Bétharram : et dans le public, pas de pervers, pas de violents, pas de sadiques ?

Gilles Parent, fondateur d'un collectif de victimes dans le privé, dit avoir été aussi victime dans une école publique.
Capture d'écran
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L'information est tombée ce vendredi 4 avril, en fin d'après-midi, discrètement : Gilles Parent, le fondateur du Collectif des victimes du collège Saint François-Xavier à Ustaritz, au Pays basque, a révélé sur Ici Pays Basque qu'il avait aussi subi des violences physiques de la part d'un instituteur lorsqu'il était élève de l'école publique Jean-Jaurès à Anglet, dans les années 70. Il déclare aussi déposer une plainte.

Une violence quotidienne

Les faits qu'il décrit sont tout aussi révoltants que les violences révélées depuis l'affaire Betharram : « Il y avait deux instituteurs, dont un qui était terrible. Il avait peint les vitres de la classe en blanc. C'était pour que l'on ne voie pas ce qui se passait dans sa classe, parce qu'il utilisait de la violence tous les jours, ça pouvait tomber sur n'importe qui. [...] On ne savait pas pourquoi il se promenait dans les allées et tout d'un coup, il se mettait à nous frapper », confie-t-il à Ici Pays basque.

Une focalisation suspecte sur le seul enseignement catholique

Curieusement, les gros titres et les reportages en boucle accablant l'enseignement privé ont oublié de relever ce moment de l'audition de Gilles Parent où il signalait déjà que, pour lui, le calvaire avait commencé dans cette école publique d'Anglet et que ces violences étaient notoires, sans être davantage dénoncées, ni par les collègues ni par la hiérarchie, ni par les parents qui savaient. Écoutez son témoignage, vers le milieu de l'audition, il est précis et éloquent.
La démarche de Gilles Parent aujourd'hui, au-delà de la tragédie personnelle, est courageuse et salutaire. Elle atteste un souci de vérité et de justice, mais d'une vérité et d'une justice qui ne soient pas myopes et uniquement dirigées contre un enseignement catholique, devenu l'unique repaire de tous les vices et de tous les monstres, comme tendrait à nous le faire croire un emballement médiatique aussi excessif que suspect. Nos confrères d'Ici Pays basque notent que « si Gilles Parent sort du silence 50 ans après, c'est pour rappeler que la violence était partout, et pas seulement dans les écoles privées catholiques sur lesquelles on se focalise en ce moment. » Quant à l'intéressé, il précise que dans le groupe de victimes qu'il anime, il reçoit « des témoignages de gens qui parlent de violence dans les écoles publiques au Pays basque ». Et comment les individus pervers, sadiques et violents n'auraient-ils pas été aussi présents dans l'école publique ?

De nombreux cas de violences dans le public, mais moins médiatisés

Il suffit de faire des recherches sur Internet et l'on tombe sur des tas d'affaires, de plaintes et de condamnations d'instituteurs du public. Comme par exemple, au milieu de tant d'autres, cette condamnation, le 7 mars dernier, d'un instituteur alsacien reconnu coupable de plus d'une vingtaine d'agressions sur une quinzaine d'années. C'est une réalité indiscutable, mais moins médiatisée. Connue depuis longtemps, mais traitée avec discrétion : pas de surenchère médiatique, pas de gros titres sur le caractère « systémique » de la chose, pas de commission ad hoc, pas de ministre ou de Premier ministre interpellé et prié de rendre des comptes. Mais l'on imagine bien que la relative omerta qui pesait sur ce sujet et qui vient de sauter avec l'affaire Bétharram amènera d'autres révélations sur des affaires, même anciennes et prescrites, qui concernaient non seulement le privé mais aussi l'école publique.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

36 commentaires

  1. J’ai eu , moi aussi , une institutrice de l’école publique qui exerçait des violence sur ses élèves : Elle prenait entre deux doigts nos cheveux des tempes et tournait , ce qui était très douloureux . Elle avait aussi une bague avec un très gros chaton dont elle se servait pour nous frapper le crâne . Comme je suis gaucher j’ai eu affaire à elle très souvent : écrire de la main droite était son mot d’ordre . J’ai 71 ans et je n’oublierai jamais ce tyran .

  2. Dans les années 1958-1960 , la violence existait dans le primaire!
    Je me souviens d’un instituteur qui, lorsque l’enfant (les classes étaient mixtes) n’avait pas fait ses devoirs, lui tapait sur les doigts (même les filles y avaient droit).
    Et d’une institutrice (autre région, mon père était muté tous les 2 ans en moyenne) qui , si nous avions fait une rature, affichait notre cahier dans le dos toute la journée, et mettait au coin, avec un bonnet d’âne celles (là c’était non mixte) qui ne savaient pas leurs leçons!
    J’ai eu la chance d’être bonne élève, ouf me disais je!

    A quoi porter plainte alors que c’était la morale du moment. De toute façon, il n’aurait pas fallu se plaindre car les parents nous auraient puni en plus!

  3. Haro sur les cathos.Mais il serait intéressant de s’inquiéter sur ce qui se passe dans les centres d’accueil de l’enfance en danger. Souvenons nous de l’affaire du CORAL ( 1982 )ou de nombreuses personnalités furent mise en cause pour « incitation de mineurs à la débauche »

  4. Hier reportage complaisant sur une chaine publique à propos de l’argent que doit reverser la congrégation dirigeant Bétharram pour indemniser les victimes…allant jusqu’à la vente de biens et la solidarité du diocèse de Créteil qui va lui donner une très grosse somme ! 60 000 euros maximum par victime, mais comment déterminer le degré d’indemnisation ? J’admire une victime interrogée, qui renonce à cette indemnisation, estimant que les ravages qu’elle a subi sont inchiffrables !

  5. Il est un fait peu évoqué, l’internat. Car évidemment le risque est plus grand lorsque des jeunes sont 24 h sur 24 sous le contrôle d’adultes. Or, l’internat était presque absent dans le public, les parents devaient se débrouiller autrement car les jeunes placés en internat ne l’étaient pas pour s’en débarrasser mais parfois du fait des professions des parents qui devaient s’absenter parfois plusieurs mois… Ceci posé, qui, parmi les anciens et anciennes, n’a pas connu dans son temps scolaire les gifles, les coups de règles sur les doigts, les moqueries dégradantes parfois…? C’était juste la norme. Et les convocations d’un enseignant dans un bureau bien fermé où nul ne savait ce qui s’y passait ? Sachons raison garder, la perversion est partout possible.

  6. C’est vrai cela arrive aussi dans les écoles publiques mais est-ce que cela atténue la responsabilité des autres ? et dans le public comme à Bethétarram tout le monde étouffe l’affaire, et que ce soit une école privée ou publique ça ne fait aucune différence, il ne faut donc pas essayer d’alléger la responsabilité des-uns ou des-autres en faisant croire que l’autre est pire.

    • Personne n’étouffe rien sur Bétharram. J’ai même plutôt l’impression d’assister à une curée autour d’un cerf à bout de souffle. Quant au public, jamais au grand jamais il n’y a eu de pervers, de sadiques, de déviants sexuels etc. et comme l’ambiance actuelle est à la démolition de tout ce qui de près ou de loin est « catho », il est normal que personne ne élève de plaintes… Précision = Je suis un produit complet de l’enseignement public des Pyrènnées atlantiques …
      .

      • je réponds simplement à la question dans le public pas de pervers, pas de violents, pas de sadiques, dans le public c’est comme ailleurs et tout le monde regarde à côté, mais ce n’est pas un axe de défense pour les écoles confessionnelles.

  7. Suite à l’enquête dans l’église catholique française concernant la pédophilie de prêtres il a été montré, sans que cela n’excuse les prêtres concernés, que ce phénomène est beaucoup plus présent dans l’éducation nationale et, surtout, dans les milieux associatifs et sportifs.
    Qu’en on dit les media bien-pensants ? Rien. Qu’en a fait l’Etat ? Rien non plus.
    Alors oui, en France, tout ce qui touche de près ou de loin les catholiques est scruté, observé, dénoncé et souvent amplifié.
    Là encore les laïcards sont borgnes et ne regardent que dans une seule direction. Car il est évident que les écoles coraniques sont le paradis sur terre …

  8. Mon Dieu les chochottes, ayant commencé à aller à l’école en 1945, j’en ai pris des coups de règles sur le bout des doigts, je me suis fait tirer les cheveux des pates etc, et je n’en suis pas mort, j’ai même fait de bonnes études, en particulier de médecine, c’est vrai que de nos jours, l’enfant est roi et il ne faut plus lui dire non, on voit le résultat, avec des gamins qui frappent leurs instituteurs etc.

    • Bien que un peu plus jeune que vous , j’ai connu cela (voire mon commentaire plus haut).
      Et oui, nous n’en sommes pas morts.
      Et justement, j’ai échappé à ces « punitions » parce que cela m’a fortifiée dans la volontéé d’être une bonne élève.
      Et oui, l’enfant n’était pas Roi et aurait reçu une autre punition de la part de ses parents s’il s’était plaint.

  9. Tous ces gens qui déposent plainte 30, 40 ans après, parfois plus, sont des fantaisistes de première ! Pourquoi ont-ils attendu si vraiment ils ont été victimes. Toutes ces histoires de viols ou de violences sexuelles devraient avoir une durée de prescription de 2 ou 3 ans, pas plus. Au delà si la personne n’a pas porté plainte c’est qu’elle n’a pas vraiment été agressée.

    • Je ne crois pas…au contraire, pour les viols il ne devrait pas y avoir prescription…c’est très difficile de dire ce que l’on a subi…
      La victime se sent coupable parcequ’elle est honteuse…
      Il faut apprendre à nos enfants que la confiance est très importante et qu’ils peuvent tout nous dire ..que nous sommes là pour les écouter..
      En réalité, les choses seraient plus simples si les enfants et les parents prenaient l’habitude de se confier et de dialoguer .

      • Entre violence physique (punitions) et viols, il est vrai qu’il y a une différence.
        Maintenant, si les parents sont à l’écoute de leurs enfants (PNL, c’est à dire aussi communication non verbal), il est possible de voir que cela va mal. Et parfois l’enfant peu se confier à un ami (ou une amie) de la famille.
        de là à voir notre plainyte acceptée est autre chose.

        Mes enfants se sont fait rackettés. Nous avons été nous plaindre, sans résultats.
        Nous avons dû les changer d’école.

  10. Bétharam….. !!! une école exemplaire qui a formé des milliers d éléves dont la plupart sont sortis du rang…..Comme toujours on trouve une poignée de pleurnicheurs et d agitateurs pret a salir pour exister dans leur triste vie……Soutient sans failles a cette institution de premier plan…

    • Bien sûr..mais il faut que la justice passe..
      On fait beaucoup de bruit autour de cette affaire…
      D’autres bien pires ..sont resté cachées..( de très jeunes petites filles..livrées à de vieux messieurs…)
      « Ces messieurs de la rue du Bac »…impliquant des personnes « insoupçonnables »…lisez le livre vous serez édifié..

  11. Tout le monde sait très bien que les cas de brutalité étaient aussi nombreux dans le privé que dans le public. Mais les médias sont aux ordres d’un système qui veut détruire nos racines. Alors tout est bon pour casser du « chrétien ». C’est aux lecteurs et aux auditeurs de réfléchir et de ne pas tomber dans les pièges tendus.

      • Là n’est pas le problème.
        En réalité notre société voit prendre la mesure de la gravité de l’agression sexuelle…mais beaucoup’de gens prennent ça à la légère.
        Le jour où cela arrive à un de vos enfants le ciel vous tombe sur la tête…c’est une chose que je ne souhaite à personne…
        Il faut tout faire pour que cela cesse et donc prendre la chose au sérieux .Les parents doivent s’impliquer..

      • Ils suivent l’exemple de leur Prophète , et leur livre saint réputé écrit directement par Dieu doit etre appliqué à la lettre.

      • Leur Prophète a épousé une jeune fille de 9 ans , mais dans sa grande humanité il a attendu sa douzième année avant de consommer le mariage .

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