Belmondo, la mort du Magnifique

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Sa gueule, sa gouaille et ses poings. Jean-Paul Belmondo, l’un des derniers grands acteurs du cinéma français, s’est éteint, ce 6 septembre, à 88 ans. En cinquante ans de carrière, Bébel a tourné plus de 80 films et a attiré dans les salles près de 130 millions de spectateurs. Le Professionnel, Le Magnifique, Un singe en hiver, L’Homme de Rio : il se signalait dans tous les succès du cinéma français. À l’aise dans les rôles comiques, tragiques, dramatiques, il a campé des personnages de fiction complète mais aussi littéraires comme Jean Valjean ou Cyrano de Bergerac, et historiques, puisqu’il incarna à l’écran le fameux escroc Stavisky. L’acteur, fidèle en amitié et n’ayant pas peur des risques, est aussi apparu dans des films qui furent des désastres commerciaux comme l’incompréhensible Amazone, de Philippe de Broca. Cela ne l’a pas empêché de tourner avec les plus grands : Godard, Jean-Pierre Melville, Alain Resnais, Gérard Oury, Claude Chabrol, François Truffaut, Philippe de Broca, Louis Malle, Claude Sautet, Georges Lautner…

Sa dernière apparition cinématographique remonte à 2011, année qui le vit incarner lui-même dans un documentaire signé Lelouch. Belmondo est donc parti à un moment ou on ne l’attendait pas. Il est parti par la petite porte, en silence. « Un matador rentre toujours seul, plus il est grand, plus il est seul », clamait-il dans l’auberge de monsieur Esnault, à Tigreville. La France cinéphile, populaire et insouciante va sans doute se sentir légèrement orpheline, ce soir. Consciente d’avoir perdu un père, un fils, un frère, un ami qui a traversé le siècle précédent et ses générations. Un acteur à la croisée de deux mondes dont la gueule rappelait la France heureuse, celle des Trente Glorieuses et de l’insouciance. Une France qui appartient au passé tout comme Belmondo appartient à l’Histoire.

Bébel a tiré sa révérence, il aura vécu plus longtemps que le cinéma français. Plus longtemps que beaucoup de légendes parties avant lui et qui lui ont sans doute fait une belle standing ovation à son arrivée. Ciao, l’as des as !

 

 

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

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