Blanquer et le Bac à sable
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Au moment où approche la troisième étape du déconfinement (le 9 juin), au moment, donc, où le Covid-19 semble « officiellement » succomber devant les vaccins concoctés promptement par le Big Pharma – en dépit de la saisonnalité de tout virus respiratoire –, le baccalauréat va, une fois de plus, passer à la trappe, le premier du genre, suite à la réforme du ministre macronien de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Concrètement, l’épreuve de philosophie – l’une des seules maintenues comme épreuve finale dans le marasme du contrôle continu – est finalement « aménagée » (la meilleure des deux notes validée : soit la note finale, soit la moyenne annuelle), nous dit-on, du fait des doléances des chers bambins paniqués et instrumentalisés par des gauchistes professionnels, ces derniers demandant encore l’obtention immédiate du fameux sésame : dès la rentrée des vacances de printemps, quelques lycées se retrouvaient dans la nasse de la contestation étudiante. Ce sont bien des pros de la lutte des classes « de niveau » qui sont parvenus à faire plier, somme toute, l’ancien recteur de l’académie de Créteil.
De fait, le biographe officiel de Michel Baroin – père de François, feu grand maître du Grand Orient de France – était déjà pressenti, dès 2016-2017, pour être le locataire de la Rue de Grenelle sous un hypothétique mandat présidentiel de François Fillon ; ce qui en faisait naturellement le chouchou de la droite dite « républicaine », à l’image de la une du magazine Causeur où il était apparu, en septembre 2017, aux côtés de l’éditorialiste Natacha Polony. Pourtant, tout était réuni pour laisser à Blanquer le soin d’en finir définitivement avec l’organisation, beaucoup trop coûteuse, de ces épreuves ritualisant la fin du cursus scolaire (50 millions d’euros en 2012). Puis, comme s’il ne s’agissait plus que d’un droit, essentiellement depuis « le bac pour tous » prôné par le Premier ministre Jospin en 1998.
Ainsi, dans cette tragédie de l’école, Blanquer, c'est nous : dans cette adulescence programmée, il ne pouvait que prêter le flanc à l'enfance ; une danse d'abord (le 2 février), une marelle ensuite (le 21 avril). Car au pays de Oui (au télétravail), Oui (à la numérisation intégrale), notre adepte assumé de l'intelligence artificielle ne pouvait que tomber dans la facilité : vider le baccalauréat de sa substance au point de n’en laisser qu’une coquille vide et, qui plus est, effectuer une mise en scène permanente de la « nation apprenante » où le réseautage – la féodalité contemporaine – reste le « process » fondamental. Parce que tout doit être anglo-saxonnisé, le mot d’ordre, entre autres, étant de faire du professeur un prestataire de service. Donc, Blanquer n’est pas un bâtisseur mais un déconstructeur : peu franc dans ses intentions, il ne cultive ni ne maçonne.
Et que de déclarations pompeuses sur la soi-disant liberté de l’enseignant ! À l’image de la plate-forme numérique Santorin censée « épauler » l’incompétent maître en charge de corriger les copies d’une épreuve, en l’occurrence celle de philosophie, et en format numérique ! Avec, en arrière-fond, l’injonction de « valoriser l’effort du candidat », ou plutôt de surnoter encore et toujours, non pas dans l’intérêt de l’élève mais uniquement dans celui de l’Institution, Ainsi qu’a été, donc, le Grenelle de l’Éducation (qui s’est achevé le 26 mai), si ce n’est la célébration de l’ubérisation de la profession ? Revalorisation salariale ou pas !
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