Bordeaux : une exposition pour mettre en valeur les migrantes. Où sont les hommes ?

migrants Italie

Si l’on en croit Le Figaro, la ville de Bordeaux, dirigée par l’écologiste Pierre Hurmic, verse 10.000 euros de subventions à l’association SOS Méditerranée. Certes, 10.000 euros, ce n’est même pas l’épaisseur du trait pour une ville dont le budget de fonctionnement annuel avoisine les 350 millions d’euros. 10.000 euros, c’est une paille, rapportée, par exemple, aux quelques 300.000 euros alloués aux réceptions par cette même municipalité. Mais tout est aussi une question de symbole.

Les esprits chagrins avanceront qu’un budget communal est fait pour pourvoir aux besoins de la commune et de ses habitants : assurer la sécurité, veiller à l’entretien de la voirie, des écoles, œuvrer pour la solidarité entre les générations, gérer l'état civil, etc. Bref, toutes choses pas très exotiques. Mais pourtant, il faut bien s'y coller ! Bien sûr, les communes ne vivent pas repliées derrière leurs tours crénelées. Lorsqu’un événement exceptionnel se produit dans le monde (catastrophe naturelle, guerre), les municipalités de tout bord votent en conseil municipal, la plupart du temps à l’unanimité, une subvention exceptionnelle au profit d’associations humanitaires venant en aide en urgence aux populations. Ce fut le cas pour l’Ukraine ou encore, tout récemment, pour le séisme en Syrie et en Turquie. Mais SOS Méditerranée ?

Sauver des naufragés est une noble mission qui s’impose à tout marin par le droit international et plus encore, sans doute, par humanité. En revanche, lorsque l’on joue le forcing avec les gouvernements, comme ce fut le cas, en novembre dernier, dans l’affaire de l’Ocean Viking, affrété par SOS Méditerranée, qu’au final on soutient, entretient, encourage le flux de migrants en direction de l’Europe, on entre dans une autre dimension. C’est ce qui est reproché à cette association. Et la subventionner revient donc à la soutenir. Mais le maire de Bordeaux assume. « Soutenir SOS Méditerranée, c'est incontestablement redonner de l'espoir et on en a besoin », déclare-t-il au Figaro. Et c’est ainsi que Bordeaux organise, jusqu’au 11 mars, une exposition baptisée « Femmes, éclaireuses d'humanité ». Une exposition « sur les femmes secourues, les femmes qui sauvent et les femmes qui témoignent ».

On imagine que ce zoom photographique sur les femmes secourues vise à lutter contre cet affreux préjugé véhiculé depuis trop longtemps par l’extrême droite ici et là : il n’y aurait que des hommes à fuir la guerre et la misère en se jetant dans des canots pour traverser la Méditerranée. Il n’y a pas que des homme, effectivement. SOS Méditerranée elle-même, nous indique sur son site que... « 15 % des personnes secourues par SOS Méditerranée depuis 2016 sont des femmes ». 15 % : on est donc bien loin de la parité.

Et puis, si l’on va au bout de la chaîne de la migration, c'est-à-dire « sur nos territoires », comme on dit, on apprend, par exemple, en consultant le rapport d’activité de 2019 de la mission mineurs non accompagnés du ministère de la Justice, que sur les 16.760 mineurs non accompagnés (MNA) comptabilisés cette année-là, on comptait 95,5 % de garçons et 4,5 % de filles. Très très loin de la parité. Une proportion que l’on retrouvait en 2018 et 2017. Des MNA, rappelons-le, dont la minorité est loin d'être toujours vérifiée.

On peut faire dire beaucoup de choses à une photographie. On l’a vu naguère avec l’exploitation de celle du petit Aylan, dont le corps avait été retrouvé sur une plage de Turquie après un naufrage. Les statistiques, elles aussi, nous disent beaucoup. En tout cas, les clichés ont la vie dure mais il y a peut-être une bonne raison...

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Tout est question d’appréciation. Pour les bobos nantais, dix mille euros ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan de leur infinie générosité ( pour les migrants ), alors que pour certains retraités, ils représentent le montant de leur retraite annuelle!
    Quant au sexe des migrants, masculin venant du sud, féminin venant d’Ukraine, aucun commentaire, cela pourrait déplaire…

  2. Pourquoi installer les migrants dans toute la France alors qu’il existe des municipalités qui se feront une joie d’accueillir et d’admirer le résultat des subventions accordées aux associations immigrationnistes/no border/droits de l’hommistes.

  3. Si on est plus sûr du monde que l’on laisse à nos enfants et petits enfants, filles ou garçons, à égalité , ce dont on est sûr, c’est du financement alloué aux migrants ! Pour eux pas d’inquiétudes , les sommes affluent de toute part pendant que l’on va rogner sur nos pensions de vieillesse . On a l’impression qu’un système de prise en charge social du migrant s’est mis spontanément en place parallèlement à celui existant dans le pays . Si on est si généreux pour ce « projet migratoire » , c’est donc que l’on a les moyens de notre générosité . Hors cela ne nous saute pas au yeux immédiatement . Nos français modestes s’appauvrissent ,quand ils voient de l’autre côté des crédits et des systèmes d’assistanat sociaux ,plus coûteux les uns que les autres, converger vers l’accueil de l’autre . Générosité bien ordonnée commence par soi même !

  4. Si les migrants avaient été repoussé vers leurs pays d’origine (ce sont des illégaux) plutôt que de passer par le biais des ambassades et là c’est légal. Ceux qui approchent les eaux internationales auraient dû être repoussés et ceux qui passent outre devraient savoir qu’ils risquent d’être coulés et refoulé manu-militari. Les bateaux de passeurs devraient savoir qu’ils risquent d’être coulés, le SOS Méditerranée aussi.
    Si cela avait été mis en pratique à l’arrivée des premiers migrants, nous n’en serions pas à l’invasion actuelle.

    • Vous avez raison mais macron aime davantage les migrants que les français et il faut croire que cela convient aux citoyens puisqu’il a été ré-élu en 2022 !

  5. au risque de passer pour un « complotiste », il n’est pas idiot de se poser la question : comment se fait-il que deux « humanitaires français » soient morts dans des accidents « particuliers » ? … Deux personnes médiatiques d’une valeur bien plus éfficace tant dans leurs talents que dans leurs rôles de « mouche du coche » de l’époque mitterrandienne …
    L’un pensait avoir « trouver une solution pour luter contre la faim en FRANCE, l’autre avait eu l’idée de « distribuer » des installions pour garantir de l’eau aux peuples africains …
    Qu’en reste t’il de ces « actions humanitaires » ? Les deux initiateurs doivent se retourner dans leurs tombes lorsqu’ils voient ce que sont ces nouvelles « associations activistes » s’auto proclamant « humanitaires » ! …

  6. « Sauver des naufragés est une noble mission » faîtes moi rire , des naufragés sont ceux dont l’embarcation connait une avarie sérieuse , gouvernail , voie d’eau et autre , dont la sécurité des embarqués est en péril , on en est très loin là .

  7. SOS méditerranée est en promotion, sur des heures de cours au Lycée Lorient ..Le jeudi 2 Février au Lycée Dupuy-De-Lôme, en écriture inclusive , sont venus des militants actifs et engagés prêcher la bonne parole sur cette association qui reçoit, par ailleurs, beaucoup d’argent des mairies et les régions !! donc votre impôt sert à votre « remplacement  » !
    C’est normal, ils profitent de parents craintifs et de la passivité des masses !
    Il faut dire aux parents qu’ils ne sont pas obligés d’accepter tout ce qui ne sont pas des cours de l’Education Nationale, ils doivent s’investir absolument .. faire savoir !

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