Bilan d’Emmanuel Macron : plus d’un Français sur 3 ne partira pas en vacances

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Le Monde avait révélé l'information le 4 juillet 2023 sans recueillir les réactions indignées qu'un tel chiffre aurait dû susciter : selon des sondages IFOP et CSA, entre 35 et 40 % des Français ne partiront pas en vacances cet été, faute de moyens. Ce chiffre est en augmentation de près de 15 %, selon l'IFOP, alors que les différents boucliers auraient dû permettre aux foyers les plus pauvres de ne pas sentir les effets de la politique française, celle qui devrait bientôt - c'est, paraît-il, une question de jours - mettre l'économie russe à genoux.

Les loisirs prédominants

Les vacances sont pourtant un des rares trucs que la gauche ait bien faits. Demain, avoir un travail sera un signe de valeur sociale : ça voudra dire que, contrairement à 80 % des employés de bureau, ChatGPT ne peut pas faire votre travail. Hier et avant-hier, c'était le contraire : l'oisiveté était le privilège des nantis. Pas besoin de travailler, alors on prenait des vacances quand on voulait. La Riviera française, les villes d'eaux des Pyrénées, tel ou tel château perdu, à l'heure brûlante des moissons : le farniente était chic. Et puis on rentrait à Paris, rue de Lille ou rue de l'Université, derrière une de ces intimidantes portes cochères qui cachaient aux yeux de la République franc-maçonne l'entrée en soins palliatifs des familles du faubourg Saint-Germain. (On peut relire Au plaisir de Dieu (Folio), de Jean d'Ormesson, l'été s'y prête.)

En 1936, le gouvernement de Blum accorda une semaine de congés payés à tous les travailleurs. On vit, sous l'œil tendre des photographes, le peuple des ouvriers et des employés s'abandonner aux joies de ne rien faire. Et encore ne s'abandonnaient-ils pas vraiment, tant il y avait de dignité et de fierté populaires devant l'objectif, chez ces familles qui avaient, de haute lutte, gagné, une semaine par an, le droit d'être tranquilles. Vingt ans plus tard, les papas faisaient le topo au crayon rouge sur les cartes Michelin avant de charger les valises dans la 204, direction la Nationale 7 (Charles Trenet, « Nationale 7 »). Et puis il y eut les autoroutes pompidoliennes, puis Bison futé (chanté par Elégance, en 1982), dernièrement remplacé par Waze. Ébouriffant.

En 2023, la France travaille 35 heures par semaine et a cinq semaines de congés par an. Les loisirs sont devenus l'essentiel de la vie de nombreux foyers et les jobs inutiles et déprimants n'améliorent pas cette inversion des valeurs. On planifie ses RTT, on prévoit ses déplacements pendant les vacances. Une mère célibataire révèle que sa fille s'est fait traiter de clocharde parce qu'elle ne part pas en vacances. C'en est déchirant. Ne pas partir en vacances est devenu un signe de déclassement total : c'est socialement acceptable d'être au chômage, mais on ne peut pas rester chez soi l'été.

Marine Le Pen, avocat des pauvres

Le Rassemblement national s'est saisi de l'affaire. On aurait tort de crier à la politique politicienne pour autant : Marine Le Pen, dans l'inconscient collectif, est devenue l'avocat des pauvres comme, hier, Victor Hugo. Autour du RN, les autres ont choisi : Mélenchon, son créneau, ce sont les gauchistes et les racailles ; Renaissance, les winners d'école de commerce et les retraités en croisière. Le reste de la NUPES rassemble encore quelques fonctionnaires en retraite, tandis que LR et Reconquête se disputent la bourgeoisie.

Renaissance, ex-La République en marche, ex-En marche, change de nom mais pas de programme : des sous pour les vieux et les riches, des impôts pour les pauvres et les familles, et des migrants criminels pour tout le monde, par centaines de milliers. Un peu d'argent magique pour étouffer cette pétaudière, et on attend le prochain scandale. De vacances, il n'en est point question, surtout pour ces enfants modestes qui, comme dans la douce et triste chanson de Michel Jonasz, « allaient au bord de la mer » et « regardai[en]t les autres gens/Comme ils dépensaient leur argent... »

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. il répondra avec son sourire de ravi de la crèche, donc il y en a 2 sur 3 qui partent, mais eux paient leurs vacances, pas comme lui qui sous prétexte d’étudier le nouveau statut de la nouvelle calédonie, s’offre à nos frais avec brigitte quelques jours de vacances sur l’île, puis se sera Brégançon tranuille toujours à nos frais.

  2. Merci M Florac de bien vouloir préciser à quel âge la population peut être socialement dégradée par le mot « vieux », quels sont « les sous » accordés aux « vieux » et à partir de quelle capital familial la population peut être traitée de «riche » !
    D’habitude vos articles sont justes, mais là, le doute surgit .

  3. Les cent jours de Macron : on peut dire qu’il s’est surpassé.
    La dernière… une électricité qui serait la moins chère d’Europe, mais hors de prix, car basée sur le prix du gaz allemand de l’Europe germanique. Le Portugal et l’Espagne s’en sont sortis. Mais, la France de Macron, non. L’Europe avant tout, tant pis pour les Français qui entrent en pauvreté et se gèleront l’hiver. On voit bien que la priorité de M n’est pas celle de ses concitoyens. D’ailleurs, pour lui, la France n’existe pas ; elle doit obligatoirement perdre son identité pour se fondre dans une vaste zone européenne.

    • Comme je l’ai déjà dit à maintes reprises, l’Allemagne fait tout pour nous détruire. Ce n’est pas notre AMIE c’est notre plus redoutable ENNEMIE. Ils n’ont jamais digéré le traité de Versailles et tout le reste. Ils ont la rancune tenace et la vengeance qui va avec. L’électricité n’est que la partie émergée de l’iceberg. La suite arrive…Demandez aux frontaliers du Haut-Rhin, Bas-Rhin et Moselle ce qu’ils pensent de leurs « Chers Voisins »…

  4. Macron aura même tué les congés payés !
    C’est pas beau ça Madame ?
    Les quelques français que je rencontre ici à Rhodes ne viennent que pour 1 semaine, au lieu de 2 ou 3.

  5. Mais quand comprendrez-vous que Macron s’en moque comme de la dernière dépense somptuaire pour Brigitte.
    Il va aller faire le bô à Brégançon, faire du jet-ski dans des zones protégées, sourire et serrer les quelques mains tendues.

  6. Dommage mais il fallait réfléchir avant de voter …et puis l’égoïste méprisant s’en moque complètement …lui il a tout au bord de mer et aux frais des gueux .

  7. « Des sous pour les vieux et les riches » je fais partie des vieux mais je ne vois pas beaucoup l argent distribué par Macron, Monsieur Florac

    • Idem ! Les  » vieux » ( boomers ? ) ne partent pas en vacances ( d’ailleurs, s’ils sont retraités, ils n’ont pas besoin de  » vacances », ils se reposent désormais toute l’année..) : Une fois le « home/sweet home » enfin acquis sans plus de crédits au bout de 40 ans de galères, et suffisamment grand pour accueillir des petits-enfants, avec potager et balançoire- voire piscine pour les plus hardis/chanceux, il ne reste pas un kopeck sur la/les petites pensions, surtout en période d’inflation et d’électricité hors de prix, et si l’on veut entretenir la maison , a minima.

  8. La seule promesse tenue de ce machiavel : la fin de l’abondance ! Enfin, pas pour tout le monde. Puisque lui, partira en vacances, sur le dos de ces mêmes français qui n’arrivent même plus à se payer des loisirs ou un restaurant. Et il frimera sur « son » scooter des mers polluants. Et, évidemment, il n’y aura pas que le couple présidentiel qui profitera de cette abondance là : la famille par alliance, les copains, etc. iront probablement faire un petit tour à Brégançon …. encore et toujours sur le dos du con-tribuable honnête ?

  9. C’est bien gentil de pleurer, mais QUI a élu Macron ? Ils ont eu le premier quinquennat : l’affaire Benalla les Gilets Jaunes, la gestion désastreuse du COVID… et ils en ont redemandé… En un an il ont eu la réforme des retraites malgré leur opposition, une ouverture plus large des frontières aux migrants et récemment l’apaisement promis par Macron en avril nous a amené aux émeutes de juillet. Mais… Le danger c’est le RN… Alors, puisqu’ils aiment ça pourquoi les plaindre ?

  10. mais si, mais si… les pré-ados de banlieues qui se sont exténués ces derniers jours à casser, incendier, piller, pourront partir en vacances à la mer, aux frais de leurs victimes, avec l’Etat comme GO

  11. Ne vous plaignez pas : notre président nous avait prévenus de la fin de l’abondance et de l’insouciance.
    Voilà au moins une promesse tenue !

  12. Les Français ne peuvent plus partir en vacances, les Français ne peuvent plus se chauffer, les Français ne peuvent plus se nourrir correctement, les Français ne peuvent plus se soigner et les Français ne sont plus chez eux dans leur propre pays. Merveilleux bilan à la Macron qui d’ici la fin de la semaine communiquera pour indiquer le cap. AH AH AH. Le cap, on le connait : droit dans le mur.

    • Et pourtant « Les Français » ont voté pour lui et, revoteront pour lui ou son remplaçant !!!!
      CQFD.

  13. « Un peu d’argent magique pour étouffer cette pétaudière, et on attend le prochain scandale » ou les prochaines émeutes. 2024, 2025 ou 2026 ? le mois ? le jour ? (plus dur à trouver). Les paris sont ouverts. Une façon de gagner quelques sous pour se payer des vacances.

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