[Belgique] Charles Michel renonce : coup de tonnerre ou pétard mouillé ?

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Charles Michel, ancien Premier ministre belge et actuel président du Conseil européen, a finalement renoncé. Vendredi 26 janvier, il a annoncé qu’il ne se présenterait pas aux élections européennes dans son pays, la Belgique, mais qu’au contraire, il poursuivrait jusqu’au bout son mandat à Bruxelles. Qu’est-ce qu’un président du Conseil européen, demanderez-vous à juste titre, et à quoi sert-il ? Excellente question, à laquelle l’auteur de ces lignes a dû chercher une réponse. Les textes (article 15 du traité de Lisbonne, notamment) précisent donc que ce personnage, non élu par le peuple, a pour mission de regrouper, plusieurs fois par an, les chefs d’État des 27 afin de les inciter à adopter un compromis. C’est tout ? En gros, oui.

Le premier Conseil européen se tint de façon informelle en 1961, au temps du Marché commun. C'était aussi au temps du général de Gaulle, qui ne souhaitait pas que l’Europe devînt une instance supranationale. Par la suite, la présidence de ce Conseil européen revint au chef d'État ou de gouvernement de l'État qui détenait la présidence du Conseil de l'Union. C'était trop simple. En 2009, avec l’adoption du traité de Lisbonne (vous savez, ce copier-coller, imposé aux peuples, de la Constitution dont la France et les Pays-Bas n'avaient pas voulu), les choses se compliquèrent ; mieux : se complexifièrent. Ainsi, désormais, le président du Conseil européen serait élu à la majorité qualifiée par les chefs d'État ou de gouvernement des États membres pour un mandat de deux ans et demi. Un président du Conseil européen à ne surtout pas confondre avec le président du Conseil de l'Union européenne, mandat tournant semestriel (on se souvient de la présidence mirobolante de Macron de janvier à juin 2022). Bref, à quoi servait jusqu'alors Charles Michel ? La question reste pendante. À rien, diront les mauvaises langues. Cela ne l’empêchait cependant pas de se montrer à toutes les réunions importantes. On se souvient, notamment, de celle où il avait rencontré Erdoğan en Turquie, tandis qu’Ursula von der Leyen, dont le pouvoir est, lui, hélas, bien réel, et pour qui aucun siège n’avait été prévu, était restée perchée sur un sofa, comme une secrétaire. Plusieurs siècles de chevalerie et d’opposition farouche à la Sublime Porte avaient donc produit ce drôle de bonhomme chauve, barbu.

Qui plus est, le seul rôle utile de ce poste était d’assurer une continuité après les élections européennes, puisque la succession de Michel était, à dessein, désynchronisée de la fin du mandat des députés européens. Même cela, il n’en avait cure, puisqu’il avait prévu, pour mener sa campagne, de démissionner en juillet, en même temps que l’entrée en fonction des députés nouvellement élus. Une telle impéritie devenait coupable. Face à une levée de boucliers générale, en Belgique comme au sein des instances européennes, Charles Michel a donc finalement renoncé à son projet, qui avait toutefois le mérite de le faire apparaître pour ce qu’il était : un opportuniste, à l’affût d’un job électif rémunérateur, puisqu’il n’avait jamais exercé d’autre métier depuis sa majorité.

Tout le monde se fiche probablement du désistement de l’ancien Premier ministre belge. Il n’en demeure pas moins qu’il est révélateur de l’inutilité fondamentale des institutions européennes et, plus profondément, du caractère discutable des choix appuyés par Emmanuel Macron. Le Président français a toujours été un soutien de Charles Michel. Les députés européens macronistes sont du même groupe parlementaire (Renew), partagent les mêmes idées (européisme, prévalence des instances non élues), ils ont le même âge (Charles Michel est né en 1975, Macron en 1977) et la même méthode (phrases creuses, lyrisme de grande surface, inaction, rouerie). L’échec de Michel, visiblement trop petit pour le poste, est aussi celui de Macron, « pire directeur de casting des institutions », confie un connaisseur au Point. Ce qui vaut pour Bruxelles n’est pas moins vrai pour Paris.

Ce renoncement est, en soi, un non-événement absolu. Tout le monde se fout éperdument du fabuleux destin de Charles Michel. En revanche, il est, une fois de plus, symbolique de l’omnipotence d’une caste (Charles est le fils de Louis, ancien ministre belge, sénateur, député européen, commissaire européen...) qui se sert goulûment dans le généreux fromage institutionnel. Pas d'inquiétude pour la suite de la carrière de Charles Michel. Son mandat achevé à la présidence du Conseil européen, il trouvera bien un siège de sénateur en Belgique ou une place de commissaire à la Commission européenne. Dans tous les cas, pas besoin de déménager, c'est l'avantage.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Conseils, commissions, cours… Ça en fait du monde tout ça. Objectif commun : détruire les nations tout en se remplissant les poches.

    « tandis qu’Ursula von der Leyen, dont le pouvoir est, lui, hélas, bien réel,… » mais ce pouvoir, n’est-ce pas elle qui se l’arroge, avec bien sûr des complicités – Macron pour ne nommer que lui ? Qui manigance pour que l’Ukraine entre dans l’UE ? Il est urgent de rebattre les cartes.

  2. Il a la tête de l’emploi !! N’oubliez pas que Macron lui brigue la place de la Van der Leyen à 34000 € par mois et là nous n’aurons plus rien à dire si nous ne nous réveillions pas en Juin 2024 !!!

    • À mon avis, le Peuple aura toujours son mot à dire. Pour cela, BRUXIT (Ph. De Villiers) ou révolte magistrale. Si le Peuple se tait, à coup sûr il est mort.

      • N’oubliez pas le début de la chute de l’empire Romain avec la Constitution Antonine de Caracalla en 212 qui octroyait la nationalité romaine à tout un chacun résidant dans l’empire. N’y voyez vous pas quelque chose de troublant avec la politique immigrationniste européenne et en particulier en France ? Mêmes causes, mêmes effets !

  3. Bonne analyse, rien à redire. Sauf sur l’épisode turc de Michel et sa copine Ursula. Protocolairement, le président du Conseil européen a préséance sur le président de la Commission des Commissaires. Les services de Michel ont tout fait à Ankara pour placer cette dernière sur un strapontin, ce dont elle fut fort marrie. On va tout de même pas la plaindre !

  4. Frexit et vite, l’u.e. à détruit la France, cela suffit maintenant elle veut retrouver sa Liberté, espérons que les paysans vont nous aider dans ce sens !!!!

  5. La médiocratie qui est maintenant la règle en Europe, fait émerger un tas d’inutiles et coûteux personnages comme celui-ci. Le peuple se sert la ceinture mais l’aristocratie Européenne se porte bien.

  6. ‘ inutilité fondamentale des institutions européennes ‘ (sic) ? Vous ne connaissez donc pas ces institutions qui ruinent et détruisent la France depuis au moins 30 ans. Ce n’est pas ‘ inutilité ‘ qu’il fallait écrire mais TOXICITE mortelle.
    Le 9 juin il faut voter Bardella ou Zemmour : la plupart des sales votes du PE sont passés à quelques dizaines de voix : ce sera fini !

  7. En constatant les dégâts causés par l’U.E. notamment des non élus des peuples nous n’avons effectivement que faire de ce politicien professionnel qui se gave aux frais des contribuables des nations. Comme par hasard ce genre de personnage est soutenu par Macron, étonnant non ?

  8. Ces pseudos présidents de l’UE ne sont que les sous-fifres des gros affairistes mondiaux, Macron lui, semble se complaire dans ce rôle de malfaiteur.

  9. On peut faire confiance aux scribes de Bruxelles pour trouver une niche pour ce personnage, le contraire m’étonnerait.

  10. Est-ce qu’un jour, en France, l’on décidera de faire sur un mois ou deux, sur toutes les chaînes publiques et privées de télévision, chaque jour, à heure fixe et de grande écoute, et dans tous les journaux écrits, un COURS « vivant » sur les institutions de l’UE : leur organisation, leur fonctionnement, les compétences et pouvoirs de uns et des autres, etc… en mettant le tout en perspective avec les institutions de la France (organisation, fonctionnement, compétences et pouvoirs des uns et des autres, etc.) ?

  11. Article intéressant et cavalcadant comme d’habitude de Mr Florac ,à l’exception de sa remarque sur la coiffure de Mr Michel, il faudra bien un jour admettre que la calvitie est don de Dieu , le cerveau étant plus près du ciel sans entraves brunes,blondes ou grises qui souvent brouillent le message du ciel.
    D’autre part ,il est malvenu à notre époque de vokisme de stigmatiser des handicapés capillaires.
    Après tout dans cette sale époque  » chauve qui peut « .

    • Loin de moi l’idée de défendre M. Michel, membre important de la caste bruxelloise, mais je trouve que cette remarque de A. Florac sur sa calvitie est particulièrement inélégante.

    • « … drôle de bonhomme, chauve, barbu… » de quoi s’agit il ? de chauve ou de barbu ? ou de chauve-barbu venu de l’orient ???
      Tout ceci est soumis à interprétation vu le courant porteur de cette élite qui passe son temps à jouer contre son camps…

  12. Ne rien faire pour un salaire conséquent, n’est ce pas le réve de tout européiste ? Et il y en a des centaines comme lui.

  13. Combien de ces gens inutiles , qui ne servent à rien , les contribuables ont ils à charge , que d’économies à réaliser en virant tout ce beau monde .

  14. S’il ne s’agissait que de Charles et de Louis, son père … mais le reste de la famille est bien-bien installée aux postes les plus rémunérateurs.
    Et comment oublier le lobbying sans limite de Louis Michel pour faire entrer la Turquie dans la Communauté Européenne ?
    Depuis que Erdogan s’est révélé pour ce qu’il est vraiment, Louis Michel ne s’y aventure évidemment plus.
    Hélas, la politique belge est pourrie jusqu’à la moelle, le Premier Ministre actuel étant, par exemple, luii aussi le fils d’un ex-premier ministre.
    Les filles et fils de pleuvent. La Bourgmestre de Molenbeek est, autre exemple parmi tant d’autres, la fille de son prédécesseur avec les mêmes travers et le même électorat (pas besoin de vous écrire de quel électo-rat il s’agit).

    • Il n’y a pas qu’en Belgique ( les fils et filles de..); Même les potentats africains s’y sont mis, aussi..

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