Bientôt une « promenade Philippe-de-Villiers » aux Sables-d’Olonne

Le fondateur du Puy du Fou nous confie son émotion, suite à cette décision votée par le conseil municipal le 31 mars.
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Il est une tradition sablaise, dans cette cité balnéaire de Vendée, d’honorer de leur vivant les personnalités. Voilà pourquoi le conseil municipal a voté, ce 31 mars, la délibération visant à dénommer une partie du remblai « promenade Philippe-de-Villiers ». Cette décision permet de mettre en lumière les personnes qui ont « particulièrement marqué la vie, l’histoire ou le rayonnement de la ville ». Si la ville des Sables-d’Olonne rayonne dans le monde entier par la mythique course du Vendée Globe qu'elle accueille tous les quatre ans, cet Everest des mers doit sa survie à Philippe de Villiers qui, rappelons-le, « rêvait de donner au double cœur de la Vendée ses lettres de courses ». Le maire (divers droite) des Sables-d'Olonne, Yannick Moreau, insiste sur « l'hommage d’une ville à l'un de ses bienfaiteurs. Le Vendée Globe ne se serait pas épanoui aux Sables-d’Olonne sans le talent, la vision et le courage de Philippe de Villiers, explique-t-il à BV. Nous avons ouvert cette dixième édition avec un témoignage de gratitude à Philippe Jeantot et nous la clôturons avec la reconnaissance et le témoignage de gratitude à Philippe de Villiers, qui a été la bonne fée qui s’est penchée sur la Vendée et les Sables-d’Olonne, et dont le Vendée Globe est l’un des plus beaux fruits. »

Non loin du « boulevard Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny »

Et le lieu rendant hommage à l’ancien président du département ne doit rien au hasard. Philippe de Villiers, les pieds sur Terre, bien enraciné, aura vue mer. Une vue qui embrasse à la fois la sortie du chenal et cette Odyssée qu’il a fait jaillir, mais aussi une vue sur la statue si symbolique d’Ulysse, gardien de civilisation, chantée par Sylvain Tesson à son installation. Celle qui contemple le large, pleure les départs et célèbre les retours de cette cité maritime millénaire, port de la Vendée. Après cette « promenade Philippe-de-Villiers », la longue promenade du remblai allant vers le sud donnera immédiatement sur l’actuel « boulevard Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny », autre figure vendéenne si chère au fondateur du Puy du Fou.

Contacté par nos soins, le principal intéressé réagit : « Je suis très touché par le souhait de mon ami Yannick Moreau de prévoir une promenade à mon nom en bonne compagnie, puisque je serai à côté du maréchal de Lattre et du président Kennedy, s'enthousiasme Philippe de Villiers. Je suis touché, parce que c’est une marque de reconnaissance qui est d’autant plus inattendue qu’en réalité, depuis belle lurette, les Vendéens avaient oublié la manière dont le Vendée Globe est né. Il ne serait pas né si l’idée n’était pas venue de Philippe Jeantot, mais l’idée serait restée mort-née si je n’avais pas décidé, en prenant beaucoup de risques à l’époque, de donner vie à cette incroyable aventure. » Et Philippe de Villiers de convoquer ses souvenirs d'enfance avec la poésie qui le caractérise. « En fait, il y a deux œuvres de nature différente l’une de l’autre, qui ont enrichi et fait prospérer l’image de la Vendée : ce sont le Puy du Fou et le Puits d’Enfer [faille dans la falaise aux Sables-d'Olonne, NDLR]. Ce sont mes souvenirs d’enfance, mes parents nous emmenaient au Puits d’Enfer et j’imaginais dans sa faille des navigateurs, des pirates et des corsaires qui partaient du fond de la fosse pour aller conquérir le monde, entre l’ancre du bocage encore tachée du sang des martyrs, l’ancre du souvenir, de l’hommage, et l’ancre de la haute mer, l’ancre de tendresse et de miséricorde. »

Hommage à son mentor

La tradition sablaise d’honorer les gens de leur vivant se perpétue ainsi, puisque des espaces de la ville ont déjà été baptisés des noms des navigateurs Philippe Jeantot, Titouan Lamazou, Alain Gautier, Jean-Luc Van Den Heede et des anciens maires des Sables-d’Olonne, Pierre Mauger et Louis Guédon. Yannick Moreau, à qui l'on doit, entre autres, le maintien de la statue de saint Michel et l'installation de celle d'Ulysse, confirme-t-il par ce nouveau geste son attachement au combat culturel et civilisationnel ? « Je suis aujourd’hui ce que je suis, parce que lorsque j’avais 24 ans, le président du conseil général de la Vendée de l’époque m’a fait confiance, nous répond-il. Modestement, j’ai inscrit mes pas dans les siens et j’ai appris à servir la Vendée, la France, les Français, les Sablais, les Vendéens. Il y a une trajectoire commune, il m’a appris à aimer la chose publique et à m’y investir. »

De manière tout aussi affective, Philippe de Villiers s'épanche à son tour : « J’ai eu la chance d’avoir Yannick comme collaborateur. Les années passées ensemble sont des années merveilleuses, c’est ce qu’on a appelé la grande époque de la Vendée. Nous avons fait de grandes choses ensemble, on s’est beaucoup parlé et il montre une qualité rare, par les temps qui courent : c’est la gratitude. J’ai beaucoup d’affection pour lui et pour son épouse. Ce lien se formalise à travers un de ses derniers gestes de la vie publique [Yannick Moreau a annoncé ne pas se représenter aux prochaines municipales, NDLR]. »

Confidence pour confidence, Philippe de Villiers de conclure : « Je suis d'autant plus touché que d'édition en édition du Vendée Globe, j'ai une relation très forte et très affectueuse avec les Sablais. D’ailleurs, si j’étais arrivé plutôt à la tête du département, l’hôtel du département n’aurait pas été construit à La Roche-sur-Yon mais aux Sables-d’Olonne... » Cette nouvelle promenade signe bel et bien la marque d'un attachement réciproque et d'une affection partagée. C'est aussi cela, le double cœur de la Vendée.

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Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Quel bel honneur, quelle fierté pour Philippe de VILLIERS et toute sa famille ! Sauf erreur, je croyais que c’était que lorsque l’on était passé de vie à trépas que l’on pouvait baptiser une rue, une place ou une avenue au nom de la personne méritante. Connaitre une tel évènement de son vivant, il y a de quoi être fier et ému et nous partageons sincèrement les sentiments de Ph. de VILLIERS qui aime viscéralement la France et son Histoire.

  2. Merci à cet entrepreneur qui aime notre Pays. Si France comptait plus de « faiseux » comme lui que de « diseux », elle aurait conservé son rang d’il y a 50 ans, avant que Giscard, 1er président socialiste de la Vème République ne nous fasse passer en système socialiste : prélèvement obligatoires sur PIB : 35% en 1974 —> 42% en 1981 !

  3. Philippe de Villiers approuve t’il les éoliennes en mer qui vont être très prochainement installées entre Ile d’Yeu et Noirmoutier, et dont se vante le département ? une aberration écologique et financière complètement rétrograde, aujourd’hui ? De même, approuve t’il la politique sanitaire qui a été appliquée durant l’épisode COVID, notamment aux Sables d’Olonne ? En politique, il ne faut pas avoir peur des contradictions.

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