Baghdadi éliminé : et nos télés font du Trump-bashing !

Abou Bakr al-Baghdadi

En ce jour béni où Baghdadi a enfin payé pour ses crimes, on aurait pu s’attendre à un unanimisme de nos plateaux télé autour du discours de Donald Trump, au moins une joie de voir les victimes du Bataclan et les autres enfin vengées. Mais vous n’y êtes pas.

Sur les chaînes info, on a assisté à un incroyable Trump-bashing, le jour même où il nous débarrasse de notre pire ennemi. Sur LCI, Bassan Tahran a dit que Daech était une création de la CIA et que Baghdadi ne comptait plus que pour du beurre : à supposer que cela soit vrai, Trump ne peut sûrement pas être rendu responsable de la montée de l'État islamique ; quant à Baghdadi, comme il ne pèserait plus, il faudrait donc laisser ses crimes impunis ? Le fameux Tahram a même mis en doute la véracité de l’information, dans l’indifférence générale.

Mieux encore : sur Franceinfo, on a critiqué le discours de Trump, arguant qu'il se bornait à de l’autocongratulation et ne proposait rien pour empêcher la résurgence de Daech dans le futur ! C'est, aujourd'hui même qu'il a décapité l'organisation, qu'il doit rendre des comptes, et non pas savourer son succès, tout ça pour faire plaisir aux journalistes français ! Partout, on a parlé d’une litanie d’échecs diplomatiques : cessez-le-feu en Syrie, relations avec la Corée, guerre commerciale avec la Chine - ils ont la mémoire sélective, nos chroniqueurs ! Le bilan de Trump est sûrement au moins bien plus contrasté que ce que les médias en disent, c’est certain. Un de ses lapsus a été monté en épingle, bref, rien ne lui a été épargné.

La presse française ne supporte pas de voir Trump engranger les succès, elle est malade de le voir jubiler. Si Obama avait été à la Maison-Blanche en un tel moment, aurait-il subi la moindre critique ? La journée aurait tourné au concert de louanges. Tous ces journalistes oublient une chose essentielle, qui révèle leur parti pris et leur égotisme : ce sont les Français qui, de tous les pays occidentaux, ont payé le tribut le plus lourd à la folie assassine de Baghdadi. Pas un seul intervenant ne s’est félicité de ce jour de joie, qui a vu nos malheureux compatriotes enfin vengés. Sur les plateaux, pour l'instant, pas un seul proche des victimes invité à s'exprimer : lui remercierait sûrement sans aucune réserve l'action du président américain...

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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