Autonomie, le risque épidémique : après la Corse, la Bretagne ?
Depuis l’accession de l’île-de-beauté à un début d’autonomie relative, il était logique que d’autres provinces françaises plaident à leur tour pour un « statut particulier ». Ainsi, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne (ex-PS), vient-il de demander à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Gérard Larcher, président du Sénat, que le cas breton soit à son tour examiné.
Sans surprise, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, s'y oppose et poste illico, sur X : « #Corse il fallait s’y attendre hier le président du #Sénat Gérard Larcher a reçu une lettre du pdt de la région Bretagne pour demander à son tour la modification de la #Constitution #BoitedePandore »
#Corse il fallait s’y attendre hier le président du #Sénat Gérard Larcher a reçu une lettre du pdt de la région Bretagne pour demander à son tour la modification de la #Constitution #BoitedePandore
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) March 12, 2024
De son côté, Gérard Larcher affirme : « Je ne transigerai pas sur l’unité et l’indivisibilité de la République. »
Force est de constater que si Gérard Larcher est parfaitement dans son rôle de républicain de stricte observance, le cas du Vendéen Bruno Retailleau peut laisser pensif. En effet, la République n’a pas toujours été bonne fille vis-à-vis de sa terre natale, ravagée par les colonnes infernales du général Turreau. Comme quoi l’homme n’est pas rancunier.
Un « totem républicain » bien mal en point ?
Au-delà de ces polémiques - le RN est contre ces « statuts particuliers » alors que Reconquête est pour -, tel qu’expliqué hier en ces colonnes, une question demeure : le totem républicain ne serait-il pas en perte de vitesse ? En effet, dans une République plus tournée vers la mondialisation et l’Europe que vers ses propres terroirs (désormais appelés « territoires »), dans un pays qui se plie chaque jour davantage à des revendications communautaires d’importation – voile islamique et Gay Pride, menus halal dans les cantines scolaires et toilettes non genrées –, il n’est pas incongru que l’identité provinciale fasse figure d’ultime recours pour des Français se sentant désormais oubliés par la capitale où tout se décide peu ou prou. Et dans leur dos le plus souvent, tant qu’à faire.
Certes, la France n’a pas attendu la république jacobine pour devenir centralisatrice, Colbert était déjà passé par là, sachant qu’au contraire de nos voisins européens, c’est l’État qui a ici créé la nation plutôt que le contraire. Pour autant, nos monarques de l’Ancien Régime étaient « rois des peuples de France ». La Bretagne, au même titre que les autres provinces (Normandie, Bourgogne et autres), bénéficiait alors de droits coutumiers. C’est la Révolution française qui a mis à bas ce bel et fragile édifice, massacrant au passage les Français dubitatifs devant tant de sollicitude républicaine.
Vers un effet domino ?
Depuis, la République, non sans violence – le fameux « interdit de cracher par terre et de parler breton » –, s'imposa. La Troisième du nom fut même particulièrement intransigeante en matière d’immigration, légale comme clandestine, tout en assurant une école dont les lustres ne sont plus aujourd’hui que lointain souvenir.
Inutile de préciser que la situation a changé depuis. Résultat ? Cité par Le Figaro, le constitutionnaliste Benjamin Morel affirme : « On entre dans une concurrence identitaire, les Corses visent le statut de la Nouvelle-Calédonie. Les Bretons visent le statut de la Corse, et ainsi de suite. »
Mais à qui la faute ? Sûrement pas à ceux qui se réfugient dans une identité locale, faute d’identité nationale : Corses et Bretons préfèrent ressembler à la terre les ayant façonnés, de génération en génération, plutôt qu’à l’affiche, bienveillante et inclusive, des JO façon Anne Hidalgo. Qui pourrait les en blâmer ?
Aujourd’hui, la seule à se prévaloir de manière cohérente de ces fameuses « valeurs de la République », dont les contours demeurent néanmoins à définir, n’est autre que Marine Le Pen. Certains le lui reprochent, mais si ces mêmes « valeurs » n’avaient pas été abandonnées dans le caniveau, elle n’aurait pas eu besoin de les y ramasser avant de haut les brandir…
Au fond, si certains ressortissants des « peuples » de France entendent retrouver une souveraineté immédiate, loin d’une nation qui se délite de jour en jour, c’est peut-être qu’ils ont leurs raisons. Et ces dernières ne sauraient être que mauvaises.
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36 commentaires
et pourquoi pas les Bretons ne demanderaient-ils pas leurs autonomie, ainsi que les Alsaciens, les Basques Etc .
Ce président mondialiste détruit petit à petit la France sous ses airs de petit ange
Ben oui, si on est pour l’identité nationale au niveau européen, il faut accepter l’identité régionale au niveau national. Ah là là la vie n’est pas facile!
Il me semble que c’est l’Alsace qui a été abandonnée par la France. Priorité donc à l’Alsace pour obtenir son autonomie. L’Alsace, les Alsaciens abandonnés, donnés par la France à une puissance étrangère. Comment se fait-il que machiavel n’a pas pensé à demander pardon comme il l’a fait pour l’Algérie, pays pour lequel les Français, con-tribuables spoliés, ont versé un pognon de dingue pour développer (routes, chemins de fer, écoles, hôpitaux, etc.) ce pays sous-développé.
Oui, à ce propos, puisqu’il faut rendre tout un tas de choses aux différents pays, il faudrait que ces pays rendent ce que la France ( et les autres) y ont laissé !
A quand l’indépendance de la Flandre ?
Et la Savoie aussi !
L’Europe a besoin d’affaiblir les états pour en grignoter le pouvoir. Quoi de mieux que des régions puissantes pour ce faire? Il sera bien plus facile quand les états seront à terre de mettre au pas chaque confetti. Cependant je comprends les corses de tenter de ne pas sombrer avec le paquebot France.
C’est la conception d’une Europe régionalisée a l’image des Etat unis avec une gouvernance Bruxelloise c’est aussi le moyen de faire prendre position aux divers partis comme le RN qui est contre
« Et ces dernières ne sauraient être que mauvaises » !! À voir, parce que si la Bretagne peut se passer de l’état Français de par son économie florissante, la Corse ne vit que des subventions françaises et européennes. Et une autonomie pure et dure de la Corse serait, peut-être bonne pour les contribuables si demain ces derniers ne jouaient plus à la crémière et son joli sourire ! (le beurre l’argent du beurre et le sourire ……, vous connaissez la chanson).
Je pense que mon pays basque y a droit lui aussi, langue et culture bien plus anciennes que la Corse.
Ils ne nous auront rien épargné ! Ils ouvrent maintenant la boîte de pandore de l’autonomie de la Corse avant celle des Antilles… et d’autres Régions telle la Bretagne etc… tout ça en organisant l’invasion et la mexicanisation de la France pays à la dérive !
Si on en arrive à cette situation, C’est une manière de préserver les cultures régionales qui ont fait la France et qui refusent la dilution du peuple national dans l’européisme, le mondialisme !
Aujourd’hui la Corse, demain la Bretagne, après-demain … la Seine-Saint-Denis, avec les conséquences qu’on imagine. Nous assistons à la fin de la France en tant que nation, nous allons vers un morcellement en petits territoires plus ou moins autonomes, avec leurs lois, leurs règles, leur langue, leur financement, etc.
Et l’Alsace devrait le demander aussi . Nous ne nous reconnaissons plus dans ce pays , nous voulons retrouver la terre léguée par nos ancêtres par cette contrée détruite par les parigots et l’UE .
Des nordistes qui veulent l’indépendance nationale, pour cause d’islamisme rampant ??? Alors qu’ils ont TOUJOURS ostracisé(e)s et insulté(e)s, les Sudistes Pro-FN sur ce sujet depuis 1980 ! Ils ont pas de figure ces gens !…
Puis les basques, les alsaciens , les régions deviendront les lands de l’état Européen, la France et les états historiques auront disparu !!!
ne rêvez pas, c’est très plausible, et ce serait la résolution de problèmes « nationalistes » insolubles : quelques individus sont plus matables qu’une Nation