Billet à Ivan Rioufol au sujet de Caroline Mecary

Mécary

Cher Ivan Rioufol,

Je me permets d'adresser ce modeste billet au grand chroniqueur que vous êtes, dont la plume, rigoureuse sur le fond et délicieuse dans la forme, et vos interventions terribles vous font classer parmi les réacs.

Vous débattiez, récemment, sur le plateau de Pascal Praud, sur l'épineuse question de la PMA, et le réac que vous êtes dénonçait l'accumulation de révérences au lobby LGBT et son poids politique derrière des revendications communautaristes qui ne correspondent pas à la réalité sociologique. Au cours de ce débat, vous osiez traiter Mme Caroline Mecary d'hystérique. Hystérique, Ivan, hystérique ! Madame Mecary n'est pas hystérique, un oracle par définition ne pouvant l'être. Mme Mecary, juriste de formation, est, pour la cause LGBTI+, l'équivalent d'un autre oracle, Greta Thunberg, pour le climat.

Militante pour tout ce qui a trait de près ou de très loin à la cause homosexuelle, au national ou à l'international, Mme Mecary est spécialisée dans la défense des droits des personnes LGBTI+. Favorable à la mono, l'homo-parentalité ou à toute formule de parentalité impliquant un membre de sa communauté non communautariste - et la liste est longue. Pionnière du mariage homo bien avant qu'il ne soit pour tous, militante à SOS Homophobie et de l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens, pour la reconnaissance des « droits des enfants » élevés par deux personnes de même sexe, y compris quand ce droit prive la mère biologique de ses droits parentaux, y compris pour les couples d'hommes qui ont eu recours à la GPA. Pour résumer, cher Ivan, à une autre époque, cette militante qui combat les discriminations de Mère Nature aurait pu dire : la cause gay, c'est moi !

Cette fille, nous dit Le Monde, dont le père d'origine libanaise lisait les paraboles de l'Évangile le soir, a dû bien apprécier l'apôtre Matthieu. « Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi. » Pourtant, cette disciple pro-avortement, à la suite d'une manifestation de catholiques contre l'IVG, s'offusquait en ces termes : « Vigilants nous devons être car les réactionnaires s'agitent encore et cela ne cessera que lorsqu'ils seront morts. » À l'instar d'une parabole, ces termes peuvent être évidemment sujets à des interprétations diverses et variées.

Il va de soi que le multiculturalisme et l'immigration sont inclusives aux batailles de cette chevalière de l'ordre national du Mérite et membre d'EELV. Nous espérons chaleureusement pour elle que ceux qu'elle nous impose d'accueillir à bras ouverts se rallieront à ses causes éminemment humanistes. On se rappellera, d'ailleurs, le débat pas du tout hystérique avec un autre pestiféré, Éric Zemmour, sur le même plateau, au sujet de Destin français, que l'intéressée avouait pourtant ne pas avoir lu, et qui accusait Zemmour d'« obsession identitaire qui confine à la névrose ». « Arrêtez d'attaquer les gens », tentait Pascal Praud, « une névrose, c'est pour les psychanalystes. » Voyez, Ivan, ici non plus, il ne s'agissait toujours pas d'hystérie.

Mais au-delà de Mme Mecary et sa passion pour le progressisme homosexualiste, à la défense des droits des minorités stigmatisées par leurs chromosomes, à la nuisance anthropologique de ses nombreux combats, il est un chapitre dont elle a, semble-t-il, fait l'impasse dans son curriculum chargé. Celui des droits naturels de l'enfant. Mais peut-être s'intéresser à ce droit fondamental risquerait bien d'hystériser encore plus le débat.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:11.

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