Aya Nakamura ou le Grand Remplacement musical

aya nakamura

La presse est unanime. Avec son palmarès haut en couleur, la cérémonie 2024 des Victoires de la musique, qui se tenait vendredi soir à la Seine musicale, a tenu toutes ses promesses. Certes, la diaphane Zaho de Sagazan s’est imposée comme grande gagnante de la soirée, mais ce sont bien les représentants des musiques dites « urbaines » qui ont fait sensation. « Ces genres, généralement snobés par le passé, n'ont jamais récolté autant de nominations majeures aux Victoires de la musique », s’est réjoui France Info. Leur domination s’est en effet confirmée au fil de la soirée et des artistes récompensés : Gazo dans la catégorie de l'artiste masculin de l'année, Josman pour l'album, Meryl pour la révélation féminine et la révélation scène, Yamê pour la révélation masculine, Damso pour le concert, Shay pour la création audiovisuelle et surtout Aya Nakamura pour l'artiste féminine de l’année. Le trophée remis à cette dernière viendrait d’ailleurs « réparer un oubli fâcheux », selon BFM qui s’indignait que l’interprète de Djadja n’avait remporté jusqu’à présent qu’une seule seule Victoire. Justice pour Aya !

Le chantage au racisme

Il faut bien comprendre que ce palmarès tout sauf mérité est le fruit d’un intense lobbying. Depuis des années, les diverses cérémonies de remises de prix, en Occident, sont dans le viseur de militants qui leur reprochent un cruel manque de « diversité ». En clair, les minorités ethniques n’y seraient pas assez récompensées. Le reproche était fait hier aux Oscars et aux Grammy Awards aux États Unis ; il est fait aujourd’hui aux César et aux Victoires de la musique en France. « Où est passée la diversité musicale ? », avait dénoncé Télérama, en 2022, pointant pudiquement « une sélection trop homogène ». La militante racialiste Rokhaya Diallo avait fait la même observation, les pincettes en moins : « Tous les artistes sélectionnés par le jury sont blancs », avait-elle tweeté. Certains rappeurs avaient également exprimé leur colère, comme SDM qui appelait à « boycotter cette cérémonie à la con », ou encore Ninho qui se sentait « exclu ». « J’ai vendu 1,6 million d’albums, c’est à quel moment qu’on gagne une Victoire de la musique ? », avait-il confié au Parisien, estimant sans doute que succès commercial et talent allaient forcément de pair.

Sous le feu des accusations de racisme, le patron des Victoires promit d’opérer des changements dans le processus de sélection afin de mieux mettre en avant les artistes issus de la « diversité ». Mission accomplie en 2024 avec le sacre d’Aya Nakamura, élue chanteuse de l’année. Pour rappel, la Franco-Malienne s’est fait connaître avec le titre Djadja dont les paroles font en effet honneur à la chanson française : « Oh, Djadja. Y a pas moyen, Djadja. J'suis pas ta catin, Djadja, genre, en catchana baby, tu dead ça… » Un vrai monument de poésie.

Un marché du disque en état de mort cérébrale

Cette déplorable cérémonie n’est en réalité que le symptôme d’un marché du disque en pleine déconfiture. Amorcée il y a quelques décennies, la baisse de qualité de la chanson française s’est encore accélérée depuis le début des années 2000. Aujourd’hui, elle a quasiment disparu. Il suffit de regarder, chaque semaine, le classement des morceaux les plus téléchargés en France. Le rap y règne en maître, occupant généralement entre 20 et 25 des 30 premières places. Le Grand Remplacement, c’est cela aussi.

On a coutume de dénoncer l’idéologie du cinéma français ; la situation est encore pire dans le monde de la musique. Mais peut-on encore parler de « musique » ? Certains labels qui, hier encore, étaient respectables se sont spécialisés dans ces productions « urbaines » riches en basses mais dépourvues de la moindre mélodie et dont l’agressivité des sonorités n’a d’égale que la pauvreté des textes. Les clips vidéo n’ont guère plus d’ambition et se limitent, la plupart du temps, à une succession saccadée d’images recyclant jusqu’à la nausée tous les poncifs des cités : immeubles, tags, capuches, drogue, armes à feu, etc. Le matraquage est permanent et n’épargne, hélas, pas nos enfants. À force d’être exposés à cet univers sonore et visuel, ils s’y habituent et y prennent goût. C’était, d’ailleurs, l’image la plus triste de la cérémonie des Victoires 2024 : on a pu apercevoir dans le public toute une jeunesse française gesticuler maladroitement sur des sons rap, totalement perméable et désormais parfaitement assimilée à un folklore étranger.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

56 commentaires

  1. Cela participe à la déconstruction programmée. Du passé faisons table rase..la médiocrité la laideur la vulgarité doivent remplacer tout ce qu’était la France qui n’est plus éternelle et qui est même en train de disparaître. Et les programmes Tv? Et toutes ces séries dont la jeunesse s’abreuve sans discernement ? Après l’école, le lavage de cerveau continue même dans les loisirs. Et ces générations de lobotomisés, qu’apprendront-ils à leurs enfants ? Mais c’est bien connu on manipule plus facilement un peuple inculte et ignorant..jeunesse française réveille toi!

  2. J’ai souhaité regarder jusqu’au bout mais que c’était minable.
    Une Léa Salam. excitée et reconvertie en speakerine d’un paysage au ras des pâquerettes.
    Qu’il est loin le monde de nos belles chansons et de nos beaux artistes.
    Tout ceci à l’image de ce qu’est devenue la France. Pitoyable!

  3. Quand on a un président qui se montre et donne l’exemple en les recevant à l’Élysée, il ne faut plus se faire d’illusions sur notre devenir !

  4. Allez, ouste, balayons tout ce qui représente la France. Place à la « Diversité » ! Moi, cette diversité me fatigue. Elle est « too much ». J’aime la bonne mesure. Laissons faire et bientôt nous n’existerons plus.

  5. Le déclin est partout et le monde artistique n’y échappe pas. La chanson est un art mineur disait Serge Gainsbourg au grand désespoir de Guy Béard … Tous ces rappeurs de cité donnent raison à notre regretté Gainsbarre qui lui avait du talent, les autres seront vite oubliés car l’histoire ne retient que le beau et l’esthétique !

  6. Eh oui c’est l’africanisation des petits blancs en les tirants vers le bas, c’est drôle car mes parents et moi-même ayant vécu en afrique nous en faisions déjà la constatation il y a plus de 25 ans. Le vulgaire est bien à présent autant dans l’image que dans les phrases insipides et axée sur le sexe

  7. C’est l’abandon de la culture Française qui a fait il fut un temps sa renommé mondial au nom du multiculturalisme et qui a pour conséquences abaisse la qualité la rendant inintéressante. Tout ce qui faisait remarquer les qualités de notre pays s’estompent petit a petit dans l’océan de la médiocrité. Peut être qu’un jour les responsables paieront leur forfait mais j’en doute beaucoup.

  8. De mon jeune temps, j’écoutait avec bonheur Kool And The Gang, Sugarill Gang ou encore Imagination, des groupes afro américain. On ne nous bassinait pas pour autant avec la diversité ou autre fadaise de ce genre, les choses se faisaient naturellement, en ce temps là il n’y avait pas de victoire de la musique, ni même de fête de la musique, mais ça c’était avant 1981.

    • Dans mes jeunes années j’étais dingue de Ray Charles, de Mahalia Jackson, d’Ella Fitzgerald et de tant d’autres musiciens noirs. Une dinguerie durable car je les ai tous en CD à présent. Mais polluer mes oreilles avec le charabia de ces pseudo-chanteurs des Victoires de la musique, ah ça non !

  9. Je ne la connais pas et pense n’avoir rien loupé . Ici comme au cinéma ils essaient de nous imposer tout et n’importe quoi et comme pour le cinéma ils vont se planter .

  10. Un certain Jean Pierre Coffe (paix à son âme) disait souvent, il est vrai assez vulgairement, en parlant de certaines nourritures que c’était « de la m…. ». Malheureusement, la « musique » récompensée est du même genre. Il est vrai que quand on est parfaitement ignare, n’importe quel bruit fait l’affaire. Pitoyable !

  11. Comment peut il encore y avoir des Franco maliens, ce pays a fait un choix définitif et sans appel , ce sera sans la France . cette dame devrait choisir aussi on ne peut pas tout avoir .
    sinon la musique urbaine tant mieux pour elle et ses fans ce n’est pas ma tasse de thé et c’est de tout façon un choix politique or on trouve la musique politique que dans les systèmes totalitaires conclusion …

    • La communauté malienne en France se porte plutôt bien…Combien sont ils ? 800 000 , 1 million ? Quoiqu’il en soit ils n’ont pas envie semble t- il de revenir chez eux…On est tellement bien en France, même si les Français sont d’abominables racistes.

      • Tout à fait ! La France a tous les défauts de la Terre, mais on y reste, mais qu’ils ne s’inquiètent pas quand la France sera islamisée, les aides sociales, la liberté des femmes, la musique, le cinéma, etc… tout cela sera terminé ! Hélas pour nous aussi

    • Il en vas de même pour d’autre pays francophones ou notre pays deviens plus que secondaire au profit comme la Chine voir de plus en plus la Russie qui quant on leur parle de ce pays on vois bien qu’une leur se met à briller dans leurs yeux, un retour de manivelle du à nos actions politique contre la Russie.

      • pas « nos » actions mais celle du malfaisant Macron, même le petit peuple a bien compris que l’on risque bien de payer (c’est déjà fait avec l’électricité) son aide avec notre argent à son copain Zelensky, tout aussi hors sol et magouilleur que lui.

      • Qui a déclaré la guerre ( ou quasiment ) à la Russie ? Pas moi ! Cultivée et de vieille souche bourguignonne et Franc-Comtoise (et ayant eu l’occasion dans ma jeunesse d’observer in situ les africains du nord comme de plus bas.. ), familière de la rue St Guillaume, je compte pour du beurre ? Misère !

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