Bac et brevet 2022 : l’incroyable effondrement volontaire de nos diplômes

Les résultats du bac sont tombés, ce 5 juillet, et Boulevard Voltaire se réjouit pour les heureux diplômés dont certains ont bien du mérite ! D’autres en ont moins, à commencer par ces générations de politiques qui œuvrent depuis quarante ans, sans relâche, pour abaisser le niveau de nos diplômes. Le résultat est terrible et particulièrement évident si l’on considère les épreuves du brevet des collèges, censé évaluer les compétences acquises par les élèves de 3e au cours du collège, avec quarante ans de recul. Les épreuves du brevet se sont tenues, cette année, les 30 juin et 1er juillet. Les élèves ont planché sur les mathématiques, le français et les sciences ainsi que sur l’histoire, la géographie et l’enseignement moral et civique.
Avec un taux de réussite à cet examen extrêmement élevé : 88 % en 2021 ! Mais au fur et à mesure que le taux de réussite augmente, le niveau d’exigence, d’apprentissage et de compétences demandé aux élèves s’effondre.
Quand deux tiers des questions de l’étude de texte du sujet de français de 1987 de l’académie de Caen portaient sur la grammaire et le vocabulaire, moins d’un tiers des points du sujet de 2022 sont attribués à ces domaines. En d’autres termes, quand on donne à ces élèves un sujet sur la fable de La Fontaine Le Lion et le Moucheron, on préfère aujourd’hui interroger nos enfants sur le sens d’une image : « Comment l’illustration donne-t-elle à voir les effets de l’attaque du moucheron sur le lion ? » plutôt que de vérifier leur maîtrise de la langue française ! Et si l’on se demande encore pourquoi le taux de réussite du brevet en 2021, de 88 %, est si éloigné de celui de 1987 (64,2 %), la différence du niveau de réflexion nécessaire pour répondre aux questions posées lors de ces deux années nous prouve, une fois de plus, que le brevet est aujourd’hui accessible à tous sans beaucoup de travail ni d’efforts. Ainsi, la première question posée aux collégiens de 1987 sur le texte étudié, Madame Bovary, était : « Quelles sont les différentes parties du texte ? Donner un titre à chacune d’elle », tandis qu’il est aujourd’hui demandé en premier lieu aux élèves : « Qui parle au vers 1 ? À qui s’adresse-t-il ? »
Ce constat de ruine ne se limite malheureusement pas au français. Les épreuves de mathématiques de 1987, issues de l’académie de Nantes, semblent hors de portée des actuels élèves de 3e. Les élèves de 1987 avaient de nombreuses équations à résoudre dans un ensemble de nombres donné, ensemble de nombres dont n’a jamais entendu parler l’élève de troisième d’aujourd’hui, puisque cela ne figure plus dans son programme. Le sujet de 2022 ne demande plus, quant à lui, la résolution que d’une, voire deux équations, contre quatre en 1987 ! Mais que les candidats de 2023 se rassurent, un questionnaire à choix multiple leur permettra de reprendre leurs esprits sans qu’ils aient à écrire le moindre raisonnement…
Non seulement les épreuves n’ont plus rien à voir avec ce qu’elles étaient, mais les consignes finissent d’enterrer toute idée d’examen rigoureux. De nombreux professeurs se plaignent depuis quelques années des consignes du ministère de l’Éducation nationale qui leur demande de corriger les copies avec « bienveillance » et de les noter en conséquence. Selon un article du Figaro du 8 juillet 2021, les consignes distribuées à des correcteurs du Doubs lors du brevet indiquaient : « Quand un élève a réalisé de façon satisfaisante un exercice, on n’hésitera pas à lui attribuer l’ensemble des points. » De quoi retourner dans leur tombe les exigeants et fermes hussards de la République, ces instituteurs qui ont instruit les héros de 1914.
Le constat est frappant. Les programmes de l’Éducation nationale, vidés de toute substance, ont fait baisser à une vitesse hallucinante le niveau scolaire de nos collégiens, assurés d’obtenir un brevet qui a baissé de niveau lui aussi au point de perdre toute valeur… On pourrait en dire autant du bac. Nos pédagogistes et autres idéologues seront un jour condamnés à copier mille fois : « Je ne détruis pas l’école qui a fait le prestige de la France en ruinant son avenir et celui des enfants de ce pays. »
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23 commentaires
Prochainement brevet et bac seront liés l’acte de naissance…. et en plus en format pdf… cela simplifiera tout.
Oui ! L’Ecole est bien finie ! « Les Cahiers au feu, la Maitresse au milieu »….
Les pédagos et les influenceurs de toutes sortes l’ont mise à bas.
Maintenant, l’écologie fait son entrée triomphale avec le nouveau Pap(e) !
On oublie les Maths, malgré une Médaille Fields…
L’Egalitarisme forcené conduit au Désastre !