Au tribunal : des vies simples de Français ordinaires brisées par l’islamisme

Super U Trèbes

Des larmes. Beaucoup de larmes. Alors que s’ouvre la sixième journée du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, les employés du Super U, parties civiles, se serrent sur les bancs de la salle d’audience. En silence, certains se tiennent par la main, d’autres s’adressent un discret sourire d’encouragement. Devant la cour d’assises spéciale, ils vont pouvoir raconter « leur » 23 mars 2018. Ce jour qui a vu Arnaud Beltrame devenir un « exemple », comme le rappellera son frère, mais qui a également brisé à jamais la vie de ces Français ordinaires.

Traumatisme, divorce, chômage

Employés d’accueil, caissières, boulangère, chef de rayon… à la barre, ce 29 janvier, tous racontent, avec leurs mots et leur doux accent occitan, la même histoire. Une matinée ordinaire, joyeuse et simple qui allait bientôt virer au drame. Six ans après les faits, tous portent encore sur leur visage les stigmates de ce terrible attentat. Certains ont vu leur couple vaciller. D’autres ont perdu leur emploi. D’autres, encore, ont encaissé - et subissent toujours - les séquelles psychologiques.

« Mon père, c’était mon héros. Il n’a pas eu la chance de pouvoir se défendre. Non armé, il a pris une balle dans la tête alors qu’il était de dos. » À la barre, Julie, Florine et leur mère, Nathalie, entament ce jour avec dignité. Face à une photo rayonnante de leur père et mari, elles racontent cette « interminable journée » du 28 mars. Ce jour-là, Julie, tout juste rentrée de La Réunion pour annoncer à ses parents sa seconde grossesse, et sa sœur apprennent qu’un boucher a été assassiné au Super U de Trèbes. Rapidement, par déduction, elles comprennent. Mais ce n’est qu’à 3 heures du matin, le lendemain, que l’annonce officielle de la mort de Christian Medves, leur père, tombera. Abattu d’une balle dans la tête par le terroriste, le chef boucher est décédé sur le coup. « Notre vie parfaite s’est arrêtée le 23 mars… » souffle avec émotion sa fille. « Ils nous ont détruits », ajoute sa sœur. Leur mère, la voix coupée par les sanglots, abonde : « Je me voyais vieillir avec lui. […] Christian n’a pas connu ses quatre petites filles. Il aurait été tellement fier d’elles. » Mais leur malheur ne s’arrête pas là. Alors qu’elles pleurent leur mari et père, elles reçoivent sur les réseaux sociaux des messages haineux. « Certains ont dit que mon mari était un meurtrier parce qu’il était boucher », s’indigne Nathalie qui a réussi à faire condamner ces militants vegans.

Il y a ensuite André qui, après avoir porté pendant sept mois sa femme à bout de bras, également présente dans le Super U lors de l’attentat, a fini par s’effondrer. Après quatre ans en arrêt maladie, il a perdu son emploi et souffre aujourd’hui d’innombrables troubles psychologiques. « Je suis en vie, mais je survis », finit-il par déclarer devant la cour. Ou encore Hélène, sa compagne, qui après plusieurs mois d’apathie s’interroge : « Je n’ai pas pris de balle, mais est-ce que je vis encore ? » S’ils habitent encore ensemble, tous deux admettent que leur « vie de couple s’est arrêtée le jour de l’attentat ». Céline, Virginie, Charlotte, Romain, Céline… tous confient, mouchoirs à la main, leur difficile reconstruction. « Au départ, j’ai refusé le suivi psychologique parce que je pensais être suffisamment forte pour tout surmonter. Mais finalement, j’étais pas si forte que ça… », résume Virginie qui a, depuis, connu un divorce. Vient enfin Charlotte. Pour venir jusqu’à Paris, elle n’a pas pu prendre le train ni l’avion. Depuis l’attentat, elle fuit les foules, redoute chaque claquement de porte ou bruit sourd. La veille de l’audience, encore, prise dans une foule, cette ancienne employée du Super U de Trèbes a fait une crise de panique. Un traumatisme psychologique qui l’empêche de « voir ses enfants grandir ».

Pour ces Français ordinaires, le traumatisme est d'autant plus grand que jamais ils n'auraient imaginé que dans leur petit « village » de Trèbes, il y aurait un jour un attentat. Surtout pas la famille d’Hervé Sosna, client assassiné par le terroriste, hommes de lettres « discret » qui n’avait jamais quitté Trèbes et ne semblait aspirer qu'à la tranquillité.

Exemple d’Arnaud Beltrame

À quelques mètres de ces employés du Super U, sur un banc voisin, des chemises bleu ciel se serrent en cette fin d’après-midi. Plusieurs gendarmes sont venus écouter le témoignage de la famille Beltrame et rendre hommage à l’un des leurs, « mort au combat ». Nicole Beltrame, mère d’Arnaud Beltrame, est la première à s’avancer. D’un débit très rapide, elle martèle l’essentiel dès le début : « Arnaud ne s’est pas sacrifié, il est mort au combat. » Un sentiment partagé par son fils, Damien, qui déclarera, quelques instants après : « Arnaud est mort au combat. Il n’est pas une victime, il n’a pas baissé les bras. Ça me rassure de me dire qu’il s’est dressé contre le terrorisme islamiste, qu’il a été lui-même jusqu’au bout. » Interrogé sur l’épitaphe inscrite sur la tombe de son frère - « Qui ose gagne », devise du 1er régiment parachutistes d'infanterie de marine -, Damien ajoute : « Je préfère les héros vivants. Mais là où Arnaud a gagné, c’est qu’il a encouragé, par son exemple, de nombreuses personnes à s’engager dans l’armée. » Mère et fils appellent désormais à ce que « justice soit faite » : « Il y en a marre, de ce laxisme. »

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Nombre de politicards se sont damnés pour un bulletin de vote en accordant toujours plus aux demandes des immigrés. Ils ont oubliés que leur devoir était de veiller à la sécurité de leur peuple. Ils ont oubliés les conseils du général de Gaulle quand il donnait les raisons l’ayant conduit à abandonner l’Algérie. Quant aux traitres qui ont aidé aux massacres contre les populations Françaises en Algérie,il aurait été préférable qu’ils fussent condamnés à la place des militaires qui certes avaient désobéi mais n’avaient fait que leur devoir de soldat.

  2. Pourquoi parler d’islamisme ;c’est une digression inutile ;c’est l’Islam qui tue.
    Le colonel Beltrame s’est conduit en soldat, en gendarme, en officier ;comme précisé, il n’est pas une victime

  3. « Nathalie qui a réussi à faire condamner ces militants vegans. » Plus exactement Nathalie a réussi à faire condamner ces terroristes vegans.

  4. Jamais on ne comptabilise les victimes « collatérales » de ces attentats, qui font en réalité beaucoup plus de victimes que les assassinés ! Mêmes ravages, par exemple, dans la famille de la petite Lola, comme son père en a témoigné récemment.
    Et surtout une fois de plus quasi-omerta sur ce procès dans les médias, qui préfèrent nous abreuver depuis plusieurs jours de la vie des agriculteurs. Il n’y a pas qu’eux qui souffrent et se suicident, même si je soutiens entièrement leur combat.

  5. En réponse à Jean Aymar :
    Commentaire malvenu et désobligeant. Ce sont des victimes d’une idéologie mortifère, point barre.

    • C’est sans doute ce qu’il a voulu suggérer ;mais certaines victimes, par leur vote ont peut être contribué à cette effrayante situation dans notre pays.

  6. Trèbes, 5416 hab. en 2021 … existe-t-il encore un endroit en France pour échapper à ces gens ? Je ne le crois pas, désormais tout est gangréné jusqu’à la moelle, impossible d’y échapper. Cela signifie qu’il ne reste que deux choix possibles, capituler ou se battre. On sait déjà quel parti ont choisi nos gouvernants …

  7. Mission impossible, des Islamo-gauchistes en passant par le chef de l’état jusqu’à la tête de l’Union Européenne de Madame Von den Layenne l’islam est totalement incompatible avec la civilisation Occidental. Même en mettant sous le tapis les différences jamais on pourra les effacer ce qui pourri la vie des antagonistes de part et autre. Ils sont venus pour les avantages sociaux mais çà ne peut durer qu’un temps, tôt ou tard il faudra les revoir non seulement à la baisse mais aussi à la disparition et çà, çà vas coincer fort.

    • L’islam incompatible avec la civilisation occidentale ? Mais pourquoi serait-il compatible ? L’islam n’a rien d’occidental et ne peut être compatible avec notre République et notre mode de vie. Se poser cette question est aussi saugrenu que de se demander si la laïcité à la française est compatible avec la charia. L’islam n’a rien à faire dans nos sociétés occidentales, il doit être relégué, comme toute religion, à la sphère privée.

  8. A chaque sondage, les musulmans nous disent que notre société ne leur convient pas, qu’elle n’est pas compatible avec leurs aspirations. Ils faut peut-être les écouter : notre société n’est pas faite pour l’islam.

  9. Peut on encore espérer que la justice soit à la hauteur . Ces gens ont vécu l’horreur comme tant d’autres par la faute des élus depuis plus de 40 ans qui ont ouvert et ouvrent encore les portes à nos bourreaux . Les grands coupables ce sont eux , ce sont eux qui devraient être devant une cour de justice pour répondre de ces crimes , de ces viols et ces attentats qui ont fait tant de victimes , trop de victimes dans ce pays . Et combien de ces criminels , fichés S , connus de la justice circulent librement par la faute de ces élus .

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