Bardella, Dupont-Aignan et Coquerel, « traîtres à la patrie » ? Aphatie se trompe d’ancêtres
3 minutes de lecture
Il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Invité de David Pujadas pour sa traditionnelle chronique, Jean-Michel Aphatie a livré un éditorial aux allures de réquisitoire. Courageux, indigné - nécessaire, comme Télérama le dirait d'un mauvais film.
PARTIS PRIS
#PartiPris #Politique de @jmaphatie
: « Les traîtres à la France »#24hPujadas #LCI #La26 pic.twitter.com/iXCc71LJiw— 24h Pujadas (@24hPujadas) September 6, 2022
Pour lui, certains hommes politiques sont des « traîtres à la patrie ». Il assume. Phrase à la mode qui permet de ne rien assumer après l'émission. Leurs noms ? Mais très volontiers : Bardella, Coquerel, Dupont-Aignan. Leur crime ? Mais voyons : avoir osé dire que les sanctions contre la Russie appauvrissaient les Français et enrichissaient les Russes. C'est objectivement vrai, mais ça ne se dit pas. Comme les prénoms des délinquants, si vous voulez. Incroyable, ce nombre de choses vraies qu'il ne faut pas dire.
Mais attendez : les traîtres ne s'arrêtent pas là, puisqu'ils demandent carrément l'arrêt des sanctions, dans l'intérêt des Français. Aphatie s'étouffe. L'intérêt des Français n'est rien par rapport à « nos valeurs ». Après un début classique, Jean-Michel tente le double axel : c'est son métier, le patinage médiatique. Et on peut dire qu'il sait le faire, le patin. Parmi les figures spectaculaires : Poutine, c'est comme Hitler ; Bardella a l'air très (trop) bien informé de ce qui se passe en Russie ; Ségolène Royal est manipulée par l'ambassade. Un sans-faute.
Jean-Michel Aphatie a raison de s'inscrire dans une longue tradition de journalisme, mais il se trompe d'ancêtres. Ses lointains parents ne sont pas Albert Londres ou Joseph Kessel. Non, ses augustes prédécesseurs sur le chemin de la véhémence en pantoufles s'appellent Hébert, Henriot ou Levitan.
Youri Levitan, avec sa voix impérieuse et profonde, était le speaker de Staline. Son accroche, « Moscou parle ! », résonnait comme une parole divine dans les haut-parleurs de toutes les villes d'URSS. Philippe Henriot était l'éditorialiste de Radio-Paris. Son talent était même reconnu par la Résistance, qui l'assassina chez lui, devant sa femme, pour le faire taire. Hébert, l'enragé de la Terreur, réclamait des têtes dans son journal quotidien, Le Père Duchesne, avec une grossièreté sans nuances qu'il devait considérer comme plébéienne. Quand son tour fut venu - car ces gens se dévorent toujours entre eux -, Hébert l'impitoyable passa ses derniers jours, dans sa cellule, à pleurnicher comme un enfant. La véhémence en pantoufles, je vous dis.
Aphatie ne réclame pas douze balles pour les traîtres, car c'est un humaniste, mais il ne faudrait probablement pas le chercher beaucoup. Il faudrait peut-être lui rappeler que ni la Russie ni l'Ukraine ne sont nos amis. Les droitards poutinolâtres sont aussi hémiplégiques que les atlantistes ukrainophiles (on dirait une phrase de la dictée de Pivot, mais vous voyez ce que je veux dire). Cette guerre n'est pas la nôtre. Nous ne savons même pas ce que sont « nos valeurs », alors ne donnons pas de leçons aux autres, surtout quand on n'a pas la moindre idée de ce qui se passe sur place.
On peut toujours dire que Jean-Michel Aphatie, avec son goût terrifiant de l'Inquisition, est un extrémiste, mais, comme le dit Xav Maréchal (Alain Delon) à Moreau (Michel Aumont) dans Mort d'un pourri, « personne ne dira ce que vous êtes vraiment. La vérité c'est que vous êtes un con, Moreau. Rassurez-vous, il y en a d'historiques. Vos prédécesseurs s'appellent Savonarole, Fouquier-Tinville. »
Merci à lui pour cette belle tranche de rire. Rire jaune, toutefois, car les perroquets de la doxa, quand ils perdent leurs nerfs, sont comme des canaris au fond de la mine : ils annoncent l'effondrement.
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38 commentaires
Aphatie, lui n’est pas traitre, il est juste très malhonnête intellectuellement.
Je n’ai pas entendu le discours d’un journaliste, mais un prêche. La référence aux “valeurs” n’est jamais qu’une actualisation de la “volonté de Dieu”, qui ne laisse pas la place au débat ou à la discussion.
Dans ce métier, la pire traîtrise consiste à travestir la vérité, ou même en faire un objet de dégoût.
apathie n’est que le perroquet de Biden
Je suis d’accord avec Aphatie, il y a des traitres, mais pour moi, ce sont ceux qui ont bradé les fleurons de notre industrie et non ceux qu’il cite. Comme quoi chacun à ses critères
Mort d’un pourri. Dialogue de Michel Audiard (encore lui !)
Comme je préférerais avoir devant moi un bon verre de château Latapie 2018 que de voir la tronche de cet individu suffisant et surtout d’écouter les injures qu’il professe à l’envie. Mais puisqu’il parle de traître, quand il se rase le matin et qu’il se voit dans la glace, ne se dit-il jamais que c’est plutôt lui qui a la parfaite gueule de l’emploi ? En effet qu’a-t-il jamais fait pour son pays que de semer la zizanie et de détruire tout ce que certains, malheureusement peu nombreux, essayent de construire ? Quand aux Russes qu’en connait-il si ce n’est les images des goulags de Staline; mais apparemment après avoir vénéré celui-ci, il préfère désormais les descendants de ceux qui ont voulu écraser son pays et asservir l’Europe pour finir vaincus principalement pas les Russes.
« La France,ce grand pays modèle de la démocratie »,Sheilla chantait: »T’es plus dans le coup papa »,avec la répression violente et sanguinaire des gilets jaunes,les 55% d’abstention aux législatives,la France n’est certainement plus un modèle démocratique dans le monde!
Les nouvelles bases de l’Otan en Europe,voilà ce qui motive la Russie et les Etats Unis,un conflit qui sanctionne les pays européens inféodés à Washington par le biais de l’Union Européenne,qui a consulté les citoyens européens ?La guerre en Ukraine ne sert -elle pas de paravent à l’échec de notre politique économique?
Apathie aurait des » VALEURS » !!!? (morales s’entend ) …
Au micro il s’applique toujours à se doter d’un courage – donneur de leçons … paroles, paroles, paroles !
Ce vieux chroniqueur n’ est qu’ un des pions de plus de la Doxa haineuse . STRATPOL le mettrait dans la vraie info .
Il ose se réclamer » plus éthique et patriote » qu’un Dupont-Aignan ou un Jordan Bardella …
De plus il assassine au passage » la divine surprise de la semaine » , à savoir les déclarations justes , pleines de bon sens , d’intelligence et de courage de Ségolène Royal ( devant une Ruth Elkrief sans arguments) …
À tout jamais ce perroquet malveillant , devenu un cauchemar , mériterait d’être privé d’antenne .
Apathie, j’ignorais qu’il existait encore !
Ce qui est sûr, c’est que vu son train de vie, l’inflation et l’augmentation énorme du prix de l’énergie ne va pas trop le déranger !!
De plus, vérifie-t-il vraiment ses sources avant de hurler avec ses amis les loups?
tous ceux qui ne sont pas d’accord avec il insulte pour moi c’est le pire journaliste en ce moment
Le pire peut-être, mais pas le seul hélas !
« En 2016, Jean-Michel Aphatie était invité de Public Sénat dans le cadre des élections américaines. Sur le plateau, il affirma que s’il était président, il « raserait Versailles pour que l’on arrête de cultiver la grandeur de la France », des propos qui ont suscité l’indignation de diverses personnalités politiques.
Il réitère ses propos en 2022, à l’occasion d’une chronique dans Quotidien, où il fait l’analyse des campagnes des différents candidats à l’élection présidentielle de 2022 : « J’ai dit un jour qu’il fallait raser Versailles. Mais trois fois il faut raser Versailles. Parce qu’on est persuadé, encore aujourd’hui, que la politique c’est Louis XIV. »
Lu sur Wikipedia… entre autres facéties de ce grand monsieur…
a l heure de l informatique il y aurait une solution très simple : qui souhaite personnellement soutenir les sanctions contre la russie ; en cas de réponse positive le cout global des sanctions seraient répartis par prélèvement mensuels sur les impots des personnes ayant donné leur accord.
et non, le principe de la démocratie, nous en payons le prix, c’est que l’ensemble de la population paie le prix de la décision d’une majorité… d’expression, même minoritaire ; de la même façon, la majorité silencieuse paierait le prix de l’apathie, du silence, du dos tourné, lorsque les bruits de bottes frapperont à sa porte.
Selon la sainte parole apathique, nous sommes un paquet à être des traitres. Mais rassurons-nous, les prisons sont déjà pleines à craquer, elles ne pourront accueillir tous les prisonniers politiques.
Une seule parole sensée de l’ayatollah Apathie qui préconise que « des gens puissent se révolter pour avoir une presse libre ». Chiche !
Ces petits ambitieux qui décident de ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Comme le COVID, la machination de l’Ukraine commence à craqueler de partout. Apathie tente de garder debout cet empilement de mensonges.