Blanc, hétéro, chrétien : l’université de Liège cible le bouc émissaire idéal

© Facebook MOOC ULiège
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La rentrée universitaire apporte son lot d’informations symptomatiques de l’état de nos sociétés. Après la Sorbonne nouvelle et ses cours queer décolonialistes, voilà l’université de Liège - ULiège, pour les intimes - et son wokisme. Le cours « Transition et Durabilité », innovation de l’année 2024-2025, a fait émerger une pépite…

Le cours en question est divisé en de multiples leçons. Dont celle-ci, de Pierre Stassart : « Nous sommes entrés dans l’Anthropocène ! » BV a pu se la procurer. On y lit qu’il existe « un consensus scientifique sur la dégradation des conditions d’habitabilité de la Terre et sur la responsabilité de l’homme ». L’homme ? Entendons-nous bien. Il ne s’agit pas de « l’action d’une espèce qui pourrait faire croire que l’origine du basculement est l’humanité alors qu’il s’agit de l’homme "occidental" blanc, chrétien, hétérosexuel ». Le professeur décline quelques aspects de ce mal : le capitalisme, la colonisation ou le patriarcat… En tout cas, l’homme blanc, « pour faire simple ».

Une affirmation hasardeuse ?

Surpris, voire choqués, quelques étudiants ont signalé cet enseignement à la députée au Parlement de Wallonie-Bruxelles Stéphanie Cortisse (Mouvement réformateur), présidente de la commission de l’Éducation et de la Promotion de la recherche scientifique. Elle s’insurge : « Qu'est-ce que la couleur de peau, la religion et l'orientation sexuelle viennent faire là-dedans ? ! » Cela relève, dit-elle encore, du « bourrage de crâne ». Il y a de cela : ce cours transversal est obligatoire pour tous les étudiants inscrits en licence, qu’ils étudient le droit, les lettres, l’architecture ou une autre des onze matières dispensées…

Qui plus est, cette culpabilité écologique de « l'homme blanc, chrétien et hétérosexuel » est « discriminatoire », comme l’affirme Stéphanie Cortisse, puisque c’est « une simple affirmation qui n'est nullement étayée ». L’ULiège a beau dire que le cours s’appuie « sur une recherche scientifique de pointe », concoctée par cinquante-quatre « experts », on est en présence d’un postulat frappé au coin du wokisme.

Une université en plein « progrès »

Mais qu’attendre de l’université de Liège ? Au diable la philosophie, la sociologie ou la médecine vétérinaire, l’université semble obsédée par la « Transition sociale et environnementale ». Et par les « réfugiés » (comprenez : les migrants, les clandestins), auxquels elle donne accès à des cours avec toutes les facilités requises. Quant aux Belges de souche, ils peuvent se consoler en suivant un autre cours - « Des migrations internationales à la superdiversité » (sic) - pour apprendre à « déconstruire certains mythes », toujours « sur base d’arguments scientifiques ».

Sur la question palestinienne, la rectrice a pu rassurer les étudiants fin mai, alors que les plus militants d’entre eux occupaient le bâtiment central de l’université : non, ULiège n’est engagée dans aucun partenariat avec Israël et « n'a aucune intention de s'y engager. » Ouf ! Écologie, migrations, Palestine, que manque-t-il à l’appel ? Le genre. Eh bien, le 11 octobre aura lieu la conférence de rentrée du Conseil Genre et Égalité. Au menu : « Quel(s) genre(s) d'auteur·e êtes-vous ? Autorat, rapports de pouvoir et (in)visibilisation dans le monde de la recherche. »

Remercions ce professeur de l’université de Liège qui a, en une formule, synthétisé le wokisme avec ce portrait-robot du coupable idéal : « l’homme "occidental" blanc, chrétien, hétérosexuel ». Tous les ingrédients y sont - racisme, christianophobie et sexisme -, sans oublier l'indispensable masochisme. Contactées ce 7 octobre, ni l’université de Liège ni sa rectrice, Anne-Sophie Nyssen, n’ont donné suite à nos courriels.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

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