Beatrice Venezi conspuée à l’opéra de Nice, ou le fascisme des antifascistes

Beatrice Venezi

Lors du concert gratuit du Nouvel An donné à l’Opéra de Nice, le chef d’orchestre italien Beatrice Venezi a essuyé quelques lazzis. Ce n’était évidemment pas sa direction d’orchestre dans l’exécution de valses viennoises qui était en cause : au cri de « Pas de fascistes à l’opéra, pas d’opéra pour les fascistes », une poignée de militants ont ressorti de la naphtaline des slogans des années 1980 et tenté d’importer à l’opéra le petit théâtre antifasciste.

Quelques jours auparavant, une cinquantaine de militants de la CGT s’était élevés contre la venue de la belle musicienne italienne pour le concert de Noël, concert qui fut un vif succès. Sachons gré au directeur général de l’Opéra de Nice, Bertrand Rossi, d’avoir maintenu ces deux représentations malgré la pression de la gauche : « En tant qu'institution culturelle, notre rôle est de favoriser la libre expression artistique et de créer un environnement où chacun peut se sentir à l'aise et respecté, indépendamment de ses affiliations politiques », expliquait-il sur Radio France.

En avril, déjà, à Limoges, une poignée de militants dits « antifascistes » s’était opposés à la venue de Beatrice Venezi, véritable star internationale de la musique classique et de la direction d’orchestre : « Nous sommes là pour interpeller la profession, les personnes qui vont au spectacle, mais aussi la mairie qui doit prendre ses responsabilités lors de la venue de ce type de personnalité, expliquait Cyril Cognéras, ancien conseiller municipal de Limoges et responsable associatif. Nous devons défendre la démocratie. »

Beatrice Venezi, un danger pour la démocratie ?

Elle a l’immense tort d’être une artiste classée à droite, avec des opinions résolument conservatrices. Elle est la fille de Gabriele Venezi, très actif dans le parti post-fasciste Forza Nuova. Qu’en dit-elle ? Dans un entretien accordé au journal conservateur Il Secolo d’Italia, elle remercie son père de lui avoir transmis « le sens critique ». Elle poursuit : « Dans notre famille, nous avons tous toujours été amoureux de l’art et de la culture, avec une grande curiosité. Bref, l’exact contraire de ce qui est décrit aujourd’hui comme "fascisme". »

Beatrice Venizi est aujourd’hui, entre autres activités, conseillère du ministre de la Culture italien Gennaro Sangiuliano pour la musique et directrice artistique de la fondation Taormina Arte au théâtre antique de Taormina. Elle a, par ailleurs, occupé le poste de chef d’orchestre invité principal de l'Orchestra della Toscana, elle fut chef d’orchestre principal de l’Orchestra Milano Classica et chef invité principal du Festival Puccini à Torre del Lago.

Cumulant distinctions et reconnaissances mondiales, le jeune chef d’orchestre qui refuse la féminisation de son titre - elle rêve d’être appelée Maestro ! - a également été membre du Groupe de consultation des femmes du Conseil pontifical pour la culture de 2019 à 2022.

Un grave danger pour la démocratie

Ce que ne supportent pas nos gauchistes de sous-préfecture, c’est, bien plus que le parcours brillant d’une artiste de droite, de voir l’hégémonie culturelle de la gauche vaciller - au moins un peu. S’exprimant quelques mois avant les élections italiennes, Beatrice Venizi affirmait : « Il y a un grand travail à accomplir dans notre pays […], surtout du point de vue culturel : remettre la culture au centre et faire en sorte que la culture soit vue par la politique comme un atout très important pour notre pays. »

Et tandis qu’on l’interroge sur les valeurs qu’elle revendique publiquement (Dieu, famille, patrie), elle répond sans faux-semblant : « Ce n’est pas un slogan, ce sont des valeurs à la base de toutes les sociétés qui ont une orientation conservatrice, je ne vois rien de fasciste à dire que j’aime ma patrie, que j’aime viscéralement l’Italie et que j’aimerais qu’elle soit reconnue dans le monde pour la grande valeur qu’elle a et pas seulement pour des phénomènes négatifs. Les politiciens italiens eux-mêmes devraient tout faire pour ramener notre pays aux splendeurs antiques. »

La beauté comme programme, la transmission pour objectif, voilà le péril dénoncé par les paladins de l’intolérance antifasciste. Comme le dit dit justement Alessandro Gnocchi dans les colonnes d’Il Giornale : « Derrière cette fausse bataille idéologique, il n’y a que la vraie peur de perdre de l’influence, donc des places et du pouvoir, dans tous les secteurs de la culture. » Avec cette pantomime de l’antifascisme, « nous sommes dans une parodie grotesque du tragique XXe siècle », conclut Gnocchi.

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

34 commentaires

  1. Aaaaaaah ! Enfin, on commence à y venir : le fascisme a toujours été de gauche, de B Mussolini à nos jours. – – – – – – Il est en pleine essor aujourd’hui, en France. L’extrême gauche (donc = fasciste) le montre clairement, avec sa violence, son intolérance, son duce, ses chemises noires. – – – – – – – Que faut-il de plus aux français pour s’en apercevoir ? Ca crève les yeux, pourtant !

  2. Il nous faut hélas dire maintenant : «  j’aimais la France, j’aimais ce qu’elle représentait dans le monde, j’aimais m’enorgueillir d’être une vrai parisienne, issue de huit générations, et pas des bobos comme nommés maintenant, j’aimais cette courtoisie si rare maintenant qu’elle paraît désuète, est…! « 
    C’était il y a si longtemps, « un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas …! »

  3. «Dans cinquante ans, Rome devra apparaître merveilleuse à tous les peuples du monde ; vaste, ordonnée, puissante, comme elle l’était aux temps du premier Empire d’Auguste. » Mussolini 1925. Misère !
    Prenons donc l’Italie,et la France,pour ce que nos aïeux en ont fait ,éveillons-nous de nos rêves enfantins , et que chacun agisse modestement à la place où ses talents l’ont placé (e). C’est à peu près le : « que chacun fasse son devoir et tout ira bien » de Saint Pie X , à cent lieues des coups de menton romains…et franchouillards.

  4. J’en ai assez de ces gauchistes qui nous em….. ! Leur seul argument : lutter contre l’extrême-droite ! Quelle pauvreté langage ! de vrais perroquets !

  5. Les cegetistes feraient mieux de s’occuper des caisses de leur syndicat , -4 millions d’€ actuellement !
    Il va falloir renégocier les prix des merguez de leurs manifestations .
    Les italiens sont décidément des champions pour l’élégance de leurs femmes ,entre autres .

  6. Béatrice Venezi est une jeune chef talentueuse …cela excite des minables jaloux.
    Merci et Bravo à elle .

  7. Les détracteurs de Beatrice VENEZI ne sont que des minables ,affreux et stupides de surcroit, alors qu’elle est belle et talentueuse.

  8. « le jeune chef d’orchestre qui refuse la féminisation de son titre – elle rêve d’être appelée Maestro ! » La langue ! La mère de toutes les batailles culturelles. La culture, un axe majeur de la politique. Bravissimma Venezi, che maestria !

  9. Des Talibans, qui prétendront dicter qui pourra faire de l’art et qui ne pourra pas. Se rendent-ils compte qu’ils sont les graines de la pire dictature?

  10. La CGT est un mouvement politique à part entière plus rien à voir pour la défense des travailleurs . Une misère pour notre pays.

    • Je suis bien d’accord la CGT n’est pas lá oú elle devrait être et son intervention tombe à pique. Il y en a un qui doit bien se réjouir de tout cela , c’est Macron le déconstructeur en chef du mondialisme . Tous ces idiots utiles au service de sa cause , il n’en demandait pas tant ! Et cette chef d’orchestre est une digne représentante de l’excellence de son pays et elle sait que l’enjeu de l’Italie est d’abord culturel dans une Europe qui a fait le choix de la globalisation destructrice .

  11. Depuis 40 ans la gauche criminalise tous ceux qui ne sont pas de gauche. Du coup, même la droite au pouvoir a appliqué des politiques de gauche. Du coup aussi, les français se sont laissés endoctriner par cette idéologie de la bienpensance de sorte que, aujourd’hui, après que la gauche et son extension idéologique (LAREM, LR et même le RN qui a un programme social très à gauche) sont en train de terminer la déconstruction de la France. Ppersonne n’ose remettre en cause cette idéologie qui tourne de plus en plus au régime totalitaire. Les français dopés à l’aide sociale et à la pleurniche acquiescent. Philippe Pascot : » Le système travaille contre le peuple, mais avec son consentement ».
    Ce peuple là, ne se mobilisera pas pour la liberté, c’est fini, mais pour demander quelque subsides supplémentaires. La France pourra (peut-être) se relever que si elle touche le fond du fond. Pendant ce temps, ailleurs dans le monde, en Asie, en Russie on construit de grands projets. Ici, en occident, on s’invective au sujet du sexe des anges et on croit que notre richesse est là pour toujours, sans rien faire.

  12. « Ce n’est pas un slogan, ce sont des valeurs à la base de toutes les sociétés qui ont une orientation conservatrice, je ne vois rien de fasciste à dire que j’aime ma patrie, que j’aime viscéralement l’Italie et que j’aimerais qu’elle soit reconnue dans le monde pour la grande valeur qu’elle a et pas seulement pour des phénomènes négatifs. Les politiciens italiens eux-mêmes devraient tout faire pour ramener notre pays aux splendeurs antiques. » Et nos politiciens devraient faire pareil . Bravo madame pour ces paroles de bon sens et aussi pour le fait qu’on dise de vous « le chef d’orchestre  » n’en déplaise à certains . Pas seulement belle mais du talent et une tête bien remplie , ne lâchez rien et n’écoutez pas ces gens qui ne comprennent rien à l’art et dont la seule vocation est de détruire tout ce qui est beau .

    • Ils préfèrent des orchestres d’etat qui fonctionnent sur commande et au service de celui ci et des circonstances . Madame Venezuela a un objectif beaucoup plus noble et ambitieux . Et elle est libre !

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