Benalla : coucou, le revoilà !
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Il n’a pas de chance, Alexandre Benalla. Lui qui espérait sans doute passer une fin d’année tranquille voit une nouvelle mise en examen lui arriver dans la hotte du père Noël.
Pourtant, ce Fregoli à la mine joufflue et la barbe fournie, ex-homme à tout faire du Président, aurait sûrement aimé endosser lui-même l’habit du bonhomme en rouge pour le Noël des enfants de l’Élysée… Hélas, il va devoir se faire une raison : ce ne sera pas pour cette année.
On l’a donc appris ce dimanche : Alexandre Benalla, l’homme qui a alimenté le meilleur feuilleton policier de l’été, a été mis en examen une nouvelle fois, le 29 novembre, pour "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique" en ayant "participé activement" à une interpellation et "violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours". La victime : un dénommé Khélifa M. qui, selon ses dires, s’était réfugié au Jardin des plantes pour y respirer l’air frais des rosiers en fleurs et, selon Benalla, plus prosaïquement caillasser du CRS.
Notez bien, sans vouloir blanchir le teint hâlé de monsieur Benalla, je trouve l’accusation de "violences volontaires en réunion" assez croustillante, laquelle pourrait laisser entendre que toute riposte policière aux caillassages constitue des violences volontaires en réunion…
Mais Alexandre Benalla n’était pas policier ; pas plus que "son acolyte Vincent Crase, employé du parti présidentiel LREM", comme l’écrit Le Huffington Post, même s’ils en rêvaient dans les tréfonds de leur âme juvénile. On ne nous dit pas, d’ailleurs, si Vincent Crase est lui aussi mis en examen. Sans doute l’est-il, ou alors Benalla n’est que la victime expiatoire de cette histoire de pieds nickelés.
En ce 1er mai agité, jours des échauffourées, les deux hommes du Président n’étaient donc officiellement que d’attentifs « observateurs ». Les choses se seraient emballées, dit Benalla, lorsque Khelifa M. aurait tenté d’échapper aux policiers après leur avoir lancé des pierres. Ce que nie l’accusé-victime. Et, donc, "si Alexandre Benalla reconnaît l'avoir interpellé avec Vincent Crase, et lui avoir fait “une clé de bras” avant de le remettre aux forces de l'ordre, il affirme avoir agi par “réflexe citoyen”". Parole contre parole, en somme.
Vue sous un certain angle – "l’esprit de Noël", comme on dit maintenant –, l’affaire Benalla est, au fond, l’histoire d’un môme qui se rêvait shérif comme d’autres ambitionnaient d’être pompier. Il voulait un flingue et une plaque sous le sapin, et quand je parle d’âme juvénile, je songe au selfie pris dans un restaurant de Poitiers, le 28 avril 2017, entre les deux tours de la présidentielle. On y voit notre bonhomme faire mumuse avec un pistolet contre la tempe d’une serveuse. Or, il a déclaré ne pas détenir, à l’époque, de permis de port d’arme. D’où l’enquête pour "port d'arme de catégorie B sans motif légitime et "détention non autorisée d'arme, munition, ou éléments de catégorie B".
Vous savez quoi ? Le flingue, c’était pour rire. Quand je vous dis qu’il a une âme d’enfant, notre Alexandre. La preuve, Benalla l’a affirmé aux policiers : c’était "un pistolet à eau".
Pas à bouchon, parce que c’est trop dangereux. Non, un pistolet à eau, comme on en trouve dans les pochettes avec les confettis, les coussins péteurs et les langues de belle-mère.
Quand même, qu’est-ce qu’on devait rigoler, dans l’entourage de Macron ! C’était le bon temps, avant les gilets jaunes…
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