La basilique Saint-Denis envahie par des migrants : prélude du Camp des saints ?
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Quatre-vingts personnes qui envahissent un dimanche après-midi la basilique de Saint-Denis pour protester contre le projet de loi du gouvernement Asile Immigration, c’est quoi ? La une du 20 Heures d’Anne-Claire Coudray ou de Laurent Delahousse ? Non. Pas le dimanche soir. Surtout pas le dimanche soir. Demain, y a école, on ne voudrait surtout par traumatiser les petits enfants de France qui ont déjà tant à faire avec le vilain Poutine qui fait peur avec son score de maréchal soviétique.
Alors, c’est quoi ?
Un remake en miniature ou plutôt un prélude du Camp des saints de Raspail ?
Un peu. Car nous sommes dans la basilique Saint-Denis. La nécropole de nos « rois qui ont fait la France ». Une nécropole, c’est-à-dire une cité des morts. Un cimetière, pour faire court. Les tombeaux des rois y furent déjà violés, par les révolutionnaires - les ancêtres idéologiques de Mélenchon et de ses petits camarades - en 1793, au cours d’une nuit de folie révolutionnaire. Tous les corps, devenus impossibles à identifier, furent ensuite réunis dans la crypte derrière deux dalles de marbres... Et, ironie de l’Histoire, nique aux révolutionnaires, Louis XVI, Marie-Antoinette et Louis XVIII y reposent aujourd’hui. La basilique Saint-Denis, c’est aussi une église, c’est-à-dire un sanctuaire. Un édifice dans lequel est dressé une sorte de coffre, là-bas, au fond de l’église. On appelle ça un tabernacle. À l’intérieur de ce tabernacle, les catholiques croient qu’une personne est présente : Dieu. Bref, un lieu qui en appelle au respect, pour employer un mot relativement « laïque » et passe-partout.
Il est donc autour de 15 heures, dimanche après-midi, lorsque quatre-vingts personnes envahissent la basilique. 15 heures : à peu près l’heure où la tante Léonie devait mettre son chapeau pour se rendre à vêpres dans La Recherche. Une France qu'on peut penser engloutie dans un lointain passé, à regarder la vidéo montrant cette invasion de la basilique. Elle tourne sur les réseaux sociaux. Brut de fonderie, pas de commentaires, pas de trucage, pas de fake news. La réalité. Des gens qui courent, hurlent, rigolent, sifflent, aboient dans le mégaphone, déploient une banderole à l’intérieur de l’église. Visiblement, tous ces gens ne viennent pas à vêpres.
Alors, comment qualifier cet acte ? Une profanation ? C’est comme ça qu’on aurait dit, du temps de tante Léonie. Eh bien, non, apparemment. Car à écouter l’employé de la basilique, selon Le Parisien, "ils ont été très respectueux. Ils ont fait du bruit, c’est tout. Il n’y avait aucune agressivité." On est rassuré. La messe qui devait avoir lieu a tout de même été annulée. Des propos qui illustrent, en tout cas, le haut niveau de relativisme dans lequel notre société est tombée. Le haut niveau de soumission, peut-être, aussi. L’évêque du lieu a-t-il protesté ? J’ai cherché en vain un communiqué mais suis prêt à faire amende honorable si on me le transmet. Y aura-t-il une cérémonie de réparation ? Un doute voltairien m'envahit.
Derrière cette manifestation, cette profanation, l’extrême gauche n’est pas loin. Après évacuation de l’église, ce « collectif » se déporta devant le commissariat de police où l’on put apercevoir le député de La France insoumise Éric Coquerel. En 1793, les idéologues de la Révolution allaient chercher chez les sans-culottes de Paris les exécuteurs de leurs basses œuvres pour profaner les sanctuaires catholiques. Aujourd’hui, leurs héritiers ont trouvé leurs remplaçants. Remplaçant est le mot juste. Les méthodes sont, certes, plus douces. Mais l’esprit reste : foutre en l’air la France, ou du moins ce qu'il en reste.
Notons que lorsque des identitaires déployèrent, en 2012, une banderole sur le toit d’une mosquée en construction à Poitiers, l’affaire avait fait beaucoup plus de bruit…
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