Bataille d’idées : la légalisation du cannabis ? Parlons-en !
3 minutes de lecture
D'abord, ce rappel : les criminologues n'ont pas à fixer les règles sociales, fussent-elles pénales, ni à distribuer injonctions et leçons de morale. Ils doivent, en revanche, éclairer les débats à thème criminel ; préciser, corriger, fournir des faits de leur compétence ; bien sûr, informer l'opinion.
Informer : tâche délaissée par les médias "d'information", désormais voués à vanter la merveilleuse mondialisation, le reste étant censuré ou dénoncé comme "fausses nouvelles" et cris de "haine". Sur l'inepte "haine", d'abord : le criminologue ne "hait" pas plus son sujet d'étude que le biologiste ne "hait" le virus sous son microscope. Car, pour citer le grand écrivain anglais G. K. Chesterton, "le bon soldat ne combat pas par haine de qui est devant lui, mais par amour de ceux qui sont derrière".
Passons à la légalisation du cannabis dont, aux États-Unis d'abord, les médias font une panacée : vider les prisons d'anodins fumeurs de joints qui y croupissent ! Les cartels de la drogue au chômage ! Des milliards de taxes pour les États légalisateurs ! Baisse de la criminalité ! La fumette, moins nocive que l'alcool ! Sur le papier, le scénario est alléchant, mais qu’en est-il de la réalité ? Allons voir sur le terrain car, bien sûr, Libé ou Le Monde font silence radio.
Prisons pleines de fumeurs de joints : quand débute (2013) la campagne pour y légaliser le cannabis, il y a, en Californie, 134.000 détenus, dont 441 pour vente ou possession de cannabis. Idiot, bien sûr - mais est-ce le goulag de masse ?
Effondrement du crime violent : c'est l'inverse : Alaska, Colorado, Oregon, Washington - les quatre premiers États ayant légalisé le cannabis récréatif - connaissent tous, depuis lors (dit le FBI), une nette augmentation des homicides et vols avec violence.
Jackpot du cannabis légal taxé : en Californie (sixième État légalisateur du cannabis), il se vend, en 2018, 2,5 milliards de dollars de cannabis légal - 500 millions de moins qu'en 2017, à l'ère du cannabis médical. Sa taxation (de janvier à septembre 2018) rapporte 234 millions de dollars; sur un an, 2,1 % du budget californien (recettes fiscales 2019 : 143 milliards de dollars). Quelle "mine d'or" ?
Cannabis : de quoi parle-t-on ? Sous le nom de "marijuana", on vend, aux États-Unis, d'anodins vins de table et de violents poisons. Chiffres officiels du Colorado : le cannabis du hippy du coin contient de 10 à 20 % de principe intoxicant (THC, tétrahydrocannabinol). Or, en 2018, les clients exigent du concentrate au taux de THC passé de 57 % (2014) à 69 % (fin 2017). À 70 % de THC, l'ultra-puissant concentrate est un hallucinogène type LSD dont l'usage massif (25 % du marché fin 2017, +100 % sur 2014) compromet la santé publique, la sécurité routière, etc. Fin 2018, au Colorado, 208 McDonald's, 392 cafés Starbucks et... 491 débits de cannabis - légaux, ou bien ouverts au culot par des narcos, bien sûr.
Effets sanitaires du cannabis
L'agence fédérale Healthcare Research and Quality alerte : en 2006, les urgences psychiatriques signalent 30.000 cas psychotiques post-cannabis ; en 2014, 90 000 - avant que le cannabis ne soit légal dans divers États. Aux États-Unis, en France, les services d'addictologie soulignent de nets risques, d'abord chez les trentenaires, pour usage régulier du cannabis, seul ou (cas fréquent) associé à l'alcool : anxiété, dépressions, voire suicides, accidents vasculaires cérébraux, vomissements, tachycardie, etc.
Fin du narcotrafic ? Là aussi, c'est le contraire. La très agricole Californie exporte 85 % de son cannabis : vers le Mexique (troc marijuana-cocaïne avec les cartels) mais surtout... vers les États américains le prohibant encore. Juteux profits pour les narcos - prix moyen de 500 grammes de cannabis : 1.183 dollars en Californie, 3.044 à Chicago. Ainsi, légalisée ou pas, la "guerre à la drogue" perdure aux États-Unis même.
Tout ceci, bien sûr, occulté dans Libé et Le Monde - "censure" oblige.
En collaboration avec Marc Eynaud
Thématiques :
Consommation de drogue
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :