Bientôt, « la fête aux pères »

father, daughter, forest, walk
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Ainsi donc, la Chambre, si bien nommée, a adopté l’article 1 du projet de loi bioéthique. Si l’accouchement, en l’absence de père, fut difficile, c’est que la loi « interroge l’intime de nous-mêmes » : telle est l’expression consacrée. Avec l’article 4, il s’agit, à présent, de rien moins que de refondre entièrement le droit de la filiation.

Dans une tribune à Marianne du 7 juin 2021, Aude Mirkovic, présidente de Juristes pour l’enfance, explique que, si cette loi de la PMA ne nie pas la recherche en paternité, elle fournit des armes à sa contestation. La loi crée, en effet, une filiation à deux vitesses : la voie charnelle et celle de « la volonté » pour les couples de femmes. En conséquence, cette PMA ouvre à la contestation, par les hommes, de leur paternité au motif qu’ils n’auraient pas eu « de projet » parental. Certains dénoncent même une « inégalité, accusant les mères d’être maîtresses de leur maternité, et eux de se voir imposer une paternité ». Coralie Dubost, rapporteur de la loi, réplique que les situations sont différentes : dans un cas, on a une relation sexuelle, dans l’autre une PMA. Et alors ? objecte Aude Mirkovic. On dira que « l’amant de passage est moins impliqué » que le donneur de gamètes qui « donne » en connaissance de cause. Sauf que, pour Mme Mécary, dont la parole est toujours performative, « le donneur n’est jamais le père ». Même si le tiers donneur hétérosexuel, exceptionnel, consacrait le désengagement entre le père et le donneur, l’ancien droit, dans tous les cas, protégeait l’enfant, conformément à l’adage « Qui fait l’enfant doit le nourrir ». L’enfant, né hors mariage, n’était-il pas protégé ? En changeant la filiation de droit commun (hors adoption), on prie les enfants de s’adapter aux désirs des adultes.

Quant à « l’effet domino », autre image en vogue, le professeur Touraine, toujours cohérent, le dit clairement : au nom de l’égalité, la PMA entraîne la GPA. Après la seringue et la lessiveuse, l’utérus artificiel. L’artefact, en effet, existe depuis belle lurette - plaise à notre professeur, grand amateur de mythes - avec Athéna, déesse de l’intelligence, sortie toute armée de la tête de son papa. Et bien sûr qu’on a raison d’aller vite en besogne ! Des contrats ont été passés avec les labos, les cliniques, les psy, les avocats. La garantie des « droits reproductifs », c’est une promesse faite, en 2017, par le président de la Cour de cassation, à la CEDH, qui impose la GPA en Europe, selon le rythme propre à la Cour. On comprend mieux le soupir de satisfaction d’Olivier Véran, à la Chambre : « Enfin ! »

On connaît la scène, dans Le Mariage de Figaro, dite de « la reconnaissance », quand Figaro, enfant trouvé, comprend que Marceline est sa mère et que son père, c’est… Bartolo ! Dans cette pièce de théâtre qu’est la PMA, rien n’est joué ! Signons la pétition lancée sur le site de l’Assemblée nationale demandant que l’on définisse le mot « parents ». Écrivons à nos députés. Soyons fiers de notre Code civil cité en exemple, pendant des siècles, auprès des autres nations.

Marie-Hélène Verdier
Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

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