Avant Avignon, des artistes en panique à l’idée de l’arrivée du RN

Capture d'écran X
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À quelques jours du Festival d’Avignon et son lot de « créations », dont certaines œuvres subventionnées laissent à désirer, les artistes sont fébriles. Voyant le RN aux portes du pouvoir, ils ont peur. Peur pour leur liberté de s’exprimer, mais aussi et surtout peur de se voir couper les vivres.

Certains choisissent de « décrire toute la palette du racisme, ses différents degrés, jusqu’à son inverse, la bienveillance ou la culpabilité », telle Julie Delpy, qui réalise le film Les Barbares (en salles le 18 septembre). Elle nous raconte l’histoire d’un joli village qui accueille de charmants réfugiés syriens. Mais, hélas, lit-on dans le synopsis, « certains, dans ce charmant petit village breton, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil. Alors, au bout du compte, c’est qui, les barbares ? » Vous avez la réponse ?

Une propagande immigrationniste qui devient d’autant plus insupportable que le cinéma français est financé en partie par le contribuable, y compris pour les films qu’il déserte. Ainsi, le sénateur LR Roger Karoutchi pointait, dans un rapport en 2023, dont le titre « Itinéraire d’un art gâté : le financement public du cinéma » laisse aisément présager le contenu, « l'abondance de moyens » dilapidés au service du septième art (financé à hauteur de 31 % par des fonds publics en 2021) et appelait l'État à être plus regardant.

D'autres vont se plaindre sur les plateaux télé. À l’instar d’Ariane Ascaride, comédienne engagée contre le réchauffement climatique, pour la diversité et l’égalité hommes-femmes dans le cinéma et l’audiovisuel, artiste militante donc, qui s’exprimait chez BFM TV, le 19 juin. Pour cette dernière, en cas de victoire du RN aux législatives, « c’est sûr, tout ce qui est (sic) les théâtres subventionnés, qu’est-ce qui va rester comme subventions ? […] Je suis sûre qu’ils vont faire disparaître les intermittents. […] Ils s’en prendront pas à la culture, ils s’en foutront, ils enlèveront l’argent, c’est tout, puis de toute façon, ça a toujours été comme ça. »

« Fake news » à charge

Déjà, en avril 2022, Roselyne Bachelot, encore ministre de la Culture pour quelques jours, signait une tribune dans Libération, accusant Marine Le Pen de « mettre au pas les artistes, les journalistes et les responsables d’institutions culturelles ». Des accusations aussitôt réfutées par l'intéressée, qui répondait à France Bleu : « N'ayez aucune inquiétude. J'aime autant la culture que vous et je ferai tout pour la développer au maximum dans notre pays. » L'occasion de confirmer qu’elle maintiendrait le régime des intermittents du spectacle : « C'est un régime qui coûte cher, c'est vrai. Mais c'est un choix, parce que sans ce régime-là, il n'y a plus d'offre culturelle possible, il n'y a plus de création culturelle possible. » Concernant le nerf de la guerre (ces précieuses subventions), Marine Le Pen ajoutait : « Je ne choisis pas les subventions que je donne en fonction de la proximité politique des gens. C'est peut-être ce qui me différencie des autres. »

Ainsi, bien des contre-vérités régulièrement médiatisées nourrissent les inquiétudes des gens du spectacle. Ceux-ci feraient mieux de regarder la politique déjà appliquée par des municipalités RN. À Perpignan, par exemple, Louis Aliot, contacté par nos soins, dénonce à son tour ces faux procès : « On nous accuse toujours de vouloir tout déconstruire et tout arrêter. Ce n'est pas ce que j'ai fait dans ma ville. Il faut de la culture pour tout le monde, il n'y a aucune raison d'en priver ceux avec qui nous ne partageons pas un certain nombre d'idées. À Perpignan, j'ai fait ces efforts-là, même si nous n'aimons pas tout. Mais nous faisons également des offres culturelles qui n'existaient pas, je pense par exemple au Festival de la culture gitane. » Et l'édile de citer, comme preuve supplémentaire, les subventions non seulement maintenues mais augmentées au Festival international de photojournalisme, alors que « son directeur est un adversaire du Rassemblement national ».

Mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Enferré dans son idéologie, le monde de la culture poursuit son matraquage, persiste et signe.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

54 commentaires

  1. C’est sûr qu’Ariane Ascaride, comédienne engagée, « cause bien la France » dans son langage… Corinne MASIERO – que j’aime beaucoup d’ailleurs, comme comédienne – se force visiblement pour « parler peuple », on la sait plus cultivée, nonobstant ses origines modestes…

  2. Je croyais que les artistes vivaient des revenus de leurs spectacles ou films qui sont fonction du nombre d’entrées de spectateurs, et bien non, ils vivent de subventions quelque soit le succès ou le bid de leurs créations.

  3. Mais oui, les artistes principalement de gôôôche sont contre la préférence nationale. Ils seront donc tout à fait d’accord, si le RN arrivait aux manettes, que le RN supprime les privilèges dont bénéficient cette caste de privilégiés, au nom de l’exception culturelle française, donc au nom de la préférence nationale. Il faut être logique et assumer ses choix idéologiques il me semble.

  4. Trop de subventions distribuées sans aucun contrôle , tue la qualité mais engraisse certains beneficiaires d’où le naufrage du cinéma français relégué dans les profondeurs du classement international

  5. L’extrême gauche a toujours voulu maîtriser la Culture, pour dominer le peuple, lui imposer ce qu’il doit penser (et donc ce qu’il doit voter). Perdre ce pouvoir, imposer la démocratie, lui est insupportable ; c’est en contradiction avec ses pulsions fascisantes (ou communistes, c’est pareil, tout cela est à l’extrême gauche) depuis toujours, de Mussolini et Staline à Kim Jong Un.

  6. Elle a raison Ascaride de se demander  » qu’est ce qu’il va rester comme subventions » si le RN est élu, bah en fait il y aura de subvention que s’il y a  » talent » avéré, sinon, dehors ! j’imagine trop bien combien tremble aujourd’hui, depuis le temps que tout ce petit monde vie aux frais de la princesse !

  7. Il est grand temps de supprimer les subventions à toutes cette culture décadente !! Le bon sens va enfin refaire surface et c’est tant mieux …..

  8. La culture façon Corinne Masiero, non merci, je passe.
    Je comprends ses injonctions à voter NFP. Le foutoir partout, c’est son genre, alors elle est cohérente.

  9. Beaucoup de candidats et peu d’élus ! C’est le risque que tous ces « artistes » prennent dès le départ. Combien atteindront le haut de l’affiche, combien resteront devant leur téléphone muet ? Être ARTISTE c’est prendre beaucoup de risques avant que votre talent, si vous en avez, ne soit reconnu, d’autant plus qu’il vous faudra, soit, avoir des relations, soit adhérer aux idées du moment. Alors sans plan B, sans ces sacro-saintes subventions, votre avenir s’annonce chaotique. Cela me fait penser à la merveilleuse chanson de Charles Aznavour.

  10. Ils ont peur de quoi les fainéants de la société ? de perdre leur assistanat d’intermittent du spectacle qui leur permet de glander 75 a 90 % de leur temps aux frais des salariés du privé ? Merci aux politique d’avoir créé ces usines à assistés que sont les festivals pour des minorités qui par ailleurs coûtent une fortune aux contribuables qui triment pour finir les fins de mois. C’est cela les valeurs Républicaines qui minent la France <<<<<il en est de même pour le cinéma Républicain. Cela étant ces minables politiques de tous poils financent à coups de millions le foot professionnel là ou cette crasse touche des millions pour juste taper dans un ballon. c'est cela aussi la République des médiocres et des fainéants.

  11. Les artistes engagés dans la haine de la France devront connaître les conséquences de la trahison de la France. Logique. Évident. En outre c’est une mafia intolérante de copinages, qui empêche les vrais talents de travailler. Patience : grands artistes opprimés on va enfin vous libérer !

  12. Que connaissent-ils de la culture dans le programme du RN ?
    Et puis ou se trouvent les priorités pour les citoyens Français qui ne parviennent pas à terminer leur mois, à se nourrir correctement ,eux et leurs enfants ,ces nombreuses familles qui ne peuvent se payer de loisirs,une place de cinéma ou de théâtre?

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