables et aussi déqualifiés que le pantin apprenti commissaire.

  5. Immense tartuferie macronienne.moi ou le chaos avait averti ce «  président » . Il est toujours là et a installé le chaos

    • Histoire de railler et de mettre en boite le personnage que le troupeau électoral a hélas réélu,il convient de souigner que « Pésident »c’est aussi une marque de fromage.

  6. Pokerface jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche et bafouille des inepties sans queue ni tête pendant plusieurs minutes en s’enfonçant de plus en plus dans son fauteuil. A la fin il avait bien perdu 15cm!

  7. Excellent !
    Comme on aimerait qu’ils soient plus nombreux à faire entendre la voix des français qui les ont élus pour les représenter !

  8. Voila un « monsieur » qui a deux masters quand même, ce n’est pas rien, enfin je le pense par rapport aux études que j’ai suivies il y a 60 ans, puis j’ai aussi des petits enfants qui font des études en partie à l’étranger, c’est un peu différent quand même, je me demande comment ces jeunes politiciens bardés de diplômes ne s’en sortent pas, peut-être que dans une entreprise ils n’auraient pas leur place pour faire carrière. Il est loin le temps, et heureusement, où dans un examen ou vous demandait de parler de l’action paulienne ou de la compensation pendant 4 heures sans aucun document pour vous aider, ceux qui ont fait du droit comprendront ce que je veux dire.

    • Ce serveur de Macron fait peine à voir. Comment ce maudit chef de l’état peut-il encore placer ses amis incompétents qui decredibilent la France ?
      Ce président est une calamité. Vite, sortons le !

  9. Le voir mettre bout à bout tous les éléments de langage appris par coeur sans parvenir à donner un sens quelconque à ses phrases était profondément jouissif. Et le petit sourire moqueur et le haussement de sourcils final de Sarah Knafo était la cerise sur le gâteau !

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