Aubervilliers inaugure sa « première boulangerie pas halal »

Certains habitants du 93 voient d'un très mauvais œil l'ouverture de ce commerce de bouche traditionnel.
Capture écran Boulangerie Pas à pas
Capture écran Boulangerie Pas à pas

C’est un événement qui n’est pas passé inaperçu. Vendredi 28 février dernier, la mairie d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, a annoncé sur sa page Instagram l’ouverture d’une toute nouvelle boulangerie située sur la place de l'Hôtel-de-Ville. « Vous trouverez des délicieuses viennoiseries, pâtisseries et des snacks salés », a indiqué l’équipe municipale, recommandant chaudement à ses followers les gourmandises de cet établissement qui se décrit lui-même comme une boulangerie « traditionnelle ».

Une ouverture qui ne fait pas que des heureux

En commentaires, de nombreux Albertivillariens se sont réjouis de l’arrivée de ce commerce flambant neuf : « Ça fait du bien, de bonnes pâtisseries ! », « Parfait pour un brunch le dimanche », « Enfin des traditions et du pain au blé ancien, j'en rêvais sur Aubervilliers ! »… À croire qu’il y aurait une pénurie de boulangers, dans ce coin de l’Île-de-France.

Sur X, en revanche, les réactions ont été plus nuancées, voire même hostiles. C’est le cas d’une toute jeune femme, qui se présente comme woke, en pleine transition de genre, pro-palestinienne et pro-Black Lives Matter. « Première boulangerie PAS halal qui a ouvert à Aubervilliers !!! J’vous jure, c’est du jamais-vu, a-t-elle réagi, n’en croyant pas ses yeux. J’ai voulu prendre un sandwich, j’étais choquée de voir du porc. Mais qu’est-ce que devient mon 93 adoré ? »

https://twitter.com/nosferafemme/status/1909676948487360783

En dessous de ce tweet liké plus de 14.000 fois déjà, d’autres « racisés » ont également fait part de leur désarroi : « Boycottez ! », « C’est le Grand Remplacement à l’envers ! », « C'est ça, aussi, la montée du fascisme », « Je dégage, je veux pas voir Aubervilliers gentrifiée », « Pleurez, les racistes, la France est musulmane. Si vous n'êtes pas contents, libre à vous de quitter notre territoire »… Que de bienveillance et d’envie de vivre ensemble !

À leur décharge, il semble en effet que les boulangeries traditionnelles aient changé de visage, ces dernières années, à Aubervilliers. La plupart de ces commerces sont désormais tenus par des Français d’origine arabo-musulmane. Il suffit de consulter le Top 10 des boulangeries à Aubervilliers proposé par les Pages jaunes et, en parallèle, l’annuaire officiel des entreprises afin de connaître l’identité du gérant de chacune. Vous n’y verrez que des patrons aux prénoms orientaux : Anouar, Mustapha, Hammou, Mabrouk, Boubakr, Mohamed, Abdellah, Tarek…

Un territoire profondément islamisé

Si certains déplorent à chaudes larmes la récente « gentrification » d'Aubervilliers, les bouleversements démographiques opérés ces dernières décennies restent encore très visibles. Ils se mesurent à la multiplication de commerces communautaires, aux noms donnés aux établissement scolaires (école Malala-Yousafzai, école Wangari-Maathaï, collège Miriam-Makeba) ou encore à la grande effervescence qui surgit immanquablement lors des fêtes musulmanes. Le maire de la ville, Karine Franclet, n’hésite pas, d’ailleurs, à souhaiter un « bon ramadan » à ses administrés sur les réseaux sociaux.

La réalité de ce qu’Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon nomment « Grand Remplacement » est également corroborée par les chiffres. En 2021, France Stratégie - institution autonome placée auprès du Premier ministre – avait publié une cartographie permettant de visualiser l’évolution de la part d’habitants issus de l’immigration, quartier par quartier. On y avait notamment appris qu’à Aubervilliers, la proportion des jeunes de 0 à 18 ans nés de parents immigrés extra-européens atteint… 70 %. « Le "Grand Remplacement" pointe une réalité. Les chiffres officiels le montrent, des millions de Français ne reconnaissent plus le pays dans lequel ils ont grandi ! », avait alors commenté Jordan Bardella, citant la ville d’Aubervilliers en exemple.

Dès 2013, la mairie d’Aubervilliers annonçait que le nombre d'étrangers dans la ville avait bondi de 13 % en sept ans. « Les nationalités regroupées les plus représentées à Aubervilliers sont celles des pays du Maghreb. Les Algériens, par leur nombre, occupent la première place parmi les étrangers », expliquait-on. Mais tout ceci était vu comme une tendance anodine, voire heureuse : « L’importante proportion de la population étrangère au niveau municipal s’explique par une histoire d’accueil de nombreuses vagues d’immigration qui ont construit l’identité de la ville. »

Voilà comment, dix ans plus tard, l’ouverture d’une boulangerie non halal peut paraître comme une incongruité aux yeux des habitants d’Aubervilliers.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

93 commentaires

  1. Bravo à ce courageux boulanger pour son acte de résistance. La vidéo fait penser au rapport que Bruno Retailleau s’apprête à publier, dans lequel sont recensés les musulmans soupçonnés d’appartenir aux Frères musulmans – qu’Estrosi avait qualifiés de « cinquième colonne » -, c’est-à-dire infiltrés dans les hautes sphères de la société (journalistes, politiques, artistes, etc.). Le nom de Karim Zeribi y figure en bonne place.

  2. Les soucis ne vont pas manquer d’arriver pour ce commerce , bonne chance mais dans un an , on en reparlera .

  3. Bébert, un de mes potes, boulanger né à Aubervilliers de père en fils, me disait l’autre jour dans son langage enfariné que dans sa ville « le porc de l’angoisse, c’est de se trouver dans une quiche lorraine un jour de ramadan ». Je ne comprenais pas bien sa jactance, lui qui ne finit pas de vendre des croissants au beurre. Al lala lala !….

    • Tout le monde sait qu’il y a des lardons dans une quiche lorraine. Personne n’est obligé d’en acheter et d’en manger. Je ne vois pas où est le problème?…

  4. C’est très courageux de la part de ce boulanger de s’installer avec une boulangerie traditionnelle au centre d’une ville dont le nom  » fleur bon la France d’avant » mais qui hélas c’est laisser envahir par une migration agressive qui n’a qu’une idée en tête éradiquer tout ce qui est français occidental – Bonne chance à ce Boulanger qui défend encore le patrimoine gastronomique français –

  5. Pourrait-on m’expliquer le terme « halal » s’agissant d’une boulangerie, à moins que, phénomène nouveau, chaque grain de blé soit abattu à vif sans être étourdi avant d’être moulu.

    • Les boulangeries ne vendent pas que du pain, mais aussi des snacks… par exemple sandwiches et quiches lorraines, lesquels doivent NE PAS CONTENIR DE PORC si le commerce est halal.

      • Justement, cette boulangerie n’est pas halal. Les clients n’ont qu’a continuer à aller là où ils allaient avant. LIBERTÉ…

      • Il y a forcément, soit du jambon, soit des lardons dans une quiche, sinon , ce n’est pas une  » quiche ». Des tartes aux légumes, ou au fromage?

  6. « une histoire d’accueil de nombreuses vagues d’immigration qui ont construit l’identité de la ville. » Tout est dit, rien à ajouter.

  7. Pauvre boulangé il tiendra pas longtemps sa boulangerie sera bientôt vandalisé le 93 n’est plus la France .

    • Alors de quoi va-t-on bien pouvoir les accuser ? L’extrême Gauche est classée « à Gauche » par le gouvernement et pourtant l’extrême-en-tout a été dépassé depuis bien longtemps…

  8. TOUT a été anticipé par Z… il y a déjà (trop) longtemps. Les français « regardent » ça comme une fatalité. Qui commence maintenant à devenir un pal, bien profond !

  9. Le malheureux boulanger « non halal » peut s’attendre à quelques représailles. Il y a une tolérance au couffar très limitée à Auber…

  10. Une reconquête partielle de territoire, une municipalité bien optimiste. On en reparle dans quelques mois  ? Des artisans courageux, ça c’est sûr, je ne voudrais pas être à leur place. J’ai connu des commerces et particulièrement des boulangeries qui, après des mois d’insultes, de harcèlement, de dégradations et de menaces, ont fini par brûler  !

  11. Amie des animaux et sincèrement soucieuse de leur bien être, je ne mange pkys que du porc. En effet, ces derniers ne subissent pas l’abattage barbare. Idem pour mes pâtisseries et pains, dans lesquels j’utilise saindoux, bière et alcools forts dans mes pâtisseries et confiseries maisons et celles que je produits pour diverses associations et kermesses. Ceux à qui cela déplaît peuvent effectivement s’approvionner dans des pays où tous ces produits délicieux et sains sont interdits.

    • Tout est bon dans le cochon. Et vive les porcheries bretonnes, jambons, saucissons et andouilles (c’est nous!)

  12. C’est fou ,comme ces gens , dans leur tweet, donnent raison a ceux que l’on accusent d’être d’extrême droite. Ils vont jusqu’à nous accuser, d’être chez eux, et qu’on a qu’a partir … quelle honte , voila le résultat de toutes ces politiques laxistes de des dernières décennies. C’est une bonne chose cette boulangerie; J’espère que les boucheries HALLAL qu’on nous impose, seront bientôt remplacées par nos bons vieux commerces de chez nous. Qu’ils aient les leurs, oui, mais qu’ils nous laissent les nôtres ! ! !

    • Maheureusement dans certains communes un retour en arrière sera quasiment impossible, tant que nous n’aurons pas un gouvernement « à poignes ». La population de ces endroits est majoritairement exogène ; elle y élit des personnes de la même identité… Pauvre France !

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